Ancien siège de Bull

Une plaque mémorielle pour Bull, née dans le 20e arrondissement      

Ce 25 octobre 2023 à 14h30, une délégation de la FEB (Fédération des Équipes Bull) Région parisienne, et deux membres de l’AHAV ont procédé à la pose de la plaque à côté de celle indiquant le « 94 » avenue Gambetta.

Bull le premier employeur de l’arrondissement.

Bull a vécu dans le 20e de 1931 à 1993, date du départ de ses derniers collaborateurs. Il a été le premier employeur de l’arrondissement.  La Fédération des Équipes Bull (FEB) a mis près de vingt ans avant de pouvoir apposer une plaque souvenir destinée aux passants. Pourtant, c’est bien ici, dans ce bâtiment de l’avenue Gambetta, qu’est née l’informatique européenne avec la Compagnie des Machines Bull (CMB).

Inauguration du 25 octobre 2023

Sous la plaque Bull le jour de l’inauguration-FEB

C’est également dans ses ateliers que la première machine française à cartes perforées, la tabulatrice T30, a été fabriquée. Celle-ci est désormais classée monument historique.

Le T30 classé au patrimoine national

Le fameux T30 de Bull conservé par la FEB

Le 9 mars 1931, la Société EGLI-BULL est créée Avenue Gambetta

Débutant avec un effectif de 50 personnes en 1931, Bull va croître au fil des années jusqu’à un effectif de 15 600 personnes en 1964, réparties en France et dans le monde.

Cette entreprise si innovante, liée à l’indépendance nationale, a aussi vécu par la suite de nombreuses tourmentes financières : de Bull-General Electric, en passant par Honeywell-Bull, CII-Honeywell-Bull, puis à nouveau Bull pour finir actuellement chez Atos/Eviden.

 

L’inauguration de la plaque aboutissement d’un long parcours

L’initiative de cette plaque en revient uniquement à la FEB. Le chemin a été particulièrement long jusqu’à son succès d’aujourd’hui ; la réussite est due à la volonté et la détermination de cette fédération.

Plaque mémorielle Bull dans le 20e

Texte de la plaque commémorative de Bull Gambetta-FEB

En effet, son président Daniel Humblot en est le témoin principal :

«  pas facile d’obtenir l’autorisation d’apposer, en face du N° 94 de l’avenue. Gambetta une plaque souvenir de la Cie des Machines Bull, pourtant berceau de l’Informatique européenne. Il a fallu convaincre, pendant de longues années, la Mairie du XXème, puis les propriétaires des Murs (cinq depuis le départ en 1993 de Bull), puis les occupants des lieux (Rectorat de Paris, Carrefour Market, Publicis) ».

Cette plaque commémorative a effectivement une longue histoire. Déjà en 2005, un projet de plaque existait. Il a été reproduit dans le bulletin de l’AHAV dédié à Bull dans le 20e arrondissement. Ce bulletin écrit par François HOLVOET-VERMAUT (ancien dirigeant de Bull et membre de la FEB), faisait suite à sa conférence sur l’histoire de Bull, conférence que nous avions en son temps organisée à la mairie du 20e.

Pour sa part et loin d’être découragé par les lenteurs administratives, et après de nombreuses séances, l’ensemble du Bureau FEB a fini par réaliser et faire valider le projet. Au total, cinq propositions ont dû être soumises, avant d’aboutir à une validation définitive.

Et Daniel Humblot d’ajouter en conclusion

« Après de nombreux refus, des absences de réponse, puis des contraintes tatillonnes, puis des tentatives d’épuisement et de découragement… j’ai enfin abouti ! Le gros avantage du retraité, supporté par une bonne équipe, c’est -avec la détermination- le temps disponible »

Enfin en novembre 2022, l’autorisation a pu être accordée avec un engagement précis sur le cahier des charges de la plaque : matériau, dimensions, emplacement précis, coloris, police de caractères, mode de fixation, etc. 

À propos du 94 avenue Gambetta

Tout d’abord, un fait divers : un attentat à la bombe a lieu le dimanche 30 septembre 1990 vers 6h30, revendiqué par le groupe  » Gracchus Babeuf « . L’explosif a légèrement endommagé la façade du 94. Les dégâts ont été peu importants.

Plusieurs locaux autour du siège de Bull

Plan des locaux de Bull dans le 20e en 1983-FEB

Ensuite, que deviennent les locaux ? Le Rectorat de Paris vient s’y installer puis partira dans le 19e arrondissement.

  • En 2015, l’assureur Allianz vend le bâtiment à la multinationale américaine Cargill (135 Md de dollars de chiffre d’affaires)
  • En 2016, il est prévu un Carrefour Market de 1950 m2 ; rappelons qu’au total les locaux ont une superficie totale de 20 000 m2.
  • Le 12 mai 2017, Icade (société semi-publique) signe une promesse de rachat des 20 000 m² pour un montant de 137 millions d’euros. Le projet d’installation de Carrefour Market est contesté localement, il met en péril l’activité des petits commerçants.

L’affaire devient politique jusqu’à l’hôtel de ville. Après les écologistes, le groupe communiste/Front de Gauche demande également à ce que la Semaest (société d’économie mixte de la Ville de Paris, spécialisée dans l’animation économique des quartiers) se porte acquéreur de tout ou partie des locaux de l’ancien rectorat. Les choses en resteront là comme nous pouvons le voir ici.

La dernière ligne droite de Bull

Bull est entièrement privatisé en 1997, mais le 27 janvier 1998 Bull confie pour cinq ans la gestion de ses services de télécommunications en France à France Télécom,  actionnaire à 17 % de son capital.

Le 27 février 1999 sur Radio Classique, le PDG de Bull, Guy de Panafieu, annonce la suppression de 1 800 postes net en 1999. C’est le début d’une grande page qui se tourne.

Aujourd’hui il ne nous reste de Bull que le nom d’une gamme de serveurs «BullSequana» baptisée ainsi par son dernier acheteur, le groupe Atos. Sans oublier le musée Bull et de la mécanographie à Belfort, avec ses machines à cartes perforées toujours en état de fonctionnement. Ce musée est géré par la Fédération des Équipes Bull et France Bleue nous le fait découvrir.

Résumé de leur histoire
Ce drame lié à la République a eu lieu pendant la guerre d’Algérie, en juin 1957. Il nous revient en juin 2023. Il s’agit de la disparition de Maurice Audin, de la reconnaissance des faits et de l’action dans la durée de sa femme et ses deux enfants.

Au moment de la bataille d’Alger, Maurice Audin est arrêté, torturé puis assassiné par les parachutistes français. Son corps n’a pas été retrouvé, raison pour laquelle il sera officiellement déclaré mort le

En 2023, son fils Pierre -également mathématicien- meurt à l’âge de 66 ans, après avoir recherché activement toute la vérité sur les circonstances de la mort de son père.

Le 16 juin 2023, sa fille ainée âgée de 69 ans  -elle aussi mathématicienne- nous fait partager sur les ondes, dans l’émission Le Cours de l’histoire, sa passion pour l’histoire… et pas n’importe quelle histoire.

Et sur France Inter, l’émission Affaires sensibles du 18 septembre 2023 retrace sous forme de récit documentaire l’affaire Maurice Audin.

Nous reproduisons ici notre article paru pour la première fois le 8 septembre 2022, dans lequel sont également indiqués les lieux dédiés à leur mémoire près de chez nous.

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Rue de la Mare,  la fresque dédiée à Josette et Maurice Audin

 

L’inauguration de la fresque Josette et Maurice Audin -il a été torturé et assassiné pendant la guerre d’Algérie- a eu lieu cet été rue de la Mare. La date choisie correspond très exactement celle du soixantième anniversaire des accords d’Évian : le 5 juillet 1962, l’Algérie devenait indépendante.

Leurs lieux de mémoire à Paris

En France, une quinzaine de villes le garde en mémoire en attribuant son nom à une rue, une place ou plus modestement une plaque dans un jardin. Il existe également une place Audin à Alger.

À Paris, cette fresque est le dernier hommage en date à la mémoire de ce jeune et brillant mathématicien, militant du parti communiste algérien et favorable à son indépendance. Il fait suite au cénotaphe situé au Père Lachaise et par ailleurs au nom d’une place dans le 5e arrondissement.

Pour la petite histoire locale, il faut savoir qu’à l’origine le nom de sa rue devait remplacer celui de la rue des Tourelles, suivant une première décision du Conseil de Paris votée en 2001. Sans doute la proximité volontairement choisie du siège de l’ex SDECE -future DGSE et surnommée « la Piscine »- de cette rue du 20e a-t-elle finalement du poser problème par la suite.

À noter que le 25 janvier 2021 dans un parc de Bagnolet, une plaque leur rendant hommage a été vandalisée, avec l’inscription « OAS ».

Hommage rue de la Mare

Fresque Josette et Maurice Audin-PG

La fresque au nom du couple

Il reste que l’œuvre du graphiste Orel Ruys inaugurée cet été se situe bien dans le 20e, au tout début de la rue de la Mare, tout près de l’ancienne gare de Ménilmontant. Cette partie de la rue est devenue une voie piétonne. Elle reste accessible au public mais protégée dans ses deux entrées qui la délimitent, avec une barrière métallique servant de filtrage individuel : une solution pour préserver la quiétude des habitants des immeubles voisins.

Pour mémoire, la rue de la Mare existe en tant que chemin depuis 1672. Elle a été nommée ainsi parce qu’à l’origine elle était située près du lieu d’une ancienne mare de Belleville. Face au numéro 9, le mur est devenu l’endroit retenu pour y peindre cette fresque au nom du couple Audin ainsi symboliquement réunis.

Josette est ainsi pleinement reconnue aux côtés de Maurice, elle qui a consacré toute sa vie à se battre pour le rétablissement et la transparence de la vérité des faits criminels subis par son mari : les tortures, l’assassinat puis la disparition de son corps par l’armée française en 1957.

La reconnaissance tardive de la République

Finalement ce crime commis en Algérie sera reconnu officiellement en 2018 par le président Emmanuel Macron. Il aura fallu parcourir un très long chemin sinueux à Josette Audin, avec l’aide et le soutien de son entourage, pour arriver à obtenir cette reconnaissance officielle, 61 ans après les faits.

Remise de la décision officielle

Emmanuel Macron chez Josette Audin le 13 septembre 2018

Pour solenniser plus personnellement sa décision, le président de la République s’est rendu le 13 septembre 2018 à Bagnolet chez Josette Audin. Il a ainsi choisi de reconnaître les faits en sa présence et celle de ses invités, cités à nouveau par Le Monde daté du 2 septembre 2020 :

Entouré de la famille Audin, l’aînée, Michèle, et le fils, Pierre, de deux députés, Cédric Villani (LRM) et Sébastien Jumel (PCF), d’historiens, parmi lesquels Sylvie Thénault, Raphaëlle Branche et Benjamin Stora, de ceux qui, depuis tant d’années, œuvrent au sein de l’Association Maurice Audin.

Emmanuel Macron est là pour en finir avec un mensonge qui déshonore la République. « Une page s’ouvre aujourd’hui, l’ouverture de toutes les archives, le travail libéré des historiennes et des historiens. Cela va être une nouvelle ère pour nos mémoires et nos histoires avec l’Algérie », assure le président Macron.

La mémoire gravée dans le 20e

Josette Audin est morte le 2 février 2019, à l’âge de 87 ans, elle aura réussi de son vivant à gagner l’essentiel de son combat à la mémoire de son mari.

Et le 11 juin de la même année, un cénotaphe à la mémoire de Maurice Audin est inauguré au Père Lachaise, à la suite de la décision d’Anne Hidalgo maire de Paris.

Audin au Père Lachaise

Pierre Audin dévoile le monument dédié à son père Maurice Audin le 12 juin 2019

Trois mois plus tard, soit très exactement le 10 septembre 2019, un arrêté du Premier ministre permettra enfin d’accéder aux archives publiques relatives à Maurice Audin.

Et désormais aujourd’hui rue de la Mare, Josette  et Maurice se trouvent à nouveau réunis par cette fresque.

Rappelons en passant que le jeune couple a eu une fille née à Alger en 1954, Michèle Audin, Elle aussi est devenue mathématicienne, habite boulevard Voltaire et se passionne plus particulièrement pour la Commune de 1871.  Au point d’en devenir écrivaine avec notamment son livre sur « la semaine sanglante ».

20e Regard des Petites Rigoles

Les eaux nouvelles et anciennes du 20e

Dans le cadre des événements de l’AHAV, nous proposons une visite sur les eaux nouvelles et anciennes du 20e.

  • Dimanche 1er octobre à 10h – environ 2h30 de visite.

Cette visite guidée par Jacques Paulic est réservée à nos adhérents sur inscription à notre courriel : ahav.paris20@gmail.com. Le lieu de rendez-vous sera précisé en retour.

 

L’alimentation en eau potable de Paris partage une longue histoire avec le 20e arrondissement. Dans ce parcours original, nous évoquerons en premier lieu l’approvisionnement en eau, récent et présent. Puis nous remonterons dans le temps pour découvrir des captages historiques des Sources du Nord.

Portrait d'Eugène Belgrand

Eugène Belgrand

Une personne a bien connu les eaux nouvelles et anciennes au 19ème siècle : il s’agit du grand ingénieur Eugène Belgrand.

Il a conçu une grande partie du réseau moderne et actuel de Paris. Il avait aussi étudié les réseaux anciens et écrivait en 1877 : « lorsque j’aurai disparu avec trois ou quatre collaborateurs et autant d’anciens serviteurs qui surveillent les tronçons d’aqueducs comme une chose sacrée, qui en jaugent l’eau comme si elle était encore indispensable à Paris, il ne restera pas même un souvenir de ces vieilles choses ». Venez voir !

Châteaux d'eau du réservoir de Ménilmontant

Châteaux d’eau rue du Télégraphe-PG

Madeleine Riffaud témoigne avec force

 

La bataille de Paris a lieu à la fin du mois d’août 1944 et elle aboutit à sa libération. À la gare de Ménilmontant, une retentissante action de résistance a été engagée, avec à sa tête la toute jeune Madeleine Riffaud. Nous reproduisons ici notre article paru pour la première fois le 24 août 2021.

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Les mille vies de Madeleine Riffaud,

l’héroïne du 23 août 1944

Résistante à 18 ans, poétesse, reporter de guerre, militante anticolonialiste et pacifiste, amie d’Éluard, d’Aragon, de Picasso, de Vercors et de Hô Chi Minh, Madeleine Riffaud a vécu mille vies et a survécu à toutes.

Résistante à 18 ans

Née le 23 août 1924 dans la Somme, elle est encore mineure quand elle s’engage dans la Résistance à Paris, en 1942, sous le nom de code Rainer, « ce nom d’homme, de poète et d’Allemand », en hommage à Rainer Maria Rilke, et participe à plusieurs coups de main contre l’occupant nazi.

Responsable d’un triangle du Front national des étudiants du Quartier latin, elle entre dans les FTP en mars 1944. Elle obéit au mot d’ordre d’intensifier les actions armées en vue du soulèvement de Paris d’août 1944 : le 23 juillet 1944, en plein jour, elle abat de deux balles dans la tête un officier allemand sur le pont de Solférino.

« Neuf balles dans mon chargeur / Pour venger tous mes frères / Ça fait mal de tuer / C’est la première fois / Sept balles dans mon chargeur / C’était si simple / L’homme qui tirait l’autre nuit / C’était moi. »

Prenant la fuite à vélo, elle est rattrapée et emmenée au siège de la Gestapo, où elle est torturée. Elle garde le silence et est condamnée à mort. Promise à la déportation à laquelle elle échappe, sauvée par une femme qui la fait sauter du train, elle est à nouveau arrêtée et bénéficie finalement d’un échange de prisonniers pour être libérée, le 19 août 1944. Elle reprend alors immédiatement son combat dans la Résistance où elle est affectée à la compagnie Saint-Just avec le grade d’aspirant lieutenant.

L’attaque gare Ménilmontant

Sa nouvelle mission, avec seulement trois résistants sous ses ordres, consiste à l’attaque du train arrivant aux Buttes-Chaumont (gare de Ménilmontant) qui aurait pu prendre à revers les résistants, engagés dans les batailles parisiennes.

Lorsqu’ils arrivent sur place, le train est déjà là et ils prennent les caisses d’explosifs qui n’avaient pas encore été utilisées pour les combats de rue. Installés de part et d’autre de la voie, ils envoient l’ensemble d’un coup et lancent des fumigènes et des feux d’artifice dans le tunnel où le train se retranche. La garnison se rend ; elle contribue donc à la capture de 80 soldats allemands et récupère des fusils et des munitions. Nous sommes le 23 août 1944, jour où Madeleine Riffaud fête tout juste ses 20 ans.

 

Madeleine Riffaud toute jeune résistante

Madeleine Riffaud toute jeune résistante

 

Mais pour elle, pas de trêve : le 25 août, toujours à la tête de sa compagnie, elle mène l’assaut du tout dernier bastion allemand, la caserne de la place de la République.

Poétesse, écrivaine, journaliste, correspondante de guerre

Madeleine reçoit de l’État-major des FFI son brevet de lieutenant, mais son engagement s’arrête à la fin des combats pour la Libération de Paris, car l’armée régulière ne l’accepte pas comme femme et mineure. Ses camarades de la compagnie Saint-Just continueront la lutte contre les nazis au sein de la brigade Fabien jusqu’à la victoire finale. Madeleine reçoit alors une citation à l’ordre de l’armée signée De Gaulle.

Devenue majeure en 1945, elle épouse cette année-là Pierre Daix, chef de cabinet du ministre Charles Tillon, dont elle se séparera en 1947 puis divorcera en 1953.

Après 1945, elle travaille pour le quotidien communiste Ce Soir. Elle rencontre Hô Chi Minh, lors de sa visite officielle en France, en 1946, pour la conférence de Paix de Fontainebleau, avant de partir en reportage en Afrique du Sud et à Madagascar.

Madeleine Riffaud journaliste

Madeleine Riffaud avec l’homme d’Etat Vietnamien Hô Chi Minh

Elle reçoit ensuite régulièrement jusqu’en 1949, chez elle, rue Truffaut, Tran Ngoc Danh, membre de la délégation vietnamienne, et rêve d’y partir en reportage, désapprouvée par son mari qui la trouve « gauchiste ». Elle se déclare fermement « ouvriériste », en couvrant les grèves des mineurs, écrit des textes sur l’Indochine en 1948 et milite contre l’emprisonnement de Trân Ngoc Danh, député de la République démocratique du Viêtnam.

Elle passe à La Vie Ouvrière, organe de la CGT, avant les campagnes de l’Appel de Stockholm du 19 mars 1950. Cet hebdomadaire publie ses poèmes dès 1946, tout comme Les Lettres françaises, de 1945 à 1972. Très proche de Hô Chi Minh et du poète Nguyen Dinh Thi, qu’elle a rencontrés à Paris et à Berlin en 1945 puis 1951, elle couvre la guerre d’Indochine, épisode relaté dans Les Trois guerres de Madeleine Riffaud (film de Philippe Rostan, diffusé en 2010). Elle deviendra la compagne de Nguyen Dinh Thi, futur ministre de la Culture.

Grand reporter pour le journal L’Humanité, elle couvre la guerre d’Algérie, au cours de laquelle elle est gravement blessée dans un attentat organisé par l’OAS.

Aussitôt guérie, elle couvre la guerre du Viêt Nam pendant sept ans, dans les maquis du Viêt-Cong sous les bombardements américains. À son retour, elle se fait embaucher comme aide-soignante dans un hôpital parisien, expérience dont elle tire son best-seller, Les Linges de la nuit.

Elle ne fera publiquement part de son engagement dans la Résistance qu’à partir de 1994, pour les 50 ans de la Libération, pour ne pas laisser tomber dans l’oubli ses « copains » morts dans les luttes qu’ils partagèrent.

Elle est titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme (citation à l’ordre de l’armée), décernée pour ses activités de résistance contre l’occupation nazie (6 août 1945), chevalier de la Légion d’honneur (avril 2001) et officier de l’ordre national du Mérite (2008).

Elle laisse une très riche œuvre publiée tant en poésies, contes qu’essais et de très nombreux reportages (Tunisie, Iran, maquis du Viêt-Cong et Nord-Viet Nam).

BD Madeleine résistante

BD Madeleine résistante, sortie le 20 août 2021. © Dominique Bertail Editions Dupuis.

Cette femme de caractère, dont la vie et l’action ont largement dépassé les limites de notre arrondissement, mérite que nos édiles se souviennent par un hommage public que Madeleine Riffaud y fit une des premières démonstrations de son courage et de sa détermination, à la Gare de Ménilmontant, un 23 août 1944, il y a 77 ans…

Pour en savoir plus :

Plaques rue du groupe Manouchian

Missak et Mélinée Manouchian entreront au Panthéon le 21 février 2024

 

C’est officiel depuis ce 18 juin 2023, Missak et Mélinée Manouchian entreront au Panthéon le 21 février 2024.

Le 20e les garde également en mémoire dans plusieurs lieux : leur rue au nom du groupe Manouchian, une commémoration annuelle organisée par la Ville dans cette rue, la fresque rue du Surmelin et un monument au Père Lachaise.

Nous leur avions consacré trois articles dont celui-ci -daté du 28 février 2023-  incluant les deux autres sous forme de liens.

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Hommage aux membres du groupe Manouchian

 

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant…

Le 21 février dernier, dans la lumière dorée d’un soleil d’hiver déclinant, le 20e arrondissement a commémoré le 79ème anniversaire de la mort de Missak Manouchian (1906-1944) et de ses camarades de l’organisation FTP – MOI (Francs-tireurs et partisans – Main-d’œuvre immigrée), fusillés, le 21 février 1944, comme résistants au Mont-Valérien.

Les membres du groupe Manouchian

Réseau Manouchian, montage photo-Internet

Ce soir-là, la rue du Groupe Manouchian, la rue du Surmelin et leurs abords ont retenti des noms de ces 23 hommes et femme*, communistes, anarchistes, juifs, arméniens, polonais, hongrois, italien, espagnol, roumain… ces 23 étrangers « morts pour la France ».

Ils ont aussi retenti des vers du poète Louis Aragon, écrits en hommage aux résistants de « l’affiche rouge » et mis en musique par Léo Ferré**. Qu’on la fredonne doucement comme une chanson d’amour, ou qu’on la chante avec ardeur comme un chant révolutionnaire, cette chanson ne s’est jamais tue.

Les ombres de Missak et de Mélinée Manouchian étaient présents aussi parmi nous : leurs visages peints sur les deux magnifiques fresques murales que leur ont consacrées les street-artistes de Art Azoï veillaient avec bienveillance sur la réunion.

Fresque Manouchian dans le 20e arrondissement

Fresque représentant Mélinée Manouchian-CDD

Bien sûr, il y avait les drapeaux des Anciens Combattants, des gerbes de fleurs, des écharpes tricolores, des prises de parole officielles – Madame l’Ambassadrice d’Arménie à Paris, Madame Hidalgo, Maire de Paris, la municipalité du 20e arrondissement et d’autres –, et les bravos nourris d’un auditoire nombreux… Et aussi un grand sentiment réconfortant, celui d’appartenir à une vaste communauté rassemblée là, dans les valeurs de la République : la Liberté, l’Égalité et la Fraternité.

L’année prochaine, comme tous les 21 février, nous nous retrouverons encore rue du Groupe Manouchian. Et peut-être même avant, à l’occasion de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian et de sa compagne Mélinée… actuellement en discussion.

Rue du groupe Manouchian le 21 février 2023

Cérémonie dédiée au groupe Manouchian en 2023, vue générale-CDD

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*Le réseau Manouchian comptait une femme, Olga Bancic, roumaine, qui fut non pas fusillée avec ses camarades de lutte, mais transférée en Allemagne et guillotinée à la prison de Stuttgart, le 10 mai 1944.

**Le poème d’Aragon, Groupe Manouchian, paraît en une du journal L’Humanité et est publié un an plus tard sous le titre Strophes pour se souvenir dans Le Roman inachevé. II est mis en musique par Léo Ferré, en 1959, sous le titre L’Affiche Rouge ; la chanson restera censurée, interdite à la radio et la télévision françaises jusqu’en 1981.

Entretien avec Georges Kiejman

Georges Kiejman, un gamin de Belleville

Nous connaissons bien Georges Kiejman, l’avocat et figure emblématique du monde judidiciaire au parcours exceptionnel. Il a été le défenseur de nombreuses personnalités médiatiques. Il vient de nous quitter le 9 mai 2023 à l’âge de 90 ans et il est utile de nous rappeler la carrière du célèbre avocat. 

Georges Kiejman a également joué un rôle politique en tant que proche collaborateur de Pierre Mendès-France et en a été un de ses secrétaires. Il a plus modestement assuré une carrière ministérielle, avec trois portefeuilles différents en deux ans, entre 1990 et 1993..

Kiejman, un proche de Mendes-France

Georges Kiejman travaillant avec Pierre Mendes-France-extrait LCP

Jeunesse et origines modestes à Belleville

Fils d’une famille juive polonaise, il est né à Paris et a passé une partie de sa jeunesse dans nos quartiers. Il se présente lui-même comme un enfant de Belleville.

Sa biographie a été écrite avec lui par Vanessa Schneider  L’homme qui voulait être aimé. Elle a été co-signée et publiée deux ans avant sa mort. En audio et produit ici par l’INA et la Fondation pour la mémoire de la Shoah, son témoignage direct -sous forme de quatre épisodes de 15 mn- se trouve également très facilement accessible sur plusieurs sites internet.

Issu d’une famille de prolétaires immigrés

Ses parents, arrivés en France en 1931, étaient des immigrants de la région de Varsovie, et c’est l’année suivante que va naître à Paris le petit Georges. Son père exerçait un ou plusieurs métiers inconnus, dont il n’a jamais révélé les détails à la famille. La mère est illettrée et il la décrit comme « incapable d’instinct maternel ». 

Malheureusement, le père quitte le foyer familial avant la guerre, lorsque Georges avait 3 ou 4 ans, et si Georges l’a peu connu, il dit malgré tout l’avoir beaucoup aimé. Il en apprendra sa mort seulement en 1945, gazé à Auschwitz deux ans plus tôt.

Dans ses récits, Georges Kiejman partage une anecdote révélatrice de sa situation : « J’ai toujours porté les vêtements des autres ». Dès l’âge de 4 ans, il a appris à lire grâce aux livres empruntés à ses deux sœurs. Sa jeunesse a été marquée par des grandes difficultés financières, un challenge à relever pour nourrir ses grandes ambitions.

 

Les racines juives en héritage

Bien que ses parents étaient juifs, ils n’étaient pas pratiquants, et Georges Kiejman n’a pas été élevé dans la tradition religieuse. Lui se considère comme un « petit juif » immigré, mais la véritable conscience de son identité juive s’est surtout développée en réaction à la Shoah. Il se décrit lui-même comme étant à la fois profondément laïque et viscéralement juif.

Le gamin de Belleville

« Je suis né près de la rue des Rosiers que je n’ai pas fréquentée. J’ai vécu à Belleville beaucoup plus tard… Je suis un enfant de Belleville »

Georges Kiejman enfant

Georges Kiejman avec sa mère-extrait LCP

« Avant la guerre, j’ai vécu dans une toute petite pièce avec ma mère, une petite pièce que je retrouverai après la guerre, qui était une chambre d’hôtel de passe reconverti en immeuble dit d’habitation. Et j’allais à l’école du boulevard de Belleville »

Avant la guerre, à la suite des démarches de ses parents, il a pu acquérir la nationalité française.

Comme son père avait déjà quitté sa mère et, en 1939, s’était engagé en tant qu’étranger dans l’armée française, sa mère accepte de suivre la décision administrative de partir avec leur fils et ses deux sœurs dans le Berry… où le petit Georges deviendra même très brièvement enfant de chœur ; il retrouvera sa mère à Paris en 1946, pour habiter à nouveau dans cette minuscule chambre de Belleville du 11e arrondissement, très précisément au 13 rue de la Présentation. Il entrera quelques années plus tard au lycée Voltaire en classe de première.

Georges Kiejman, photo de classe

Georges Kiejman au lycée Voltaire-extrait LCP

À l’époque où il vit seul avec sa mère, ses deux sœurs habitent au 94 rue de Charonne, dans l’immeuble du Palais de la Femme géré par l’Armée du Salut.

Lorsque le jeune Georges est devenu étudiant, il donne à sa mère l’argent qu’il gagne  et une fois adulte, il s’en occupera jusqu’à la mort de celle-ci en 1974

Modifier son nom à double sens

Le nom paternel Kiejzman s’écrit à l’origine avec un « z » après le « j ». Il faut savoir que dans l’alphabet polonais, il existe une lettre double qui s’appelle le « jz ». Alors une fois devenu tout jeune avocat, il souhaite supprimer le « z » de son nom. Il le justifie ainsi :

« Ce « z » avait fait l’objet de beaucoup d’éclat de rire auprès de mes petits camarades quand j’épelais mon nom ».

Il relate cette anecdote à Pierre Assouline qui l’interroge un an avant sa mort : l’historien -ici en tant qu’animateur de l’émission d’Akadem TV- rebondit complaisamment sur le sujet. Pierre Assouline lui propose une formulation donnant un sens plus profond à cette modification du nom : « vous l’avez dépolonisé, mais vous ne l’avez pas déjudaïsé ».

Georges Kiejman en apprécie immédiatement l’idée, au point de se l’approprier en le répétant avec un sourire complice.

Sa vocation d’avocat

Au début de sa jeunesse, il a dû exercer plusieurs petits métiers pour pouvoir vivre. Mais à l’heure du choix de sa carrière, en quoi le métier d’avocat correspond-il à sa vocation ? Il y répond très simplement :

« Je n’avais pas conscience ni connaissance du droit, mais on me disait : il cause bien le petit Georges, il sera avocat, et cette idée m’est restée en tête. »

Et c’est ainsi quen décembre 1953, Georges Kiejman prête serment au barreau de Paris, alors qu’il a seulement 21 ans, et dès l’année suivante il obtient la coupe d’éloquence des jeunes avocats. Tout cela se passait il y a tout juste 70 ans, une longue carrière s’en est suivie. Elle se terminera à l’âge de 90 ans.

Ci-dessous au Père Lachaise, les différentes personnalités qu’il a représentées

Tombe de Montand et Signoret au Père Lachaise-PG

Montand et Signoret au Père Lachaise-PG

 

Tombe de Tignous

Charlie Hebdo, Tignous au Père Lachaise

Tombe de Malik Oussekine

Stèle de Malik Oussekine au Père Lachaise-PG

Tombe de Pierre Goldman

Pierre Goldman au Père Lachaise-PG

Tombe de Marie Trintignant

Marie Trintignant au Père Lachaise-PG

 

 

Extension d'Haussmann

Quand Belleville et Charonne intègrent Paris

Conférence à l’occasion des 170 ans de la nomination d’Haussmann en tant que préfet de Paris

 

Dans le cadre des Mardis de l’histoire de Paris, cycle de manifestations consacrées cette année au préfet de la Seine Georges Haussmann, l’AHAV a été invitée à présenter, le mardi 2 mai 2023, à 18h30, une conférence consacrée à :

1860 – Paris annexe ses faubourgs, l’exemple de Belleville et de Charonne,

par  Christiane Demeulenaere-Douyère, vice-présidente de l’Association d’histoire et d’archéologie du 20e arrondissement de Paris .

 Cette présentation sera suivie d’une autre conférence, consacrée à :

Les transformations de l’île de la Cité sous Haussmann,

par  Christine Bru – La Cité, société historique et archéologique de Paris Centre

Elles auront lieu dans l’auditorium de l’Hôtel de Ville de Paris (entrée 5, rue Lobau, Paris 4earr.). Entrée libre dans la limite des places disponibles, mais inscription obligatoire à Christine.gosse@paris.fr.

 

Les Mardis de l’histoire de Paris

Mme Karen Taïeb, Adjointe à la Maire de Paris en charge du patrimoine, de l’histoire de Paris et des relations avec les cultes vous invite chaque premier mardi du mois, à 18h30 à l’Hôtel de Ville pour ce nouveau rendez-vous gratuit et ouvert à toutes et tous.

Ces conférences sont animées par les sociétés et associations d’histoire des arrondissements parisiens.Chaque année, elles aborderont un thème spécifique.

En 2023, elles s’inscrivent dans la programmation de l’année Haussmann ; en effet, en 1853, le baron Haussmann est nommé préfet de la Seine par Napoléon III. C’est à lui qu’ont été confiés les Grands travaux de Paris sous le Second Empire. À l’occasion du 170e anniversaire du lancement de ces travaux d’envergure, la Ville de Paris propose tout au long de 2023 de nombreux événements.

Plus d’informations sur paris.fr (https://www.paris.fr/evenements/mardis-de-l-histoire-un-cycle-de-conferences-sur-l-histoire-de-paris-32170 et https://www.paris.fr/pages/haussmann-l-homme-qui-a-transforme-paris-23091).

Annexion de Belleville et Charonne

Conférence à l’HdV sur Belleville et Charonne intègrant Paris, par Christiane Demeulenaere-Douyère

JO 2024 dans le 20e arrondissement

JO 2024 : la piscine Georges Vallerey fait peau neuve

 

Fermée depuis l’été dernier, la piscine Georges Vallerey, 148 avenue Gambetta, connaît de gros travaux afin de servir de piscine d’entraînement pour les athlètes olympiques et paralympiques des JO d’été de Paris en 2024.

C’est en 1924, pour les JO d’été à Paris, que le « stade aquatique des Tourelles » est construit près de la porte des Lilas.

La piscine Vallerey a 100 ans

Création de la piscine des Tourelles-Excelsior 5 juin 1924

Il est le théâtre des exploits du nageur américain Johnny Weissmuller*, reparti avec cinq médailles d’or dont le 100 mètres nage libre et le 400 mètres nage libre masculins.

100 m nage libre en moins d'1mn

Record olympique du 100m en 1924 par J Weissmuller-extrait de wikipedia

Ensuite, le stade devient le siège de la Fédération française de natation et accueille de nombreux championnats de France.

Rebaptisé en 1959 « piscine Georges Vallerey », du nom d’un jeune nageur prometteur mort très jeune**, l’équipement est rénové en 1986-1989 sur des plans de l’architecte Roger Taillibert***. Il comprend un bassin de dimensions olympiques (50 × 21 m) et peut accueillir jusqu’à 1 500 spectateurs.

En 2017, le Comité International Olympique (CIO) donne son accord pour que les anneaux olympiques soient apposés sur sa façade, mettant en valeur ce patrimoine olympique parisien.

Entrée de la piscine Valerey

Les anneaux olympiques sur la façade de la Piscine Georges Vallerey-VdP

Une nouvelle charpente et un nouveau toit ouvrant

A l’occasion des JO de Paris 2024, la piscine Vallerey va faire peau neuve. Le projet, conduit sous la maîtrise d’ouvrage de la Ville de Paris, prévoit la rénovation complète du bâtiment et de ses équipements afin de permettre les entraînements des athlètes pendant les JO.

Piscine en cours de travaux

Instalation de la toiture en bois de la piscine Vallerey-Photo Clement Dorval pour la Ville de Paris

Place notamment à une nouvelle toiture mobile composée d’une charpente bois maillée et de panneaux polycarbonates permettant à la transparence du ciel de pénétrer au sein du bassin.

Un chantier en pointe sur le sujet du réemploi

Pour les JO 2024, la Ville de Paris innove techniquement à tous les niveaux et les chantiers menés répondent à des normes environnementales strictes. Le chantier de la piscine Vallerey est l’occasion de privilégier le réemploi et le recyclage des matériaux. Plus de 90 % des déchets produits (fer, gravats, etc.) sont réemployés ou recyclés grâce à des filières spécifiques. Et 13 % de ces déchets de chantier sont réemployés, dont le bois de la charpente.

Une partie de la charpente va connaître une nouvelle vie grâce à l’association Extramuros. Six mètres cubes de bois ont été donnés par la Ville à cette « menuiserie solidaire, sociale et écologique », implantée rue de Ménilmontant et spécialisée dans le réemploi des matériaux, dont le bois.

Ce bois sera notamment réutilisé pour le nouvel équipement. L’entreprise Bonnardel, implantée en Seine-et-Marne, fabriquera le nouveau mobilier : le comptoir d’accueil de la piscine, mais aussi les bancs, des meubles pour la zone de déchaussage des nageurs et près de 1 400 petites pièces de signalétique de la nouvelle piscine.

Et la nouvelle charpente ? Le bois utilisé, issu de forêts françaises écocertifiées, sera du pin Douglas, provenant des forêts du Jura et des Vosges.

D’autres innovations visent à améliorer les performances énergétiques de l’équipement : raccordement à un réseau chaleur, nouveau système de ventilation, modernisation de l’éclairage…, et accessibilité universelle pour les personnes en situation de handicap.

Réouverture annoncée en janvier 2024 !

Maquette de la piscine Georges Vallerey 2024-VdP

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*Johnny Weissmuller, né János Péter Weissmüller (1904-1984), d’origine roumaine, est un nageur olympique américain cinq fois médaillé d’or aux Jeux olympiques et longtemps recordman du 100 m nage libre. Il a aussi été un acteur de cinéma célèbre pour avoir incarné le personnage d’Edgar Rice Burroughs, Tarzan, à douze reprises dans les années 1930-1940.

**Georges Vallerey (1927-1954) bat, entre 1945 et 1949, sept records d’Europe, et devient, en 1946, recordman du monde du 3 × 100 m trois nages, puis des 4 × 100 NL et 4 × 200 NL. Aux JO d’été de 1948, il remporte le bronze sur 100 m dos. Il est alors repéré par un entraîneur américain, mais meurt prématurément.

***Roger Taillibert (1926-2019) est l’architecte, entre autres, du nouveau stade du Parc des Princes à Paris (1969-1972) et du stade olympique de Montréal (Canada), construit pour les JO de 1976.

Paris village dans le 20e arrondissement

Autour de la place Gambetta, visite guidée

 

Cette balade chemine approximativement autour du quartier Gambetta, au sens du conseil de quartier du même nom.

Elle nous emmène à la découverte de curiosités topographiques ou architecturales, reflets ou scories d’un passé oublié : un pont sur une rue, un lotissement hétéroclite, l’un des plus petits cimetières de Paris, le souvenir des nombreuses activités artisanales etc…

  • Date : dimanche 16 avril 2023
  • Heure de rendez-vous : 10h00
  • Lieu : au coin de l’avenue du Père-Lachaise et de la place Gambetta (sortie n°3 du métro Gambetta)
  • Durée : 2 heures

Cette visite guidée est proposée par Pierre Besson de l’AHAV. Elle est réservée aux adhérents et sur inscription.

Exposition du Pavillon Carré de Baudoin 2023

Notre Dame de la Croix de Ménilmontant et son architecte

la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile-de-France, fondée en 1874, propose tout prochainement une conférence qui nous concerne plus particulièrement :

 

L’église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant

et son architecte, Louis Héret (1821-1899)

par Christiane DEMEULENAERE-DOUYÈRE, conservateur général (h) du patrimoine, vice-présidente de l’Association d’histoire et d’archéologie du 20e arrondissement de Paris

Cette conférence a lieu :

le mardi 14 mars 2023, à 15h30,

aux Archives de Paris, salle de conférences,

18 boulevard Sérurier, 75019 Paris,

Métro et Tram : Porte des Lilas

L’église Notre-Dame-de-la-Croix de Ménilmontant, dans le 20e  arrondissement de Paris, est sans doute une des églises parisiennes les plus impressionnantes avec ses dimensions exceptionnelles, son grand escalier monumental et son style alliant les caractéristiques  des architectures romane et gothique. Édifiée dans la seconde moitié du XIXe siècle (1863-1880), elle n’a fait encore l’objet que de peu d’études et son architecte, Louis Héret, encore moins.

Sépulture familiale d'Héret

Chapelle où est enterré Louis Héret au Père Lachaise-PG

Pourtant cet édifice est particulièrement représentatif du style « éclectique », en vogue notamment dans l’architecture religieuse de la seconde moitié du XIXe siècle, et de la mise en œuvre de procédés « modernes » de construction, hérités de l’architecture des grandes expositions industrielles.

Par ailleurs, une micro-étude attentive de la carrière de l’architecte et de son environnement familial et social montre un bel exemple d’ascension sociale et permet de poser quelques éclairages sur le statut de l’architecte dans la société du XIXe siècle.

Inscription obligatoire au moins une semaine avant la conférence

sur : inscriptions@shpif.fr

Entrée libre dans la limite des places disponibles.