Passages de la flamme paralympique à Paris 2024

Une flamme paralympique est passée dans le 20e

au Père Lachaise, devant le mur des Fédérés

 

Ce 28 août 2024, Paris a vu arriver 12 flammes paralympiques venues de toute la France, et parmi elles, celle qui a traversé le tunnel sous la Manche. Un évènement rare, particulièrement innovant dans sa mise en scène, d’importance mondiale. Un événement incontournable et toute la presse s’en est largement fait l’écho.

Mais localement, peu d’entre nous ont su qu’une flamme -parmi les douze en mouvement- passerait par le 20e arrondissement… et plus précisément à l’intérieur du Père Lachaise.

Le rendez-vous a eu lieu à 14h. Le lieu choisi ? Devant le mur des Fédérés, un relais situé sur les traces de l’Histoire de France -par son patrimoine- et dont la main est tendue symboliquement ce jour-là par le sportif tenant la flamme.

 

L’origine du sport obligatoire à l’école

Autre lien sur place entre le passé et le sport, Ménil’info nous apprend que Paschal Grousset avait créé en 1888 la Ligue nationale de l’éducation physique. Ce député communard ira jusqu’à « instituer tous les ans un grand concours entre les champions des écoles »

D’une manière générale, la mise en place et l’évolution de l’éducation physique à l’école s’étalera tout au long de la seconde moitié du XIXème siècle.

 

L’événement du 28 août 2024 en images

Parcours flamme paralympique, fermeture partielle au Père Lachaise

Parcours paralympique, fermeture partielle au Père Lachaise, Affiche sur la barrière provisoire-PG

 

Dès 11h30 ce 28 août, plusieurs barrières bloquent  le passage aux véhicules à certains endroits-clé. Les préparatifs sont en place pour une cérémonie qui débute à 14h devant le mur des fédérés.

 

Flamme paralympique au Père Lachaise

Flamme paralympique devant le mur des Fédérés-PG

 

Pendant un court moment, l’athlète portant la flamme fait face  à la plaque du mur des Fédérés puis  se retourne face à la centaine de personnes présentes à cette occasion. Et dans cet instant, une choriste accompagnée d’un guitariste est venue chanter « le temps des cerises ».

 

Flamme paralympique Athlète  devant le public du Père Lachaise

Flamme paralympique devant le mur des Fédérés, face au public-PG

 

Puis, notre athlète fait face au public et après un nouvelle courte pause  prend le chemin du départ. Il va effectuer le parcours prévu, un parcours qui le mènera vers la sortie principale du cimetière.

Et au moment où le porteur de la flamme vient de quitter les lieux, arrive l’instant de la « photo de famille », réalisée sur place devant le mur des Fédérés. À noter, la plaque commémorative avec juste au-dessus les roses déposées juste avant la photo par des personnes présentes.

Les élus et les membres des amies et amis de la Commune de Paris se regroupent derrière leur banderole. 

Une flamme paralympique, au mur des fédérés et les élus parisiens

La « photo de famille » du 28 août 2024, célébrant le départ de la flamme devant le mur des Fédérés-PG

À droite de l’image nous pouvons distinguer Anne Hidalgo maire de Paris. À ses côtés Éric Pliez maire du 20e et, tout à droite, Hamidou Samaké, élu du 20e notamment chargé de la mémoire et des anciens combattants.

Cette photo marquera la fin de la cérémonie, le top du départ où tout doucement les spectateurs se disperseront pour rejoindre lentement les différentes sorties du cimetière.

 

Fontaine Wallace entre Mairie et MK2 Gambetta

Fontaine des Innocents, fontaines Wallace

Les fontaines à Paris et dans le 20e

À l’heure de l’été, les fontaines parisiennes font l’actualité. Plus particulièrement celles qui offrent l’eau potable. 1200 d’entre elles y sont installées sous la gestion municipale d’Eau de Paris.

Eau de Paris, siège social -PG

Siège social d’Eau de Paris dans le 13e-PG

La mairie du 20e nous rappelle la partie de l’arrondissement à travers son article intitulé « Les poings d’eau », les statues du bd Davout.

Du côté historique, le musée Carnavalet présente une exposition sur la fontaine des Innocents. Cette exposition se termine le 25 août 2024. Notons que dans le jardin du musée, une fontaine Wallace a été posée en 2022, à l’occasion du 150ème anniversaire de l’installation de ces fontaines.

 

Fontaine Wallace au musée Carnavalet

Fontaine Wallace dans le jardin du musée Carnavalet-PG

Sur la place d’un ancien cimetière

Mais revenons à la fontaine des Innocents, celle qui alimentait en eau le quartier de Halles. Elle vient d’être restaurée tout récemment par la Ville et se situe à l’emplacement de l’ancien cimetière des (saints) innocents, une nécropole particulièrement importante depuis le Moyen-âge et qui restera en place jusqu’en 1785.

Le cimetière des Innocents, musée Carnavalet-

Le cimetière avant la fontaine des Innocents, dessin pour enfants de miss Prickly exposé au musée Carnavalet-PG

Prenant la suite des anciens cimetières, d’abord le Père Lachaise… plus tard dernière demeure de Richard Wallace

À cette date, le cimetière des Saints-Innocents sera définitivement fermé et les ossements transférés dans ce lieu que l’on finira par appeler les Catacombes. À long terme et pour les futurs décès, la solution de remplacement arrivera, avec cette fois-ci une règlementation laïque.

Le Père Lachaise inaugurera en premier lieu cette nouvelle forme de cimetière  -public cette fois-ci- en ouvrant ses portes 20 ans plus tard. Et sur ces terres de Charonne, le lieu disposait déjà de sa propre citerne, installée par les jésuites depuis le XVIIème siècle et qui servait à alimenter sur place leurs fontaines et bassins.

Arrivent les fontaines Wallace en 1872

La fontaine des Innocents aurait-elle inspiré celle créée par Richard Wallace ? En tout cas, la rumeur a couru et objectivement elle lui ressemble en beaucoup de points. Cela dit, la vie de mécène de Richard Wallace va au-delà du don de ses fameuses fontaines parisiennes. Et si pourtant l’homme est très riche, il a voulu être enterré en toute simplicité au Père Lachaise.

L’occasion de reproduire ci-dessous notre article « Les fontaines Wallace, un Paris réussi », paru pour la première fois dans nos actualités le 23 juillet 2021, et mis à jour le 22 mai 2022.

Visite des eaux du 20e par l’AHAV

Enfin, toujours à propos d’histoire d’eau, nous proposons une visite guidée en automne prochain sur : « Les eaux nouvelles et anciennes du 20». Une sortie réservée aux adhérents et dont la date sera précisée dans notre prochaine lettre mensuelle. À noter pour les nouveaux adhérents : leur cotisation  à neuf euros leur est proposée, valable pendant la période de ce second semestre.

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Les fontaines Wallace, un Paris réussi

mis à jour le 22 mai 2022.

Dans ses voeux de bonne année, la Mairie de Paris annonce la couleur : « en 2022 Paris mettra en lumière toutes ses fontaines ». À cette occasion, l’Hôtel de Ville  fêtera les 24 et 25 septembre prochains les 150 ans des fontaines Wallace, lui-même enterré volontairement en toute simplicité au Père Lachaise.

Nous reproduisons ci dessous notre article paru le 23 juillet 2021, sur ce mécène, beaucoup moins connu par ailleurs pour son aide aux parisiens pendant la Commune. Dès l’année suivante aparaîtront ses premières fontaines et leur eau potable, gratuite et accessible à tous.

Gobelets des fontaines Wallace

La canicule de 1946 et « la Wallace », avec ses gobelets attachés. Magazine V du 28 juillet 1946

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Mis en ligne le le 23 juillet 2021

Depuis la fin du XIXème siècle, et surtout quand il fait chaud l’été à Paris, nous pouvons boire gratuitement de l’eau près du lieu où nous trouvons.

Cette possibilité nous a été offerte grâce à l’eau potable des fontaines Wallace, ces 120 fontaines qui font partie de l’identité de la capitale en tant que mobilier urbain. Neuf d’entre elles se trouvent dans notre arrondissement.

On doit ces fontaines à la générosité d’un londonien, Richard Wallace, député conservateur anglais par la suite, mais auparavant bien parisien y compris dans l’âme. Son souvenir en tant que bienfaiteur reste « definitely » gravé dans notre ville.

Fréquentation fontaine Wallace début 20e siècle

Près de 120 fontaines Wallace à Paris

Richard Wallace amoureux de Paris

Élevé à Paris à l’âge de 6 ans par sa grand-mère, il est venu ici avec son père naturel, le marquis d’Hertford, qui lui léguera en mourant (le 25 août 1870) son immense fortune.

Richard Wallace épouse une française, Mlle de Castelnau, et leur fils ira combattre dans les rangs français, avant de démissionner après la répression de la Commune.

Quant à sa générosité, elle est multiple, incessante et d’un niveau élevé. Citons dès avril 1870, la création d’un hôpital de l’avenue de Neuilly qui porte le nom de son père. Et la liste de ses dons va régulièrement s’allonger dans les années qui suivent.

À Paris pendant la Commune

Pendant le siège de Paris puis la Commune, et contrairement à la bourgeoisie qui fuit, Richard Wallace non seulement reste à Paris mais va aider les parisiens dans leur quotidien.

Il finance notamment la Société internationale des secours aux blessés, en leur donnant 3oo ooo F pour acheter une ambulance urbaine portant le nom de son père, et une autre ambulance qui suivra le 13ecorps d’armée.

Portrait de Wallace 1890

Portrait de Wallace,, Le Monde illustré du 26 juillet 1890

Après l’armistice, la ville de Londres lui confie la distribution du ravitaillement qu’elle expédie pour les parisiens. En reconnaissance de l’ensemble de ses services, la reine d’Angleterre l’élève au rang de baronnet le 24 décembre 1871. De son côté, dès le 16 juin 1871, le gouvernement français l’a nommé commandeur de la Légion d’honneur.

Par ailleurs à l’occasion de l’exposition universelle, Richard Wallace -collectionneur et marchand d’art- est nommé par l’Angleterre en 1878, correspondant de l’Institut de France, en lien avec l’Académie des beaux-arts.

À l’origine des fontaines

Mais revenons à 1871. À la fin du siège de Paris et de la Commune, certains aqueducs sont détruits, avec comme conséquence le prix de l’eau qui flambe brutalement.

En urgence dès septembre 1871, Richard Wallace propose à la Ville de Paris de l’eau gratuite à toute heure et pour tous les habitants. Il demande l’autorisation d’installer à ses frais 50 fontaines aux endroits que la Ville aura choisis. La canalisation sera à la charge de la Ville et le choix des lieux se fera finalement d’un commun accord, avec l’eau de la Dhuys pour alimenter ces fontaines.

130e anniversaire des fontaines Wallace. Timbre poste 2001

Fontaine Wallace, timbre poste sorti en 2001

La création et la mise en place des fontaines

La première fontaine est inaugurée en août 1872, sur la place du Combat, boulevard de la Villette.

Haute de 2,71 m pour un poids en fonte de 610 kg, la fontaine est composée de 80 pièces assemblées dans les ateliers. Les croquis ont été dessinés par les soins du bienfaiteur, en s’inspirant de la fontaine des Innocents, dans le quartier des Halles. S’y ajoutent deux gobelets en étain retenus par des chaînettes, gobelets qui seront finalement supprimés en 1952 par mesure d’hygiène.

Du point de vue esthétique, l‘originalité de cet édifice inspire les parisiens au point de lui donner comme surnom populaire : « la brasserie des quatre femmes ». Ces quatre cariatides représentent quatre vertus : simplicité, bonté, charité et… sobriété. Elles rappellent aussi les quatre saisons, pour souligner la mise à disposition d’une eau potable disponible à tout moment de l’année.

Fontaine Wallace

La fontaine Wallace rue Belgrand, avant d’être peinte en rouge

Une couleur unique est imposée, comme tout le mobilier urbain depuis Napoléon III : il s’agit d’un vert profond destiné à s’insérer dans le paysage, la couleur de la nature dans la ville. Le temps a passé et actuellement quelques fontaines parisiennes ont changé de couleur. Celle de la rue Belgrand tout près de la mairie, est peinte en rouge depuis novembre 2019, tout comme antérieurement celle de l’avenue d’Ivry dans le 13e arrondissement.

Richard Wallace au Père Lachaise

Le 23 juillet 1890, jour de son enterrement au Père Lachaise, le journal La Souveraineté Nationale décrivait ainsi cette personnalité discrète qu’était Richard Wallace : « il comprit (et c’est à son honneur) que ceux que la fortune favorise doivent en restituer aux victimes du hasard inégal ».

 sépultures les plus imposantes au Père Lachaise

Angle de la sépulture de la famille Hertford-Wallace,PG

Son enterrement a eu lieu avec une certaine simplicité, à la suite de sa demande répétée de son vivant. Sa volonté a ainsi été respectée et un corbillard de troisième classe suivi de six voitures de deuil sont partis depuis sa propriété, le château de Bagatelle, jusqu’au cimetière du Père Lachaise. Il est inhumé dans sa sépulture de famille à l’entrée sommairement murée.

Richard Wallace au Père Lachaise

Entrée de la sépulture familiale Wallace,PG

Marie et Violette au Père Lachaise devant la sépulture de Zoé Alexandrine Cadiot -PG



Action matrimoniale au Père Lachaise

deux étudiantes au service d’une restauration

 

 

Elles ont réussi, Marie et Violette, nos deux Sciences Po sympas.  Leur challenge de financer la restauration d’un médaillon au Père Lachaise est allé au-delà de leur espérance et elles viennent de nous le faire savoir. Une aventure que nous avons partagée en partie avec elles. Une belle aventure, un excellent souvenir pour nous aussi.
Voici le texte intégral qu’elles nous ont adressé le 28 juin dernier :


Nous voulions simplement vous partager une excellente nouvelle : nous avons réussi à rassembler plus que la somme nécessaire à la tombe de Zoé Alexandrine Cadiot, au Père Lachaise (5370 euros avec un objectif de 4000 euros !), au sujet de laquelle nous nous étions rencontré⋅es cet hiver ! Cette réussite est en grande partie due au mécénat de la Fondation Roc Eclerc et de l’agence AEC, qui ont été sensibles à notre projet. Le surplus financier ira à la restauration de la tombe de l’artiste Claude Vignon elle-même, située à proximité, qui va réintégrer le buste autoportrait de la sculptrice, que l’on a longtemps cru disparu. 
Nous voulions encore vous remercier pour votre aide et votre intérêt pour cette sépulture, l’article a permis d’ancrer le projet localement et de le faire connaître ! Ce fut un vrai plaisir de vous rencontrer et de faire cette belle promenade instructive !

Nous publions ci-dessous l’article paru le 4 mars 2024.




L’action se passe au Père-Lachaise. Coïncidence du calendrier, tout près de la journée de la femme, deux étudiantes de Sciences Po, Marie et Violette, se sont lancées bénévolement dans une opération de préservation du patrimoine au féminin.

Ce sympathique binôme vient plus précisément de s’engager en vue de restaurer le médaillon d’une femme sculpté sur sa stèle. La tombe se situe dans la 86ème division, celle où se trouve notamment Guillaume Apollinaire. Et il ne s’agit pas là de n’importe quelle tombe pour l’auteure célèbre de cette œuvre, puisqu’il s’agit du portrait de sa propre mère.

Recherches, rendez-vous, étude de faisabilité… elles en sont actuellement arrivées à la finalisation du projet : il reste la collecte, le financement destiné à sa restauration. Car l’œuvre sculptée vient de Claude Vignon, sculptrice renommée, écrivaine et féministe. Le montant à collecter pour la restauration s’élève à 4000 €, somme modeste.

Encourageons Violette et Marie dans leur action, faisons connaître ce projet autour de nous. Toute participation, même modeste, est un soutien au patrimoine… ou devrions-nous dire, au matrimoine.

Cimetière Père Lachaise sépulture Zoé Alexandrine Cadiot

Marie et Violette au Père Lachaise devant la sépulture de Zoé Alexandrine Cadiot -PG

La tombe de Zoé Alexandrine Cadiot

Tout ceci est donc une histoire de femmes.
Marie et Violette, toutes deux étudiantes à Sciences Po Paris, ont décidé de choisir la tombe de Zoé-Alexandrine Cadiot pour en restaurer le médaillon. Pas n’importe quel médaillon puisqu’il a été sculpté par sa fille Noémie, dite Claude : Claude Vignon, beaucoup plus connue que sa mère, et dont la tombe est située non loin de la sienne.

Où et qui est monsieur Cadiot ? Sur cette tombe, l’histoire ne le dit pas. Cependant, on trouve trace de nombreux ouvrages d’Histoire politique à la Bibliothèque Nationale https://data.bnf.fr/10428987/marcellin_cadiot/

Sa fille Marie-Noémie Cadiot, dite Claude Vignon (1828-1888), aura une vie haute en couleurs. Et décidera de sculpter ce médaillon de sa mère pour l’apposer sur sa tombe, en hommage à celle-ci. Sculpté en pierre, il a d’abord été exposé au Salon de 1868. La datation du monument est plus tardive et se situe entre 1877 (mort de Zoé-Alexandrine Cadiot) et 1886, soit deux années avant la mort de Claude Vignon elle-même.

 

Tombe de Zoé Alexandrine Cadiot au Père Lachaise

Tombe de Zoé Alexandrine Cadiot – PG

 

Cette initiative part du projet « Le Plus Grand Musée de France étudiant  » (PGMF), issu d’une coopération entre Sciences Po et la fondation de la Sauvegarde de l’Art Français.

Dans la même division que celle de Zoé-Alexandrine Cadiot, on trouve la tombe d’Hélène Bertrand de Beauvoir (1910-2001), peintre et sœur de Simone. Engagée dans la cause féministe, tout comme sa sœur auteure du Deuxième Sexe ; Hélène a créé un foyer pour femmes en Alsace. Élue présidente de SOS Femmes battues à Strasbourg, elle dénonce durant toute sa vie l’oppression des femmes, et notamment à travers ses tableaux.

La sculptrice Claude Vignon

Née le 12 décembre 1828 à Paris et morte le 10 avril 1888 à Villefranche-sur-Mer, Marie-Noémie Cadiot, qui deviendra Claude Vignon, a eu plusieurs vies. Elle sera à la fois sculptrice, critique d’art, journaliste, romancière et féministe française.

En 1843, à l’âge de 15 ans, elle quitte le pensionnat pour se lier à un diacre ayant quitté le séminaire avant d’être ordonné prêtre. Lui deviendra à la fois écrivain libre-penseur et artiste. En 1846, à 18 ans, elle vient vivre avec lui, au grand dam des parents. Échappant de peu à une accusation de détournement de mineure par le père de Noémie, ce défroqué est obligé d’épouser civilement la jeune fille, à la mairie du 10e arrondissement de Paris. Elle le quittera cependant une dizaine d’années plus tard pour le marquis Alexandre Sarrazin de Montferrier.

C’est à ce moment-là que Marie-Noémie Cadiot prend des leçons auprès du sculpteur James Pradier, également au Père Lachaise. Sa vie de sculptrice commence alors, et elle mène de front écriture et sculpture. Au Salon de 1852, elle expose une statue de Bacchus, aujourd’hui au Musée de Caen. Elle participe notamment aux travaux de la fontaine Saint-Michel de Paris – le bas-relief central -, à la décoration du Louvre et des Tuileries – dix bas-reliefs sont placés dans l’escalier qui mène à la Bibliothèque du Louvre. À l’église Saint-Denys-du-Saint-Sacrement, elle réalise les quatre figures du haut-relief du porche : la Force, la Justice, la Prudence et la Tempérance. Elle sculpte de nombreux bustes, dont une statue de Daphné exposée à l’Exposition Universelle de 1867.

Parallèlement, elle écrit dans Le Tintamarre et Le Moniteur du Soir des feuilletons littéraires sous le pseudonyme de « Claude Vignon » (nom tiré du roman « Béatrix » de Balzac, également au Père Lachaise), pseudonyme qu’elle adopte officiellement en 1866. À partir de 1849, elle développe une activité de critique d’art pour le Journal des femmes.

Durant cette période, Claude Vignon fréquente le club des Femmes d’Eugénie Niboyet (1796-1883) née Eugénie Mouchon. Eugénie Niboyet est saint-simonienne, et côtoie la misère effrayante des faubourgs. Face aux inégalités sociales, Eugénie Niboyet invective : « Riches, ouvrez vos coffres-forts ! » ; écrivaine, elle est la première traductrice de Dickens en France ; pionnière du journalisme, elle fonde cinq journaux dont Le Conseiller des femmes, La Voix des femmes et le Journal pour toutes.

 

Carte postale de la tombe de Claude Vignon

Sépulture de Claude Vignon ornée de son autoportrait en buste (début du XXe siècle) – Wikipedia

C’est dans ce contexte à la fois politique, social, artistique et intime, dans ce XIXème siècle riche en luttes et combats sociaux, que s’inscrit la vie de Claude Vignon. Une époque où peu de femmes trouvent la reconnaissance de leurs œuvres. D’où plus localement pour nous, tout l’intérêt de la sculpture de ce médaillon sur la tombe de Zoé-Alexandrine Cadiot.

Aujourd’hui grâce à l’initiative de Marie et Violette, une souscription est ouverte pour restaurer cette œuvre à perdurer.

La restauration est estimée à 4000 euros. Sur place au Père Lachaise, Arnaud Schoonheere, chef de la cellule du patrimoine, a aidé à identifier cette sculpture et soutient pleinement le projet. La campagne de mécénat est donc lancée.

Merci à toutes et à tous de la contribution que vous pourrez apporter à une telle œuvre et à ce qu’elle représente :

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/la-sepulture-de-zoe-alexandrine-cadiot/

Pour contacter les porteuses du projet

marie.seigne@sciencespo.fr

violette.lafondgrellety@sciencespo.fr

 

 

Tombe de Claude Vignon au Père Lachaise avant 2006 - aujourd'hui

Tombe de Claude Vignon; À gauche, avant 2006-landrucimeteres.fr / à droite, aujourd’hui-PG

 

Buste de Claude Vignon volé en 2006 puis retrouvé

Buste de Claude Vignon au Père-Lachaise sur sa tombe jusqu’en 2006-www.landrucimetieres.fr
Sculpté par elle-même, il a été volé puis retrouvé et se trouve désormais à la Conservation.

 

Et cette page où vous verrez toutes les œuvres disparues, âmes sensibles s’abstenir !

https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article3114

Logo du Printemps des cimetières




Aux poètes du Père Lachaise, visite créative

Un événement dans le cadre du Printemps des cimetières

 

 

Dans toute la France… et jusqu’en Belgique, la 9ème édition du Printemps des cimetières a lieu du 24 au 26 mai 2024.

Plus localement au Père Lachaise, ce printemps est l’occasion de vous proposer sur place une visite de nos poètes.

Nous nous baladerons en compagnie de Philippe Gluck pour l’AHAV -qui nous servira de guide- et de Julien Marcland, poète et comédien, directeur artistique du festival  Du haut des cimes de Ménilmontant  et qui interviendra avec la complicité de notre groupe.

 

 

Cette visite aura lieu :

📅 Dimanche 26 mai 2024

🕥 À 10h30

⏳ Durée 90 mn

🪧 Le lieu de rendez-vous sera précisé par retour du courrier d’inscription

 

Printemps des cimetières 2022 - groupe avec Julien Marcland

En 2022 au Père Lachaise Julien Marcland en lecture avec le groupe – JI

 

Au bout du chemin, nous aurons agréablement et spontanément produit un poème collectif, inspiré librement de la lecture de ces poètes.

Cette sortie gratuite, exceptionnellement ouverte à tout public, est limitée à 20 personnes et sur inscription.

Intervenants poètes printemps des cimetières

Screenshot

Plaque de Jean Moulin sur sa case au Père Lachaise

Il y a 80 ans, très exactement le 22 mars 1944, Pierre Brossolette se suicide. Il refuse de parler sous la torture de la Gestapo et saute par la fenêtre de l’immeuble de l’avenue Foch. L’année précédente avec Jean Moulin, il avait  participé à la constitution du Conseil National de la Résistance. Les cendres de chacun ont été transférées au Panthéon : tout d’abord celles de Jean Moulin le 19 décembre 1964, puis bien plus tard celles de Pierre Brossolette le 27 mai 2015.

Nous reproduisons ci-dessous notre article paru pour la première fois le 25 juillet 2023, anniversaire de la naissance du CNR quatre-vingts ans plus tôt.

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80 ans du CNR liés au Père Lachaise

Jean Moulin et Pierre Brossolette

Il y a 80 ans, Jean Moulin chef de la Résistance décédait alors qu’il venait à peine de créer le Conseil National de la Résistance. Il est mort le 8 juillet 1943 en gare de Metz sur le chemin de la déportation.

Ses cendres ont reposé pendant plus de 20 ans au columbarium du Père-Lachaise. Plus tard, la Ville de Paris décidera d’apposer sur sa case une plaque mémorielle : son passage ici reste ainsi gravé depuis 2019, alors que le transfert de ses cendres a eu lieu au Panthéon en 1964. Après lui, plusieurs personnalités liées au Conseil National de la Résistance le suivront dans ce même cimetière.

Début 1943, le besoin d’un Conseil National de Résistance

Il faut nous rappeler qu’en 1942, il existe huit mouvements de Résistance intérieure. Trois d’entre eux éditent un journal clandestin :

  • « Combat » dont le sous-titre du journal est « Organe du mouvement de la Résistance française » fondé par Henri Frenay.
  • « Libération-Sud » créée par Emmanuel d’Astier de la Vigerie qui recrute le plus souvent ses membres dans les milieux syndicaux (CGT) et socialistes. Lucie et Raymond Aubrac en ont fait partie. Leur journal : « Libération ».
  • « Franc-Tireur », avec Jean-Pierre Lévy

Jean Moulin estime essentiel de réaliser l’union de la Résistance, afin d’apporter au chef de la France libre un concours déterminant. Dès le 27 janvier 1943, tous signent l’acte officiel de naissance des « Mouvements unis de Résistance » (MUR).

Il soumet alors un projet au général de Gaulle dont les objectifs sont multiples. La création du CNR permettra dans un premier temps d’unifier et de coordonner toutes les forces et les tendances politiques de la Résistance au sein d’un seul et même organisme. Mais l’objectif est aussi géopolitique soulignant aux Alliés que le Général De Gaulle est le véritable chef de la Résistance.

Cela dit, les avis divergent en interne sur la nouvelle République à mettre en place pour l’après-guerre. C’est dans cette atmosphère disparate et souvent divergente que Jean Moulin convoque la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR) le 27 mai 1943.

Salle de réunion du premier CNR, 48 rue du Four à Paris,

La table de l’appartement où s’est déroulée la 1re réunion du CNR, le 27 mai 1943, à Paris.
© Photographie Famille Corbin, droits réservés

Cette réunion regroupe 17 personnes au total avec Jean Moulin. Toutes les composantes de la Résistance sont ainsi fédérées au sein de cet organisme qui apporte son soutien au général de Gaulle pour « préparer en pleine lucidité et en pleine indépendance la renaissance de la Patrie détruite, comme des libertés républicaines déchirées ».

 

Le Conseil National de la Résistance en 1943

Composition du CNR en 1943-Éducation Nationale

Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin et dernier résistant enterré au Père Lachaise nous rapporte son témoignage sur la préparation et la tenue de cette réunion.

Pierre Brossolette, l’autre Résistance

Bien que son mouvement soit représenté à la première réunion du CNR, un autre homme de la Résistance manque à l’appel : Pierre Brossolette, responsable de la Résistance dans la zone Nord.

De Gaulle a chargé Pierre Brossolette et ses compagnons d’une mission centrée notamment sur l’unification de la résistance armée. Cette mission est historique car elle réussit à unifier l’ensemble des mouvements de Résistance de la Zone occupée et elle prépare les réseaux en vue du Débarquement.

Quand Jean Moulin revient de Londres en mars 1943 pour créer le Conseil national de la Résistance (CNR), il est toujours peu reconnu par les mouvements de résistance, en particulier, par le responsable de la zone Nord, Pierre Brossolette, qui s’oppose à lui sur plusieurs sujets. En particulier, sur le fait que les partis politiques soient partie prenante du CNR. Brossolette défend plutôt l’idée de familles spirituelles. Il considère en effet qu’il est trop tôt pour fusionner des éléments qui s’ignorent encore, voire qui se défient. Il pense qu’une organisation unique des mouvements de résistance des deux zones apparait impossible.

À cette époque, la rivalité entre Jean Moulin et Pierre Brossolette devient évidente. Jean Moulin, alors responsable de la zone sud, reproche en plus explicitement à Pierre Brossolette d’avoir interféré auprès de De Gaulle pour l’empêcher de coordonner la Résistance avec la zone nord.

Pourtant, le succès du bilan laissé par Brossolette durant cette période a été salué par les témoins de l’époque. Le BCRA (Bureau Central de Renseignements et d’Action) dont il est le n°2 a réussi à séparer le renseignement des réseaux d’action et à effectuer un inventaire rigoureux des forces de la résistance en Zone Nord réellement disponibles. De plus, il a fait de Paris occupée la capitale de la Résistance.

Carte d’officier de la France Libre de Pierre Brossolette

Carte militaire de Pierre Brossolette (fausse identité)

Et lorsqu’avec ses avancées le CNR se réunit le 27 mai 1943, les deux hommes intègres persistent dans leur opposition sur l’orientation politique de la France.

Pierre Brossolette reste très critique vis-à-vis de la IIIème République, qu’il rend responsable de la défaite. Il souhaite, après la Libération, la naissance d’un grand parti de la Résistance au pouvoir, appelé à réaliser une politique de transformation sociale ambitieuse.

Pour sa part, Jean Moulin (à qui l’on a reproché de se laisser influencer par le parti communiste) défend aussi les valeurs républicaines mais dans le cadre de la démocratie d’avant-guerre.

Il reste que leurs destins vont se rejoindre. En mars 1944 , au moment de la mort de Brossolette et après celle de Jean Moulin, un programme commun est élaboré par le Conseil national de la Résistance.

Que reste-il du CNR ?

« Les jours heureux »,  ce titre est devenu très rapidement celui du programme ambitieux du CNR, un marqueur social durable dans notre société d’après-guerre.

Extrait du programme du CNR, affiche

Le texte complet du Conseil National de la Résistance du 15 mars 1944 est consultable ici.

Et qu’en est-il aujourd’hui ? L’histoire serait évidemment longue à détailler mais par exemple depuis cette date et grâce à Ambroise Croizat (au Père Lachaise), nous avons pu voir naître la Sécurité Sociale (maladie/allocations familiales/retraite). Quant aux deux responsables de la Résistance liés au CNR, ils ont poursuivi le chemin de la reconnaissance de la Nation, en passant du Père-Lachaise au Panthéon.

D’une case « inconnu incinéré » du Père-Lachaise… au Panthéon

La mort de Jean Moulin est rendue publique le 19 octobre 1943, quand un membre de la Gestapo de Montpellier vient l’annoncer à Laure Moulin, la sœur de Jean.

La famille découvre au Père Lachaise une urne avec ce numéro et cette seule mention : « Inconnu incinéré, 09-07-43 ». Elle la fait déplacer dans le carré de la Résistance du cimetière avec une nouvelle inscription : « Cendres présumées de Jean Moulin ». En 1964, l’urne sera transférée au Panthéon, accompagnée des célèbres mots de Malraux : « Entre, ici, Jean Moulin. ».

Tout comme Jean Moulin, Pierre Brossolette a subi la torture. Le 3 février 1944, il doit rejoindre Londres. Sur la route d’Audierne, il est pris à la suite d’une dénonciation. Le 22 mars 1944, pendant la pause-déjeuner de son gardien, Brossolette se lève de sa chaise, menotté dans le dos, il ouvre la fenêtre de la chambre de bonne dans laquelle il est enfermé et se défenestre. Gravement blessé, il est transporté à l’hôpital de la Salpêtrière où il succombe à ses blessures vers 22 heures, sans avoir parlé. Il ne donne qu’un nom, le sien. Le 24 mars, il est crématisé au cimetière du Père-Lachaise.

Case anonyme au Pere Lachaise - cendres de Pierre Brossolette

Cases anonymes (3920 ou 3913) où ont été déposées les cendres de Pierre Brossolette mélangées à celles du Compagnon de la Libération François DELIMAL

Les cendres de Jean Moulin et de Pierre Brossolette se retrouvent au columbarium du Père Lachaise, les unes avec un doute quant à leur identification, les autres mêlées à celles d’un autre résistant, avant de prendre le chemin de la reconnaissance vers le Panthéon.

Enfin, Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin et grand témoin de son histoire, sera le dernier résistant à être inhumé au Père Lachaise.

Tombe de Daniel Cordier, Compagnon de la Libération - Secrétaire de Jean Moulin

Tombe de Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, au Père-Lachaise le 25 mai 2023-PG

Visite guidée au Père Lachaise des monuments de la Guerre de 1870-1871

et des tombes des maréchaux du Ier Empire

En 2022, nous avions abordé  les maréchaux d’Empire et Paris par une conférence à la mairie du 20e.

Et puis, avec son spectacle  hors les murs intitulé « Boulevard Davout », le Théâtre national de la Colline nous a donné l’occasion de présenter le maréchal qui lui a donné son nom.

Et enfin en décembre de cette même année, nous devions terminer ce cycle au Père Lachaise avec une sortie principalement liée à la partie militaire du cimetière.

Une visite guidée prévue à l’origine pour le 4 décembre 2022. Elle a dû être reportée et vous est désormais proposée tout prochainement.

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Grégoire Vialaret, président du Souvenir Français (Comité du 20e), abordera dans un premier temps les monuments commémoratifs des combattants des guerres mondiales. Il nous fera ensuite découvrir ceux de la guerre de 1870/1871 et terminera la visite par les sépultures des grands maréchaux de l’Empire.

📅 Dimanche 7 avril 2024

🕙 À 10h00

Durée 90 mn

🪧 Le lieu de rendez-vous sera précisé par retour du courrier d’inscription

 

Cette visite gratuite sur inscription est réservée aux adhérent-e-s. Pour vous inscrire, cliquez ici.

Pose du monument FTP-MOI en 1989 - Cimetière Père Lachaise - PCF

Le monument FTP-MOI au Père Lachaise,

l’œuvre associée au groupe Manouchian et son inauguration

Ce 21 février 2024 a lieu la panthéonisation de Missak Manouchian avec sa femme, Mélinée. La ville de Paris commémore chaque année les FTP-MOI dans notre arrondissement, rue du Groupe Manouchian. Au-delà du nom de leur rue, plusieurs œuvres ici nous rappellent à eux : les plaques commémoratives dans cette même rue, l’activité de l’association l’Affiche Verte Manouchian (AVM) toujours pleine de projets sur place pour les mettre en valeur, et non loin une grande fresque de Popof rue du Surmelin.

Après différents articles que nous lui avons consacrés, nous abordons ici tout spécialement la présentation du monument FTP-MOI du Père Lachaise et son inauguration. Missak Manouchian en a été le commandant pour Paris.

Foule monument FTP-MOI - Cimetière  Père Lachaise Paris

Rassemblement devant le monument FTP-MOI- PCF

L’origine du sigle « MOI »

Il faut se souvenir qu’en 1925, le PCF avait créé la MOE, une section du parti pour y intégrer -de manière séparée- la Main d’Œuvre Étrangère. Dans les années 1930, cette dénomination sera remplacée par l’acronyme « MOI », Main d’Œuvre Immigrée, jugée moins péjorative.

Elle deviendra une composante des FTP pendant la guerre, d’où le nom accolé, FTP-MOI. Quant à Missak Manouchian, il adhère au PCF en 1934 et intègre la MOI, section qui va plus tard naturellement devenir clandestine. Leur mission est plus précisément d’harceler l’ennemi par des actions terroristes et tenir Paris.

Leurs actions de résistance, puis l’Affiche rouge de la propagande nazie, leur arrestation et leur exécution sont gravés  dans nos mémoires sous différentes formes et à différents endroits.

20 mai 1989 au Père Lachaise, l’hommage des communistes aux combattants FTP-MOI.

L’initiative du monument au Père Lachaise en revient à Rol Tanguy, chef des FFI d’Ile de France, puis membre du comité central du PCF en 1962. Cette année-là il va même lui être demandé de se présenter aux élections législatives dans la circonscription Charonne-Père Lachaise.

Parallèlement en juillet 1962 quatre concessions à perpétuité sont achetées par le PCF, sans affectation, près du mur des fédérés. L’un de ces emplacements sera ainsi disponible en 1989 pour y installer ce cénotaphe.

la mosaïque FTP-MOI

Discours de Georges Marchais, à gauche du monument FTP-MOI- PCF

Sur la tribune montée à côté du monument, Georges Marchais secrétaire national du PCF prend la parole devant la foule rassemblée. Dans son discours, il présente

« Ces héros, ces martyrs (qui) n’étaient pas nés dans notre pays. Juifs, ou révolutionnaires -et, bien souvent, juifs et révolutionnaires-, ils avaient dû fuir leur patrie parce que le fascisme les en avait chassés ».

À la fin des discours, Georges Marchais demande à Rol Tanguy de venir auprès de lui pour dévoiler la stèle ; leurs rapports ne sont pas très bons et selon Jean Vigreux, historien, expert à la Fondation Jean Jaurès et rédacteur à l’Humanité, Rol Tanguy refuse.

 

De son côté, Gaston Plissonnier justifie le choix de l’emplacement, c’est-à-dire celui à la 97ème division face au mur des fédérés. Il se trouve situé entre la tombe dédiée au Comité national du PCF et celle de Waldeck Rochet :

« La MOIa aujourd’hui une place à elle tout près des tombes des dirigeants du parti communiste, français, de personnalités progressistes, de personnalités illustres, de témoignages d’hommage aux déportés ».

Six ans plus tard, lui-même sera d’ailleurs enterré dans cette tombe mitoyenne du Comité national du PCF.

Le monument présenté par son mosaïste

La stèle du monument est l’œuvre de l’architecte Jean-Michel Daquin et du mosaïste Verdiano Marzi qui explique les choix du lieu retenu et sa composition personnelle.

 

Dernières finitions du monument FTP-MOI

Monument FTP MOI, mosaique en cours de montage-PCF

 

Avec des petits cubes de couleur (tesselles) provenant d’Italie, « le rouge d’Alicante, les marbres marrons d’Europe centrale, le grand bleu d’Argentine et du Brésil, nous avons conçu le monument comme un engagement fait de respect et d’admiration pour les combattants de la MOI, l’un de nous étant lui-même immigré.

L’œuvre s’intègre à la solennité du lieu avec ce qu’il représente comme mémoire de l’histoire française et de sa culture. Lieu de visite très fréquenté, chacun y reconnaîtra des symboles. Ceux qui sont suggérés nous paraissent accessibles à toutes les cultures. »

Morts pour la France, en majuscules

Les strophes d’Aragon gravées au pied de la stèle FTP-MOI-PG

Pourquoi une réalisation si tardive ?

Danielle Tartakowsky, professeure émérite d’histoire contemporaine, constate le fait qu’à coté de cette œuvre se trouve le monument qui date de 1975 « en hommage aux femmes communistes qui ont donné leur vie pour la victoire de la liberté contre le nazisme pour le triomphe de la paix ».

Pourquoi ces deux mémoriaux érigés si tard ? Elle nous fait remarquer qu’« ils ont pour effet pervers de souligner que les deux groupes concernés avaient jusqu’alors été sous-représentés, voire ignorés ».

Peut-être aussi, parce que quatre ans avant l’installation de ce monument, un documentaire très controversé sur cette période passe à la télévision sur Antenne 2 :  il s’intitule « des terroristes à la retraite » de Mosco Boucault, et fait l’objet de polémiques au point d’être censuré pendant près de deux ans. Dans ce long métrage, Mélinée Manouchian met en cause le Parti Communiste, en l’accusant d’avoir sciemment envoyé le groupe à une mort certaine. À signaler la participation de Simone Signoret (au Père Lachaise) en tant que récitante du documentaire.

Pour autant le 20 mai 1989, Mélinée Manouchian sera présente à l’inauguration parmi d’autres personnalités. Elle décédera six mois plus tard.

Mélinée Manouchian, jardin dans le 20e arrondissement

La fresque de Mélinée, rue du groupe Manouchian-PG

Les FTP dans le 20e

À la Libération de Paris, le 23 août 1944, les résistants FTP interviennent à la station de la Petite Ceinture, gare de Ménilmontant. Ceux du réseau Nord-Libération et un groupe local de résistants (le groupe Piat, du nom de la rue voisine) font prisonniers les soldats allemands et s’emparent du train. Dans cet assaut, cinq résistants ont été tués. Aujourd’hui, trois plaques mémorielles restent visibles : sur la passerelle rue de la Mare, rue de Ménilmontant sur la grille au- dessus de la voie ferrée, et au 26 rue Piat.

Sans oublier Salomon Jacob, évadé de l’hôpital Tenon le 23 novembre 1941 après avoir été interné au camp de Drancy, réservé aux juifs. Il rejoindra les FTP-MOI en mars 1943 et décédera en Roumanie en 1988. Un an avant l’inauguration du monument.

cimetière séparé de l’église en 1776

Depuis 2015 et tous les 9 décembre, les écoles doivent organiser une journée sur la laïcité. Il en est de même depuis la loi du 24 août 2021, qui étend l’action de cette journée au sein de la fonction publique : chaque référent laïcité est chargé d’organiser cette journée.

Rappelons que le 9 décembre 1905, c’est bien-sûr la date de l’adoption de la loi sur la séparation des églises et de l’État, le fondement de la laïcité. Mais avant cette date, et  plus particulièrement, dans nos cimetières, qu’en était-il du chemin parcouru dans ce sens ?

Nous reproduisons ci-dessous notre article paru pour la première fois le 7 décembre 2021.

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Nous sommes le lendemain de la Toussaint et le 2 novembre, c’est le jour des morts. Mais au Père Lachaise, il est une tombe particulièrement originale, très fréquentée par les curieux et où pourtant les destinataires sont eux-mêmes bien vivants aujourd’hui. Nous reproduisons ici notre article paru pour la première fois le 22 mai 2021.

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Père Lachaise, conférence par Benoît Gallot

Réfection des marches menant au mur des Fédérés, septembre 2023-PG

Le Père Lachaise, patrimoine vivant

Cette conférence a lieu le

 

📅 Jeudi 19 octobre 2023
🕒 à 18h30 précises
📍 à la Mairie du 20e

 

Le Père Lachaise tient une place originale dans le 20e en tant que cimetière le plus

visité au monde. Un “musée à ciel ouvert” également bien vivant. Sa faune et sa flore,

l’activité humaine de ce service public méritent d’être mieux connues.

Le Père Lachaise, comment ça marche ?

 

Par Benoît GALLOT, conservateur du lieu et auteur de “la vie secrète d’un cimetière”

Livre sur le Père Lachaise

La vie secrète d’un cimetière, par Benoit Gallot-Les Arènes