Molière et ses statuettes

Molière enterré, un parcours en 4 actes

 

400 ans après sa naissance, la mémoire de Molière -mort à 51 ans- est toujours bien présente dans notre vie publique. La Comédie-Française est appelée communément la Maison de Molière, l’ancien billet de 500 NF est à son effigie, chaque année les Molières récompensent le monde du théâtre… et actuellement la Poste et la Monnaie de Paris lui rendent hommage.

Molière sur le billet de banque

Molière sur le billet de 500 nouveaux francs en 1964

Aujourd’hui encore, avec celle de La Fontaine à ses côtés, la sépulture de Molière fait partie des tombes du Père Lachaise les plus visitées. Du point de vue patrimonial, sa tombe est protégée par un arrêté ministériel du 21 mars 1983, mais quel parcours avant d’en arriver là !

 

Le comédien et l’église

Tout d’abord au moment de sa mort, l’église entre en scène. Depuis le concile d’Elvire, en Espagne au IVe siècle, elle refuse aux comédiens le droit d’être enterré chrétiennement. Le concile mettait alors au même niveau l’acteur et la prostituée.

C’est dans ce contexte religieux toujours respecté en France que le 17 février 1673 à Paris, rue de Richelieu, Molière demande à ses proches un prêtre pour recevoir les derniers sacrements. Deux d’entre eux -les abbés Lenfant et Lechat- refusent de se déplacer pour un comédien et le troisième arrive trop tard, alors que vers 22h Molière vient de mourir.

Les conditions de l’enterrement de Molière

Pas de confession, pas de sacrement : quid de son enterrement ? Molière faisait partie de la paroisse Saint Eustache et son curé va refuser en conséquence son inhumation chrétienne. Alors sa veuve, Armande Béjart, intervient en écrivant à l’archevêque de Paris, puis en allant voir Louis XIV.

Molière, 1er lieu d'enterrement

Le cimetière rue du Croissant, premier lieu d’inhumation de Molière. Wikipédia

Elle finira par obtenir son enterrement dans le cimetière de la chapelle de Saint-Joseph (attachée à la paroisse Saint-Eustache) accompagné par deux prêtres, mais de nuit et sans cérémonie. Trois ecclésiastiques ont placé Molière dans une bière en bois et c’est ainsi que Molière sera enterré le 21 février 1673.

 

Les différents transferts du corps

À peine inhumé vers 21h, conformément aux vœux du roi et dans les conditions prescrites par l’archevêque, tout conduit à penser qu’ensuite son corps a été déplacé. Où exactement ? Dans la partie non consacrée du même cimetière, celle réservée aux suicidés et aux enfants mort-nés.

Marie-Christine Pénin, historienne et spécialiste des lieux de sépulture, nous en donne toutes les précisions dans son article sur la mort et les transferts de Molière. Elle nous rapporte ensuite plus particulièrement, l’aventure malheureuse en 1792 des restes supposés de Molière et La Fontaine. Il se trouve que les squelettes des deux personnages sont réunis au musée des Monuments français et :

« plusieurs éléments concordent pour penser qu’à un moment les deux squelettes, sortis de leur caisse, (ont été) réintégrés dans le désordre ».

Ils seront transférés ainsi 25 ans plus tard au cimetière du Père-Lachaise.

 

Tombe de Molière dessinée en 1875

La Fontaine et Molière au Père-Lachaise en 1875. Dessin de Deroy

 

L’arrivée au Père Lachaise

En effet, au moment où le musée des Monuments français doit fermer ses portes en 1816, notre cimetière de l’Est parisien (créé en 1804 hors de Paris), est en déficit de notoriété et surtout de fréquentation. L’opportunité est donc là pour le musée de se défaire des deux prestigieuses caisses et permettre au Père Lachaise de faire sa publicité en y intégrant nos deux célébrités.

Le Journal de Paris daté du 28 février 1817 transcrit ainsi cette décision :

S. Exc. le ministre de l’intérieur a chargé M. le préfet, de la Seine de faire retirer du jardin attenant à ces bâtimens les deux sarcophages qui renferment les restes de Lafontaine et de Molière, et de les transférer dans le cimetière qui a remplacé celui de Saint-Joseph. Le préfet a pris des dispositions pour que ce transport s’effectue avec tous les égards religieux dus à la mémoire de ces hommes célèbres. Ces monuments seront placés dans le cimetière du Père Lachaise, et dans l’endroit le plus convenable à recevoir les mausolées de deux de nos plus grands poètes.

 

L’endroit retenu se situe à la 25ème division, dans la partie romantique du cimetière. Cette partie sera ensuite classée comme site remarquable au titre de la loi du 2 mai 1930 sur les Monuments naturels et les sites, précisée plus tard par arrêté ministériel du 17 décembre 1962.

En 1817, nous sommes sous la Restauration, et avec Louis XVIII l’influence de l’Église est de retour. Dans cet esprit, on pouvait lire dans le journal La Quotidienne daté du 11 mars 1817 :

La translation des cendres de ce grand homme occupe tous les esprits jaloux de la gloire nationale, et ses restes enlevés à une sépulture profane vont recevoir dans le cimetière du père Lachaise les honneurs funèbres de l’église.

Et c’est ainsi que le dernier voyage d’outre-tombe de Molière a lieu le 6 mars 1817, avec sa place définitive le 2 mai 1817 telle que nous la connaissons aujourd’hui : sa sépulture réunie avec celle de La Fontaine et entretenue par les jardiniers de la Ville de Paris.,

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Sépulture de Molière au Père Lachaise en 2022

Sépulture de Molière en janvier 2022 PG

L’inscription sur son tombeau date de 1818

Ossa L.B. (JB) Poquelin Moliere Parisini, comoediae principis, hic translata et condita anno salutis MDCCCXVII curante urbis praefecto comite Guilberto Chabrol de Volvic. Obiit anno salutis MDCLXXIII aetatis LI

En français : les ossements de JB (Jean-Baptiste) Poquelin Molière de Paris, prince de la comédie, transférés et inhumés ici l’an du salut 1817 sous le préfet de la ville Gilbert comte Chabrol de Volvic. Il mourut l’année du salut 1673 à l’âge de 51 ans. 

Vrai et faux sur la fin de Molière

La mort de Molière, panneau de la BNF Richelieu, exposition jusqu’au 15 janvier 2023-PG

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À écouter sur France Inter, l’émission L’INVITÉ DU WEEK-END du samedi 15 janvier 2022 :

400e anniversaire du baptême de Molière : « Il a été l’ancêtre des stand-uppers » selon Georges Forestier

23 mn avec Georges Forestier, historien de la littérature et biographe de Molière, Éric Ruf administrateur de la Comédie Française et et Philippe Collin, producteur des podcasts « Molière, le chien et le loup ».

cimetière séparé de l’église en 1776

La neutralité des cimetières bien avant 1905

Ce 9 décembre est la journée de la laïcité. Nous devons cette journée à l’initiative du Sénat depuis 2011.  Elle a ensuite été intégrée par l’Éducation nationale, depuis 2015 à l’occasion du 110ème anniversaire de la loi du 9 décembre 1905. Le mot laïcité lui-même vient du latin laicus, qui veut dire : commun, du peuple.

En 1905, notre loi sur la séparation des églises et de l’État débute ainsi sans le mot laïcité :

Article 1 La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.

Article 2 La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte…

En d’autres termes, à chacun sa liberté de conscience, et tous les cultes sont traités de manière égale, en toute indépendance sous notre régime républicain. La référence à la laïcité figurera explicitement à la création de la Vème République dès l’article 1er de la Constitution de 1958, : « La France est une République laïque, démocratique et sociale ».

Au sujet de nos inhumations, sa législation spécifique n’avait pas attendue la loi de 1905 pour y intégrer son esprit.

Du cimetière religieux au cimetière de la République

En ce qui concerne les cimetières, la séparation a commencé bien avant la loi de 1905. Dès avant la Révolution avec la déclaration royale du 10 mars 1776, Louis XVI trace le premier chemin qui va aboutir au cimetière séparé de l’église et à le situer hors la ville. Dans cette déclaration on peut notamment lire en préambule :

 

… des plaintes touchant les inconvéniens des inhumations fréquentes dans les églises, et même par rapport à la situation actuelle de la plupart des cimetières qui, trop voisins desdites églises, seraient placés plus avantageusement s’ils étaient plus éloignés des enceintes et des villes, bourgs ou villages…

 

Puis suit l’article 1er rédigé ainsi :

Article 1er Nulle personne ecclésiastique ou laïque, de quelque qualité, État et dignité qu’elle puisse être, (sauf exceptions particulièrement limitées) … ne pourra être enterrée dans les églises, même dans les chapelles publiques ou particulières, oratoires et généralement dans tous les lieux clos il est fermé ou les fidèles se réunissent pour la prière et célébration dessin mystère ; et ce, pour quelque cause ou sous quelque prétexte que ce soit.

 

Le « en même temps » du décret impérial de 1804

Arrive ensuite Napoléon, tout nouvellement au pouvoir en tant qu’empereur. Par son décret du 23 prairial an XII (12 juin 1804), il permet de créer le tout nouveau Père Lachaise, qui devient de fait le premier cimetière laïc hors la ville (Paris ne comptait alors que 12 arrondissements)

 

Napoléon et les cimetières

Article 1er du décret impérial sur les sépultures

… mais tout en ordonnant en même temps dans son article 15 :

 Dans les communes où l’on professe plusieurs cultes, chaque culte doit avoir un lieu d’inhumation particulier ; et dans le cas où il n’y aurait qu’un seul cimetière, on le partagera par des murs, haies ou fossés, en autant de parties qu’il y a de cultes différens, avec une entrée particulière pour chacune, et en proportionnant cet espace au nombre d’habitans de chaque culte.

 La IIIe République à la manoeuvre

Cet article 15 du décret impérial de 1804 sera abrogé sous la IIIe République, par la loi du 14 novembre 1881 dite « sur la liberté des funérailles ». Concrètement, les murs confessionnels à l’intérieur des cimetières sont supprimés, les funérailles et les signes religieux sur les sépultures deviennent librement une affaire privée dans cet espace public civil.

Le jour-même de cette loi, Gambetta ministre des affaires étrangères devient président du Conseil. Il remplace Jules Ferry, qui en tant que ministre de l’instruction publique avait récupèré l’administration des cultes, auparavant attribuée au ministère de l’Intérieur.

Dès la promulgation de cette loi sur la liberté des funérailles, nous pouvons lire en réaction dans l’Univers daté du 16 novembre 1881, cet extrait d’article critique :

Cette loi impie et sacrilège était digne de paraître sous les auspices de M. Paul Bert, nouveau ministre de l’instruction publique et des cultes, et avec la signature de M. Constans. Nous en donnons le texte, composé d’un seul article, qui établit la « laïcisation » des cimetières. C’est la suite des attentats de la République contre le catholicisme. Après cela il ne reste plus qu’à « laïciser » les églises.

Également cette année-là, la controverse au sujet de la suppression du Concordat entre la France et le Saint-Siège est bien reprise dans la presse. Il faudra attendre 1905 pour aboutir à cette suppression… exceptée -encore aujourdh’ui- en Alsace-Moselle annexée par l’empire allemand de 1871 jusqu’à 1918.

Père lachaise et laïcité

Au Père Lachaise, le monument aux morts laïc, sculpté par Bartholomé en 1899-PG

Enfin pour finaliser cette séparation dans nos cimetières, la loi du 28 décembre 1904 annulera l’article 22 du décret impérial de 1804 concédant le monopole des inhumations aux « fabriques » administrant les biens des églises, et aux consistoires des autres religions.

Et c’est ainsi que toutes les dispositions légales étaient déjà en place pour assurer la laïcité dans nos cimetières. Un an avant la loi de 1905.

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En plus des liens en bleu sur lesquels vous pouvez cliquer ci-dessus, cette émission de CONCORDANCE DES TEMPS, à propos de la question : d’où viennent nos cimetières ?

Le faux silence des cimetières

1921 devant la tombe de Thiers

La Toussaint à Paris en 1921

Jour férié catholique devenu légal, la Toussaint fête ces 120 ans en 1921. À l’origine de cette décision, le Concordat signé en 1801 à l’initiative de Bonaparte qui souhaitait pacifier les relations entre l’État français et la Papauté.

Et cette année-là, la Toussaint tombe un mardi. Conséquence à Paris, les administrations publiques et la grande majorité des établissements privés ont donné congé à leur personnel. Les parisiens concernés peuvent ainsi faire « le pont », expression déjà courante à cette époque.

Ce jour-là, la mémoire de la « grande guerre » 1914-1918 est toujours bien vivante : les représentants du Conseil municipal de Paris, du Conseil général de la Seine, ainsi que ceux de la préfecture de la Seine et de la préfecture de police se sont rendus dans les grands cimetières parisiens et de son côté, le président Millerand s’est rendu sur la tombe du Soldat inconnu.

Millerand place de l'Étoile

Le président Alexandre Millerand, le 1er novembre 1921 devant la tombe du soldat inconnu. Gallica

La Toussaint au Père-Lachaise en 1921

À l’entrée du Père-Lachaise, un grand marché aux fleurs s’est installé et dans Le Gaulois daté du 2 novembre 1921, on peut lire :

HENRI KARCHER, maire du 20e arrondissement, a prononcé, devant le monument aux morts (Victimes du devoir) un discours préconisant l’institution d’une cérémonie annuelle qui aurait lieu le même jour, chez nos alliés et chez nous, pour témoigner la dette de reconnaissance de l’humanité envers ceux qui furent les artisans héroïques et glorieux de la victoire. Beaucoup de sociétés patriotiques, anciens combattants, mutilée, travailleurs municipaux, sapeurs-pompiers, etc., ont également rendu visite, dans les cimetières, aux tombes et aux monuments des morts pour la patrie.

Les cimetières parisiens en ce jour de la Toussaint 

À propos de ce jour-là, la Préfecture de Police communique à la presse la fréquentation dans les cimetières parisiens:

    • Père-Lachaise 86.759,
    • Montmartre 16.860,
    • Montparnasse 52.405,
    • Saint-Ouen nouveau 50.483,
    • Saint-Ouen ancien 5.720,
    • Ivry parisien 46.480,
    • Ivry ancien 40.400,
    • Pantin parisien 108.517,
    • Passy 4.630,
    • La Chapelle 8.000,
    • Saint-Pierre de Montmartre 1.560,
    • La Villette 1.670,
    • Bagneux parisien 58.000. 

Comment la Préfecture a-t-elle pu réaliser un chiffrage aussi précis ? Mystère.

Les 40 ans du TGV et le rail au Père Lachaise

 

La SNCF vient de célébrer le 17 septembre les 40 ans du TGV à la Gare de Lyon. Le président de la République Emmanuel Macron était présent et, à l’occasion de cet anniversaire, a pu dévoiler le TGV du futur, le « TGV M ».

Le train le plus rapide du monde

 

En France dès 1955, le record du monde de vitesse sur rail est monté jusqu’à 331 km/h. En 1981, ce record est battu avec le TGV qui va atteindre les 380 km/h. Le projet était à l’étude depuis 1967 et François Mitterrand, à peine élu, viendra inaugurer son lancement. D’autres records de vitesse suivront par la suite : 482,4 km/h le 5 décembre 1989, puis 515,3 km/h, le 18 mai 1990.

 

 Rame TGV - premier modèle de TGV - turbine à gaz - sncf

Essais en ligne de la rame TGV-001 entre Vesoul et Belfort, premier modèle de TGV roulant avec une turbine à gaz. Archive SNCF

 

L’exploit du 22 septembre 1981 est d’importance nationale : sur Antenne 2, le journaliste Patrick Poivre D’arvor débute son journal de 20 heures sur l’inauguration du TGV Paris-Lyon :

Madame, Messieurs, Bonsoir ! Dans la grande histoire des chemins de fer, une naissance et un baptême aujourd’hui, ceux du TGV. Ce train, super rapide, dont les premiers pas sur le papier remontent à déjà 13 ans. TGV, Train à Grande Vitesse, en effet 2h40 pour relier Lyon et Paris, 2h dans moins de 2 ans. Songez qu’au début du siècle, il en fallait 7 heures et demi.

Grâce à cette nouvelle génération de train conçue par la SNCF et Alstom -et la construction d’une nouvelle ligne de rails plus droite- les voyageurs peuvent désormais circuler à 260 km/h de moyenne.

Le résultat commercial ne se fait pas attendre et dès l’année suivante, la ligne Sud-Est affiche un excédent brut de 478 millions de francs. Avec cette performance, la clientèle d’affaires reviendra progressivement vers le train, à un tel point qu’en dix ans sa fréquentation aura augmenté de 105 %.

L’origine du chemin de fer en France

 

La première ligne de chemin de fer française date de 1827. Elle est longue de 21 km et sert à transporter le charbon des mines de Saint-Étienne à la Loire, le tout tiré par des chevaux.

Par la suite, cinq grandes compagnies ferroviaires privées vont naître et se développer. Elles seront fusionnées le 1er janvier 1938 en application du décret-loi de 1937 qui nationalise leur activité : la SNCF est née avec ses 515 000 cheminots et 42 700 km de voies. À la création de cette toute nouvelle entreprise publique, 51 % du capital appartient à l’État. Aujourd’hui, la Société Nationale lui appartient à 100%.,

Chemin de fer et SNCF au Père Lachaise

 

En 1938, le premier président de la SNCF Pierre Guinand a été premier président à la Cour des comptes. Il sera démis de ses fonctions à la SNCF sous le régime de Vichy en 1940.

À la SNCF, il y a ceux qui la président et ceux, moins connus, qui la dirigent.

Ainsi, Robert Le Besnerais devient premier directeur général de la SNCF après avoir été le dernier directeur général de la Compagnie du Nord. Né en 1893, c’est un polytechnicien formé à l’École des Mines.

 

Le Besnerais au Père Lachaise

Sépulture Jules Loebnitz et Robert Le Besnerais. PG

pierre tombale de Robert Le Besnerais

Détail de la pierre tombale de Robert Le Besnerais : sur la croix, « fondateur de la SNCF ». PG

En 1948 Robert Le Besnerais deviendra délégué général du CNPF après avoir été président de la Fédération des minerais et métaux bruts. Il décède la même année et sur sa pierre tombale, on peut lire : « Robert Le Besnerais, fondateur de la SNCF ».

À son sujet, Georges RIBEILL, directeur de recherches à l’École nationale des Ponts et Chaussées, a écrit :

Le Besnerais n’était pas aimé des syndicats car c’était avant tout un homme de dossiers, froid et méthodique. Il n’était pas assez présent sur le terrain, et la CGT a donc tenu a le faire renvoyer à la Libération. Il n’a pas été possible d’accéder aux dossiers officiels de l’épuration et d’avoir confirmation des motifs retenus contre LE BESNERAIS.

Sa tombe est commune à celle de Jules LOEBNITZ (1836-1895), célèbre céramiste et faïencier.

Gilbert Morard, de la RATP au TGV

 

Sur la stèle de Gilbert Morard figure le dessin du TGV. Lui-même est représenté sous forme d’un médaillon sculpté, son profil tourné vers le train. Quant à sa biographie, elle reste visiblement discrète : suivant le très petit nombre de sources différentes qui existent, on le désigne en tant que « dirigeant de la SNCF-train » voire même « patron de la SNCF » ou tout simplement « a participé au développement de la SNCF ».

Reste son titre énigmatique gravé sur sa stèle, effacé par le temps, et qui nous rappelle par son intitulé la nature de la Société d’État : « fonctionnaire supérieur SNCF ». Sous son portrait figure un panneau de signalisation ferroviaire, également au ¾ effacé.

Une chose est sure : Gilbert Morard était bien aux commandes lors de la création du TGV, après avoir eu la paternité de la modernisation du métro parisien. D’où en reconnaissance, tous ces tickets de métro qui décorent en nombre sa sépulture.

Gilbert Morard au Père Lachaise

Tombe de Gilbert Morard avec les tickets RATP

À propos de la RATP, signalons au Père Lachaise la tombe de Fulgence Bienvenüe, l’ingénieur qui réalise en 1900 la première ligne de métro à l’occasion de l’Exposition universelle. Lui aura eu plus de chance en termes de visibilité, avec l’ancienne station Maine, renommée Bienvenüe de son vivant en 1933.

Nous connaissons aujourd’hui cette station sous le nom de Montparnasse-Bienvenüe, rebaptisée ainsi en 1942 après la transformation des lignes de correspondance.

Tombe de Fulgence Bienvenüe - Cimetière Père Lachaise

Tombe de Fulgence Bienvenüe. PG

Sarah Bernhardt : la presse, les ondes et Vénus

 

Elle est née « officiellement » le 25 septembre 1844. En tout cas, d’après son état civil reconstitué, les archives de l’Hôtel de Ville ayant été brûlées lors des derniers jours de la Commune.

Elle est la première actrice de théâtre à avoir fait des tournées dans le monde entier

Elle a atteint des sommets de sa célébrité… au point même que son nom est choisi en 1985 désigner un cratère sur Vénus.

Et enfin, elle reste encore ces mois-ci d’actualité, on ne sait pas pourquoi. Ainsi, dans son numéro de juin, L’ami du 20e lui consacre deux articles : celui dans sa série sur le Matrimoine du Père-Lachaise (extrait du livre le Matrimoine de Paris), et le second à propos du square qui porte son nom et des arbres qui y sont abattus.

Le matrimoine de Paris, un itinéraire dans le 20e

Le matrimoine de Paris, éditions Bonneton

Autre support, ce 9 juin sur France Culture, dans son émission le cours de l’histoire, Sarah Bernhardt fait l’objet d’une émission entière à propos de son éloquence, d’un autre temps, avec comme titre : « Sarah Bernhardt en faisait-t-elle trop ? ». Nous pouvons y entendre un court extrait de sa voix enregistrée à cette époque.

Dans leur lettre d’information daté de mai 2021, nos amis de la Société historique du VIe arrondissement nous parlent aussi d’elle, dans le cadre du Paris assiégé en 1871, avec comme sous-titre : Quand Sarah Bernhardt joue les infirmières. Nous y apprenons, en détail et au quotidien, son rôle premier et son implication dans la transformation du théâtre de l’Odéon en hôpital.

Enfin -mais cette fois-ci pour mémoire- lors de ses funérailles similaires à celles des funérailles nationales, cinq chars ont défilé, couverts d’un ensemble de gerbes et de couronnes.

cortège lors du décès Sarah Bernhardt

Début de cortège lors du décès Sarah Bernhardt, bnf

Obsèques de Sarah Bernhart

La foule lors des obsèques de Sarah Bernhart, bnf

Le quotidien Le Siècle, daté du 31 mars 1923, avance le fait que « de l’église (Saint-François-de-Sales) au cimetière, l’on a évalué à plus d’un million le nombre des assistants… Au coin des rues, des marchands de cartes postales vendaient le portrait de la grande artiste. » Au Père Lachaise, des milliers de personnes l’attendaient.

 Enterrement de Sarah Bernhardt au Père Lachaise

Enterrement de Sarah Bernhardt au Père Lachaise, bnf

 Père Lachaise tombe de Sarah Bernhardt

Au Père Lachaise, en attendant le cercueil de Sarah_Bernhardt, bnf

Tombe de Sarah Bernhardt au Père Lachaise en 2021

Tombe de Sarah Bernhardt au Père Lachaise, PG

L’appareil photo au Père Lachaise

 

Surprenante cette chapelle, avec comme inscription en façade : « La Mémoire Nécropolitaine ».

Elle se trouve particulièrement bien située, bien visible près du rond-point Casimir Périer. Intrigante aussi : S’agit-il d’un monument ou d’une sépulture ?

En apparence, plutôt un monument puisque personne n’y est enterré… pour l’instant. Parce qu’en réalité, son heureux concepteur/propriétaire est bien vivant, et par ailleurs reconnu en tant que spécialiste des cimetières.

Il s’appelle André Chabot, il a restauré cette ancienne chapelle à son image et a créé également d’autres tombes au Père Lachaise : nous l’avions déjà cité le 4 janvier dernier, dans notre article Stèle d’immeuble, histoire d’un legs

André Chabot fait visiter sa chapelle - Père Lachaise

André Chabot lors d’une visite, devant sa chapelle

Lui-même passionné de monuments funéraires, André Chabot a traversé le monde et s’est ainsi constitué un fonds photographique de 220 000 captures d’images qui ont été exposées dans de nombreux pays.

André Chabot - Chapelle - Père Lachaise

André Chabot devant sa réalisation

Quant à cette chapelle, elle est bien prévue pour lui et sa femme. À l’occasion de la mise en place de l’appareil photo qui pèse 950 kg, un reportage professionnel (11mn) nous donne de manière conviviale la description détaillée de cet ensemble : « La Mémoire Nécropolitaine » est mise en ligne depuis le 7 mai dernier, André CHABOT nous y présente son œuvre dans la bonne ambiance. Et Anne, sa femme souriante, est avec lui.

 

L’autre monument du Bazar de la Charité

 

De ce qui fut un drame devenu tristement célèbre, en mai 1897, l’incendie du Bazar de la Charité en a gardé la mémoire grâce à deux monuments bien distincts.

À travers ces deux lieux mémoriels, la séparation entre les Églises et l’État s’est ainsi concrétisée peu avant la loi de 1905 : chaque institution a marqué l’événement à son image : la Ville s’est chargée d’élever un monument laïc au Père-Lachaise, l’Église érigera une chapelle commémorative.

Le Bazar de la Charité, une vente de bienfaisance catholique

Cette manifestation est à l’initiative de L’Œuvre des cercles catholiques d’ouvriers. L’association avait été créée en 1871 par le comte Albert de Mun : lui est député, catholique social et royaliste.

L’objet de son association est clair : sept mois après la fin de la Commune, il souhaite « rechristianiser » le monde ouvrier.

Il est vrai qu’au moment de la Commune, le conseil municipal avait voté un décret à l’unanimité, sur la liberté de conscience et décrétée « que l’Eglise est séparée de l’Etat » et que « le budget des cultes est supprimé ».

Albert de Mun choisit le 7 avril 1872 d’en inaugurer son premier cercle à Belleville –sur les vingt prévus à Paris- au 11 rue Levert, « sur ce sol fécondé par le sang des martyrs » en faisant référence au massacre de la rue Haxo.

 Bazar de la Charité, la violence du sinistre - Le Petit journal

Incendie Bazar de la Charité in Le Petit Journal 10 mai 1897

La tragédie du 4 mai 1897

L’incendie est dû à une nouvelle distraction de foire : le cinématographe. La lampe de projection fonctionne à l’éther, et les vapeurs d’éther s’enflamment.

Les victimes : presque toutes des femmes aristocratiques ou de la grande bourgeoisie.

Le nombre de victimes décédées : Le Petit Journal en dénombre 121 (110 femmes, 6 hommes, 5 non identifiés) … dont celle de la duchesse d’Alençon, la sœur de l’impératrice Sissi.

Très peu d’hommes sont morts mais certains ont fui sans porter secours aux victimes. Dans la presse, ces hommes du « monde » en fuite sur place, sont qualifiés de « chevaliers de la pétoche » et de « marquis d’Escampette ».

Dans L’Écho de Paris du 14 mai 1897, la journaliste féministe Séverine titre son article en « une » et sur deux colonnes : « Qu’ont fait les hommes ? » Elle rapporte notamment le témoignage d’une religieuse : « des messieurs m’ont jeté à terre, foulée aux pieds. Ils abattaient les dames à coup de poing pour faire plus vite. C’est une jeune fille qui m’a sauvé ».

Quelques années plus tard, les deux monuments

 

Deux ans plus tard, avec la délibération du conseil municipal validée par arrêté préfectoral du 28 février 1899, la Ville peut faire élever ce monument au Père Lachaise, modeste par sa taille : 1,20 mètre de large sur 2 mètres de long. L’architecte Formigé en a dessiné le plan, lui-même étant plus connu par sa réalisation du crématorium tout proche.

Le monument est dédié « Aux victimes de l’incendie non reconnues » et en juillet 1899, trois ou quatre corps de victimes non identifiés sont déposés en concession gratuite dans le caveau. Beaucoup de victimes de l’incendie sont par ailleurs enterrées au Père-Lachaise.

Bazar de la Charité, la chapelle initiative catholique

Bazar de la Charité, la chapelle rue Jean Goujon

De son côté, le cardinal Richard lancera une souscription pour construire, sur le lieu- même du drame (au 23 rue Jean Goujon, dans le 8ème arrondissement) une chapelle commémorative. Celle-ci sera construite en 1901 grâce au financement des familles des victimes, réunies d’abord sous forme de Société Civile Immobilière, puis en tant qu’association 1901 :

Mémorial du Bazar de la Charité

Un drame, deux monuments.

Napoléon et le Père-Lachaise

 

2021, c’est aussi l’année où l’on commémore en France le 200e anniversaire de la mort de Napoléon Ier, le 5 mai 1821, sur l’île de Sainte-Hélène. Mais pourquoi parler de Napoléon Ier à propos du 20e arrondissement ?… Eh bien, parce que sans lui, nous n’aurions sans doute pas le cimetière du Père-Lachaise, ses 75 000 sépultures et ses 3 millions de visiteurs par an qui en font le cimetière le plus visité du monde…

 

L’empreinte de Napoléon sur Paris

Paris porte l’empreinte profonde de Napoléon Ier qui rêvait d’en faire « la nouvelle Rome ». Mais les monuments majestueux qu’on peut encore admirer : la Colonne Vendôme, faite du bronze de centaines des canons autrichiens et russes sur le modèle de la colonne Trajane, La Madeleine, temple à la gloire des armées, l’Arc de Triomphe de l’Etoile qu’il ne verra jamais achevé, etc. – autant de clins d’œil à l’Italie – sont plutôt implantés dans l’Ouest parisien.

Napoléon a fait aussi œuvre d’urbaniste. Paris, dont la monarchie s’était peu occupée à la fin de l’Ancien Régime et qui a perdu près de 150 000 habitants après 1789, regagne à partir de 1805 des habitants, atteignant la densité de plus de 40 000 personnes au km2. Une population plus nombreuse pose des problèmes cruciaux comme celui de l’approvisionnement en eau, auquel il répond par le chantier pharaonique du percement d’un canal de 108 km depuis Mareuil-sur-Ourcq (Oise). Les canaux Saint-Denis et Saint-Martin permettent de mettre en œuvre dans la capitale un programme ambitieux de fontaines publiques.

Une autre facette de l’œuvre d’assainissement public de Napoléon a directement influé sur l’organisation et le paysage d’un petit village rural de l’Est parisien, Charonne (600 habitants en 1800).

Vue du Père-Lachaise à sa création

Vue du Père-Lachaise depuis l’entrée, par Courvoisier

Et c’est ainsi que le Père Lachaise a été créé

Dans la suite des réflexions hygiénistes de la fin du XVIIIe siècle et de la fermeture du cimetière des Innocents le 1er décembre 1780, Napoléon prend la décision d’exclure les cimetières de Paris. Un premier décret du consul Bonaparte prescrit que « chaque citoyen a le droit d’être enterré quelle que soit sa race ou sa religion ». Puis, le 12 juin 1804, un décret impérial sur les sépultures fixe définitivement les règles à appliquer pour l’emplacement et l’organisation des cimetières.

Chargé de mettre en œuvre ces décisions, le préfet de la Seine Nicolas Frochot (1761-1828) décide d’affecter à la création du « cimetière de l’Est », le premier envisagé, les 17 hectares de l’ancien domaine de Mont-Louis. Ce fut la maison de repos et de convalescence des Jésuites de Paris jusqu’à leur expulsion, en 1762, et la demeure entre autres du Père François de la Chaize d’Aix (1624-1709), confesseur du roi Louis XIV.

Alexandre Brongniart architecte créateur du Père Lachaise

Alexandre Théodore Brongniart par Béranger

En 1804, c’est Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813), par ailleurs auteur de la Bourse de Paris, qui est chargé de la conception du nouveau cimetière. Cet architecte reconnu, inspecteur général en chef de la deuxième section des travaux publics du département de la Seine et de la Ville de Paris, dessine les grands axes du cimetière sous la forme, pour la première fois, d’un immense jardin à l’anglaise, aux allées accidentées, bordées de diverses essences d’arbres et de plantes et de sépultures sculptées. Brongniart crée un parc tout en courbes, exploitant les dénivelés du terrain, ménageant les surprises et les vues sur la capitale. Il opte pour un style néoclassique très en vogue à l’époque, riche d’éléments gréco-romains et se caractérisant par une grande sobriété des formes pouvant s’accompagner de discrets décors sculptés.

Le nouveau « cimetière de l’Est » est ouvert aux inhumations le 21 mai 1804, et la première personne inhumée en « fosse temporaire individuelle » est une petite fille de cinq ans, Adélaïde Paillard de Villeneuve.

Mais l’engouement pour le nouveau cimetière n’est pas immédiat. Les Parisiens hésitent à faire ensevelir leurs défunts si loin de Paris. Il faudra se livrer à une véritable campagne de promotion pour redorer l’image du cimetière : en 1825, les pouvoirs publics organisent le transfert des dépouilles d’Héloïse et d’Abélard, ainsi que de Molière et La Fontaine.

Dans les années suivantes, cette politique sera poursuivie par la Restauration avec la création de plusieurs nouveaux cimetières hors des limites de la capitale : à l’ouest, le cimetière de Passy (vers 1820), le cimetière du Montparnasse au sud (1824) et le cimetière de Montmartre au nord (1825).

 

Le cimetière du Père Lachaise en 1813

Plan du cimetière Mont-Louis en 1813 par Brongniart

 

Pour en savoir plus :

Le site Internet « Père-Lachaise 1804-1824. Naissance du cimetière moderne » (notamment, https://perelachaisehistoire.fr/que-reste-t-il-du-mont-louis/ et https://perelachaisehistoire.fr/la-premiere-inhumation/).

Le renard du Père Lachaise un an après

 

En mai 2020 sur notre site, nous vous avions informés de l’apparition des quatre renardeaux au Père Lachaise. Nous étions alors en tout début de période de confinement dû au covid, le cimetière était fermé au public et la nature reprenait ses droits .

Cette information pour le moins originale avait alors obtenu un retentissement national. Et puis dans un deuxième temps, la question s’était posée, à savoir : fallait-il dans l’intérêt général les laisser sur le lieu de leur enfance ou valait-il mieux les remettre dans la nature ?

Finalement, après avis contradictoires, la décision a été prise : les renardeaux resteront au Père Lachaise.

Un an a passé depuis cette décision, et aujourd’hui que sont-ils devenus ? Sur sa page Facebook, le site d’information locale « Ménil info » nous a donné hier de leur nouvelles : voici donc la photo d’un de nos renards devenu adulte, photographié le 23 avril 2021 à 21h00 par Benoît GALLOT, conservateur du Père-Lachaise.

L’aventure continue !

HUBERTINE AUCLERT son journal retrouvé

Le journal d’Hubertine Auclert retrouvé

« Du 151 de la rue du de la Roquette au Père-Lachaise, le trajet est court » nous écrit le 10 avril 1914 le journaliste des Nouvelles. En effet, Hubertine Auclert vient de décéder deux jours plus tôt. Sa tombe se trouve en face de celle de Balzac, sur le chemin des derniers combats de la Commune, lors de la Semaine sanglante.

Le Monde daté du 16 avril 2021 nous informe que l’historienne Nicole Cadène a retrouvé son journal et vient de faire paraître le livre qui lui est consacré.

Hubertine Auclert au Père Lachaise

Le féminisme, ou le vote au féminin

 

Féministe, comme elle se définit elle-même, Hubertine Auclert -par ailleurs une des premières franc-maçonnes- va consacrer sa vie à lutter pour le droit des femmes. Elle préfère commencer par le droit de vote et le droit de se présenter aux élections, objectif prioritaire et plus pérenne à ses yeux que militer l’égalité des droits sociaux.

Au printemps 1877, elle lance un appel aux femmes de France. Le Gaulois du 30 septembre 1877 en fera un article polémique avec en titre : « Le Manifeste de ces dames« . Son rédacteur écrit en introduction : « je reçois aujourd’hui de cette indépendante dame un manifeste électoral, dont la galanterie française m’interdit de refuser l’insertion. ».

 

Et de son côté, Hubertine Auclert en appelle aux électeurs masculins, puisqu’à cette époque eux seuls ont le droit de voter :

 

« Citoyens,

Au moment où s’ouvre la période électorale, laissez-nous vous confier une mission solennelle : celle de voter pour nous…Ces neuf millions de femmes sont assujetties aux mêmes lois répressives que les hommes, aux mêmes contributions ; cependant elles ne délèguent aucun mandataire pour prendre leurs intérêts dans la confection des lois et des budgets… »

 

Trois ans plus tard, elle écrit une lettre qui sera rendue publique :

 

« Puisque je n’ai pas le droit de contrôler l’emploi de mon argent, je ne veux plus en donner. … Je n’ai pas de droits, donc je n’ai pas de charges ; je ne vote pas, je ne paye pas. »

Droit de vote par ordonnance et postérité

Nous savons ensuite que la route sera longue après sa mort pour accéder enfin à ce que nous considérons aujourd’hui comme un droit fondamental : les femmes auront encore attendu trente ans après son décès le droit de pouvoir voter, grâce à une ordonnance datée du 29 avril 1944.

Hubetine Auclert plaque commémorative du 11e

Quant à sa postérité, une plaque commémorative sera posée en 1924 sur le mur de la maison où elle est morte : au 151, rue de la Roquette. Plusieurs rues en France et une place dans le 11e arrondissement porteront le nom d’Hubertine Auclert.

Enfin en 2009, son nom sera également donné au Centre francilien pour l’égalité femmes–hommes.

Le 7 novembre 2011, la vie engagée d’Hubertine Auclert a fait l’objet d’une conférence à deux voix, à la BnF. À voir en cliquant sur le lien ci-dessous.