Résumé de leur histoire
Ce drame lié à la République a eu lieu pendant la guerre d’Algérie, en juin 1957. Il nous revient en juin 2023. Il s’agit de la disparition de Maurice Audin, de la reconnaissance des faits et de l’action dans la durée de sa femme et ses deux enfants.

Au moment de la bataille d’Alger, Maurice Audin est arrêté, torturé puis assassiné par les parachutistes français. Son corps n’a pas été retrouvé, raison pour laquelle il sera officiellement déclaré mort le

En 2023, son fils Pierre -également mathématicien- meurt à l’âge de 66 ans, après avoir recherché activement toute la vérité sur les circonstances de la mort de son père.

Le 16 juin 2023, sa fille ainée âgée de 69 ans  -elle aussi mathématicienne- nous fait partager sur les ondes, dans l’émission Le Cours de l’histoire, sa passion pour l’histoire… et pas n’importe quelle histoire.

Et sur France Inter, l’émission Affaires sensibles du 18 septembre 2023 retrace sous forme de récit documentaire l’affaire Maurice Audin.

Nous reproduisons ici notre article paru pour la première fois le 8 septembre 2022, dans lequel sont également indiqués les lieux dédiés à leur mémoire près de chez nous.

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Rue de la Mare,  la fresque dédiée à Josette et Maurice Audin

 

L’inauguration de la fresque Josette et Maurice Audin -il a été torturé et assassiné pendant la guerre d’Algérie- a eu lieu cet été rue de la Mare. La date choisie correspond très exactement celle du soixantième anniversaire des accords d’Évian : le 5 juillet 1962, l’Algérie devenait indépendante.

Leurs lieux de mémoire à Paris

En France, une quinzaine de villes le garde en mémoire en attribuant son nom à une rue, une place ou plus modestement une plaque dans un jardin. Il existe également une place Audin à Alger.

À Paris, cette fresque est le dernier hommage en date à la mémoire de ce jeune et brillant mathématicien, militant du parti communiste algérien et favorable à son indépendance. Il fait suite au cénotaphe situé au Père Lachaise et par ailleurs au nom d’une place dans le 5e arrondissement.

Pour la petite histoire locale, il faut savoir qu’à l’origine le nom de sa rue devait remplacer celui de la rue des Tourelles, suivant une première décision du Conseil de Paris votée en 2001. Sans doute la proximité volontairement choisie du siège de l’ex SDECE -future DGSE et surnommée « la Piscine »- de cette rue du 20e a-t-elle finalement du poser problème par la suite.

À noter que le 25 janvier 2021 dans un parc de Bagnolet, une plaque leur rendant hommage a été vandalisée, avec l’inscription « OAS ».

Hommage rue de la Mare

Fresque Josette et Maurice Audin-PG

La fresque au nom du couple

Il reste que l’œuvre du graphiste Orel Ruys inaugurée cet été se situe bien dans le 20e, au tout début de la rue de la Mare, tout près de l’ancienne gare de Ménilmontant. Cette partie de la rue est devenue une voie piétonne. Elle reste accessible au public mais protégée dans ses deux entrées qui la délimitent, avec une barrière métallique servant de filtrage individuel : une solution pour préserver la quiétude des habitants des immeubles voisins.

Pour mémoire, la rue de la Mare existe en tant que chemin depuis 1672. Elle a été nommée ainsi parce qu’à l’origine elle était située près du lieu d’une ancienne mare de Belleville. Face au numéro 9, le mur est devenu l’endroit retenu pour y peindre cette fresque au nom du couple Audin ainsi symboliquement réunis.

Josette est ainsi pleinement reconnue aux côtés de Maurice, elle qui a consacré toute sa vie à se battre pour le rétablissement et la transparence de la vérité des faits criminels subis par son mari : les tortures, l’assassinat puis la disparition de son corps par l’armée française en 1957.

La reconnaissance tardive de la République

Finalement ce crime commis en Algérie sera reconnu officiellement en 2018 par le président Emmanuel Macron. Il aura fallu parcourir un très long chemin sinueux à Josette Audin, avec l’aide et le soutien de son entourage, pour arriver à obtenir cette reconnaissance officielle, 61 ans après les faits.

Remise de la décision officielle

Emmanuel Macron chez Josette Audin le 13 septembre 2018

Pour solenniser plus personnellement sa décision, le président de la République s’est rendu le 13 septembre 2018 à Bagnolet chez Josette Audin. Il a ainsi choisi de reconnaître les faits en sa présence et celle de ses invités, cités à nouveau par Le Monde daté du 2 septembre 2020 :

Entouré de la famille Audin, l’aînée, Michèle, et le fils, Pierre, de deux députés, Cédric Villani (LRM) et Sébastien Jumel (PCF), d’historiens, parmi lesquels Sylvie Thénault, Raphaëlle Branche et Benjamin Stora, de ceux qui, depuis tant d’années, œuvrent au sein de l’Association Maurice Audin.

Emmanuel Macron est là pour en finir avec un mensonge qui déshonore la République. « Une page s’ouvre aujourd’hui, l’ouverture de toutes les archives, le travail libéré des historiennes et des historiens. Cela va être une nouvelle ère pour nos mémoires et nos histoires avec l’Algérie », assure le président Macron.

La mémoire gravée dans le 20e

Josette Audin est morte le 2 février 2019, à l’âge de 87 ans, elle aura réussi de son vivant à gagner l’essentiel de son combat à la mémoire de son mari.

Et le 11 juin de la même année, un cénotaphe à la mémoire de Maurice Audin est inauguré au Père Lachaise, à la suite de la décision d’Anne Hidalgo maire de Paris.

Audin au Père Lachaise

Pierre Audin dévoile le monument dédié à son père Maurice Audin le 12 juin 2019

Trois mois plus tard, soit très exactement le 10 septembre 2019, un arrêté du Premier ministre permettra enfin d’accéder aux archives publiques relatives à Maurice Audin.

Et désormais aujourd’hui rue de la Mare, Josette  et Maurice se trouvent à nouveau réunis par cette fresque.

Rappelons en passant que le jeune couple a eu une fille née à Alger en 1954, Michèle Audin, Elle aussi est devenue mathématicienne, habite boulevard Voltaire et se passionne plus particulièrement pour la Commune de 1871.  Au point d’en devenir écrivaine avec notamment son livre sur « la semaine sanglante ».

Pavillon de l’Ermitage, lieu à restaurer

Pavillon de l’Ermitage, du sauvetage aux projets

Entretien avec Claire Goffaux-Espejo

 

Les 16 et 17 septembre 2023, ont lieu les Journées européennes du patrimoine, et cette année pour le 20e, le Pavillon de l’Ermitage est en pleine actualité. Claire Goffaux-Espejo nous en parle.

 

Claire Goffaux-Espejo, vous êtes déléguée auprès du maire du 20e en charge du tourisme et du patrimoine. Vos deux missions sont liées mais plus précisément de quelle manière ?

Nous travaillons actuellement à faire connaître différemment nos quartiers, le Père Lachaise et certains autres points du 20e, comme le Pavillon Carré de Baudouin… et ce fameux Pavillon de l’Ermitage que l’on cherche à restaurer, l’unique pavillon de l’époque Régence de Paris.

En ce qui concerne mes délégations, le regroupement du patrimoine et du tourisme dans une même délégation est une nouveauté bienvenue, à l’initiative du maire.

Claire GOFFAUX déléguée au patrimoine

Claire GOFFAUX dans son bureau en août 2023-PG

Le 20e dispose d’un patrimoine modeste si on le compare aux arrondissements du centre de Paris. Pas facile de le valoriser pour faire venir les touristes ?

C’est vrai au niveau du bâti par exemple. Mais de notre côté, nous avons une offre différente à proposer et ma tâche c’est de valoriser notre originalité, à l’intérieur de cette jonction de plusieurs anciens villages. Deux exemples à propos de nos lieux : nous savons proposer une autre approche du Père Lachaise à travers sa biodiversité et nous disposons de l’une des plus belles vues de Paris au niveau du belvédère du parc de Belleville.

À nous ensuite de le faire savoir, en proposant en plus des circuits touristiques. C’est le cas tout récemment avec « Le temps des cerises », un choix de plusieurs parcours autour de la Commune de 1871, rassemblés sous forme d’un bulletin tout récent et disponible notamment à l’accueil de la Mairie.

À propos de notre patrimoine local, quelles missions vous ont été plus spécialement confiées ?

Tout d’abord et dès mon arrivée, notre maire m’a demandé de m’occuper de la restauration du pavillon de l’Ermitage et de l’utiliser dans le cadre d’un projet d’activités.

Et puis d’une manière générale, j’ai pour mission de développer le tourisme en donnant une image différente du 20e. Il s’agit dans notre patrimoine, non seulement du bâti mais aussi de ceux  qui l’ont construit à travers l’histoire. Les hommes mais aussi les femmes (d’où le titre : Journées du matrimoine et du patrimoine dans le 20e) dont l’importance a souvent été oubliée dans le passé. D’ailleurs actuellement, des projets de balades sont à l’étude dans tous les arrondissements pour raconter l’histoire de Paris à travers les femmes.

Vous intervenez actuellement pour préserver le pavillon de l’Ermitage. Quelle est l’importance à vos yeux de ce pavillon dans l’arrondissement ?

Franchement j’en suis devenue amoureuse, au point d’y vouer une véritable passion. Il faut dire que ce pavillon dispose de plusieurs atouts dans sa manche : il s’agit bien sûr de l’histoire du 20e, ce qui reste du château de Bagnolet, mais il fait aussi partie de l’histoire de France à travers ce dernier bâtiment Régence de Paris. Tous ceux qui viennent le voir sont charmés, il est unique en son genre et bien situé dans le parc public particulièrement fréquenté. Et à l’intérieur, nous pouvons y admirer plusieurs anciennes peintures murales.

Votez pour sauver le pavillon de l'Ermitage

Flyer pour le vote participatif en faveur du Pavillon de l’Ermitage

Quelles sont les étapes à franchir pour la réussite de votre mission au pavillon de l’Ermitage, et où en sommes-nous actuellement ?

En premier lieu, il faut savoir que pour l’instant ce pavillon appartient au Centre d’action sociale de la Ville de Paris (CASVP). Cela dit, même si aujourd’hui elle n’en est pas légalement propriétaire, la mairie peut déjà intervenir – à l’initiative de l’Hôtel de Ville – pour faire effectuer des premiers travaux de sauvegarde. Le pavillon est actuellement fermé et n’est pas sécurisé pour le faire visiter.

Au niveau financement, on attend le résultat du budget participatif. Nous espérons un vote positif en nombre : son résultat est particulièrement important dans la validation de ce projet, non seulement par l’apport financier qu’il propose bien sûr mais surtout à travers le nombre de votants, l’importance de l’attachement exprimé par les habitants.

En attendant, une première somme a été mise à notre disposition, et l’architecte de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville est venu plusieurs fois contrôler l’évolution de son «état de santé». Le pavillon continue de se dégrader lentement et nous avons pu en faire lister le coût des travaux, estimé actuellement à deux millions d’euros.

Parallèlement, nous arrivons à la fin d’une longue négociation avec le CASVP pour pouvoir acquérir le Pavillon au nom des habitants du 20e. Avec l’Hôtel de Ville comme troisième interlocuteur.

Dans quel délai pensez-vous finaliser votre action ?

Une fois la négociation de transfert de propriété terminée et le résultat du vote participatif, si tout va bien donc, les travaux pourront commencer dans un an. Mais sans attendre, nous avons déjà préparé la suite, un projet où les enfants pourront entrer avec des propositions qui répondent à leurs curiosités, et où tout sera gratuit.

Ils pourront venir depuis le parc et choisir de voir une expo, un reportage… Nous mettrons à disposition ce que l’on appelle les « micro-folies », une réalisation conçue et supervisée par La Villette à partir des choix de la mairie.

Le catalogue de La Villette est riche de 3000 propositions et notre responsable du pavillon Carré de Baudouin s’est déjà chargé des acquisitions. Pour l’instant, nos « micro-folies » sont itinérantes, et prêtées actuellement au centre Louis Lumière.

Concrètement, chacun pourra choisir son sujet, consultable à l’aide de projections vidéo, de tablettes et de casques de réalité virtuelle.

Ajoutons dans nos projets, une buvette mobile, un atelier d’artistes au premier étage. En résumé, un lieu dédié à l’art, la culture et le divertissement. Un lieu interactif et familial.

Y a-t-il d’autres actions liées au patrimoine, engagées dans nos quartiers ?

Un comité de réflexion travaille actuellement sur la signalétique du Père Lachaise qui va être entièrement refaite, en accord avec le conservateur et validée par l’Hôtel de Ville.

Nous travaillons aussi sur d’autres circuits thématiques, des balades spécifiques sur le patrimoine du 20e. Elles seront ensuite consultables sur le site de la Mairie.

Enfin, une carte interactive est en cours de réalisation. Vous êtes dans la rue, vous pourrez cliquer sur un lien et découvrir tout ce qui existe aux alentours, qu’il s’agisse de commerces, ou de lieux remarquables.

Pavillon de l'Ermitage rue de Bagnolet

Chef d’œuvre en péril : le pavillon de l’Ermitage

 

La conférence est présentée par Christiane Demeulenaere-Douyère, vice-présidente de l’AHAV

Elle a lieu

📅 Dimanche 17 septembre
🕒 À 15h
📍  Au Mama Shelter Paris East, 109 rue de Bagnolet

Au coin de la rue de Bagnolet et de celle des Balkans, se dresse encore une jolie grille de style Régence. Elle cache le Pavillon de l’Ermitage qui est un rare témoignage architectural du passé aristocratique de l’ancien village de Charonne qui a survécu au passage du temps.

Aujourd’hui, le Pavillon de l’Ermitage fait triste figure. Il est fermé depuis longtemps au public et son état matériel se dégrade de jour en jour… Il est grand temps de songer à lui rendre sa splendeur d’antan.

Mais avant de parler d’un avenir que nous espérons tous radieux et prochain, nous retracerons l’histoire de ce lieu, de ses heures de gloire du parc du château de Bagnolet aux années plus grises du vieil hospice Alquier-Debrousse.

Pavillon de l'Ermitage près de l'entrée de l'Hospice

Hospice DEBROUSSE, l’entrée rue de Bagnolet vers 1900

Budget participatif 2023

La rénovation du Pavillon de l’Ermitage est inscrite, à l’initiative de notre association (AHAV), parmi les demandes présentées au Budget participatif 2023 de la Ville de Paris. Nous vous remercions de nous aider par vos votes à soutenir ce projet 

 

Votez pour sauver le Pavillon de l'Ermitage !

Flyer soutenant le vote participatif en faveur du Pavillon de l’Ermitage

… Et consulter le lien suivant pour savoir comment voter pour les idées du budget participatif.

20e Regard des Petites Rigoles

Les eaux nouvelles et anciennes du 20e

Dans le cadre des événements de l’AHAV, nous proposons une visite sur les eaux nouvelles et anciennes du 20e.

  • Dimanche 1er octobre à 10h – environ 2h30 de visite.

Cette visite guidée par Jacques Paulic est réservée à nos adhérents sur inscription à notre courriel : ahav.paris20@gmail.com. Le lieu de rendez-vous sera précisé en retour.

 

L’alimentation en eau potable de Paris partage une longue histoire avec le 20e arrondissement. Dans ce parcours original, nous évoquerons en premier lieu l’approvisionnement en eau, récent et présent. Puis nous remonterons dans le temps pour découvrir des captages historiques des Sources du Nord.

Portrait d'Eugène Belgrand

Eugène Belgrand

Une personne a bien connu les eaux nouvelles et anciennes au 19ème siècle : il s’agit du grand ingénieur Eugène Belgrand.

Il a conçu une grande partie du réseau moderne et actuel de Paris. Il avait aussi étudié les réseaux anciens et écrivait en 1877 : « lorsque j’aurai disparu avec trois ou quatre collaborateurs et autant d’anciens serviteurs qui surveillent les tronçons d’aqueducs comme une chose sacrée, qui en jaugent l’eau comme si elle était encore indispensable à Paris, il ne restera pas même un souvenir de ces vieilles choses ». Venez voir !

Châteaux d'eau du réservoir de Ménilmontant

Châteaux d’eau rue du Télégraphe-PG

Madeleine Riffaud témoigne avec force

 

La bataille de Paris a lieu à la fin du mois d’août 1944 et elle aboutit à sa libération. À la gare de Ménilmontant, une retentissante action de résistance a été engagée, avec à sa tête la toute jeune Madeleine Riffaud. Nous reproduisons ici notre article paru pour la première fois le 24 août 2021.

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Les mille vies de Madeleine Riffaud,

l’héroïne du 23 août 1944

Résistante à 18 ans, poétesse, reporter de guerre, militante anticolonialiste et pacifiste, amie d’Éluard, d’Aragon, de Picasso, de Vercors et de Hô Chi Minh, Madeleine Riffaud a vécu mille vies et a survécu à toutes.

Résistante à 18 ans

Née le 23 août 1924 dans la Somme, elle est encore mineure quand elle s’engage dans la Résistance à Paris, en 1942, sous le nom de code Rainer, « ce nom d’homme, de poète et d’Allemand », en hommage à Rainer Maria Rilke, et participe à plusieurs coups de main contre l’occupant nazi.

Responsable d’un triangle du Front national des étudiants du Quartier latin, elle entre dans les FTP en mars 1944. Elle obéit au mot d’ordre d’intensifier les actions armées en vue du soulèvement de Paris d’août 1944 : le 23 juillet 1944, en plein jour, elle abat de deux balles dans la tête un officier allemand sur le pont de Solférino.

« Neuf balles dans mon chargeur / Pour venger tous mes frères / Ça fait mal de tuer / C’est la première fois / Sept balles dans mon chargeur / C’était si simple / L’homme qui tirait l’autre nuit / C’était moi. »

Prenant la fuite à vélo, elle est rattrapée et emmenée au siège de la Gestapo, où elle est torturée. Elle garde le silence et est condamnée à mort. Promise à la déportation à laquelle elle échappe, sauvée par une femme qui la fait sauter du train, elle est à nouveau arrêtée et bénéficie finalement d’un échange de prisonniers pour être libérée, le 19 août 1944. Elle reprend alors immédiatement son combat dans la Résistance où elle est affectée à la compagnie Saint-Just avec le grade d’aspirant lieutenant.

L’attaque gare Ménilmontant

Sa nouvelle mission, avec seulement trois résistants sous ses ordres, consiste à l’attaque du train arrivant aux Buttes-Chaumont (gare de Ménilmontant) qui aurait pu prendre à revers les résistants, engagés dans les batailles parisiennes.

Lorsqu’ils arrivent sur place, le train est déjà là et ils prennent les caisses d’explosifs qui n’avaient pas encore été utilisées pour les combats de rue. Installés de part et d’autre de la voie, ils envoient l’ensemble d’un coup et lancent des fumigènes et des feux d’artifice dans le tunnel où le train se retranche. La garnison se rend ; elle contribue donc à la capture de 80 soldats allemands et récupère des fusils et des munitions. Nous sommes le 23 août 1944, jour où Madeleine Riffaud fête tout juste ses 20 ans.

 

Madeleine Riffaud toute jeune résistante

Madeleine Riffaud toute jeune résistante

 

Mais pour elle, pas de trêve : le 25 août, toujours à la tête de sa compagnie, elle mène l’assaut du tout dernier bastion allemand, la caserne de la place de la République.

Poétesse, écrivaine, journaliste, correspondante de guerre

Madeleine reçoit de l’État-major des FFI son brevet de lieutenant, mais son engagement s’arrête à la fin des combats pour la Libération de Paris, car l’armée régulière ne l’accepte pas comme femme et mineure. Ses camarades de la compagnie Saint-Just continueront la lutte contre les nazis au sein de la brigade Fabien jusqu’à la victoire finale. Madeleine reçoit alors une citation à l’ordre de l’armée signée De Gaulle.

Devenue majeure en 1945, elle épouse cette année-là Pierre Daix, chef de cabinet du ministre Charles Tillon, dont elle se séparera en 1947 puis divorcera en 1953.

Après 1945, elle travaille pour le quotidien communiste Ce Soir. Elle rencontre Hô Chi Minh, lors de sa visite officielle en France, en 1946, pour la conférence de Paix de Fontainebleau, avant de partir en reportage en Afrique du Sud et à Madagascar.

Madeleine Riffaud journaliste

Madeleine Riffaud avec l’homme d’Etat Vietnamien Hô Chi Minh

Elle reçoit ensuite régulièrement jusqu’en 1949, chez elle, rue Truffaut, Tran Ngoc Danh, membre de la délégation vietnamienne, et rêve d’y partir en reportage, désapprouvée par son mari qui la trouve « gauchiste ». Elle se déclare fermement « ouvriériste », en couvrant les grèves des mineurs, écrit des textes sur l’Indochine en 1948 et milite contre l’emprisonnement de Trân Ngoc Danh, député de la République démocratique du Viêtnam.

Elle passe à La Vie Ouvrière, organe de la CGT, avant les campagnes de l’Appel de Stockholm du 19 mars 1950. Cet hebdomadaire publie ses poèmes dès 1946, tout comme Les Lettres françaises, de 1945 à 1972. Très proche de Hô Chi Minh et du poète Nguyen Dinh Thi, qu’elle a rencontrés à Paris et à Berlin en 1945 puis 1951, elle couvre la guerre d’Indochine, épisode relaté dans Les Trois guerres de Madeleine Riffaud (film de Philippe Rostan, diffusé en 2010). Elle deviendra la compagne de Nguyen Dinh Thi, futur ministre de la Culture.

Grand reporter pour le journal L’Humanité, elle couvre la guerre d’Algérie, au cours de laquelle elle est gravement blessée dans un attentat organisé par l’OAS.

Aussitôt guérie, elle couvre la guerre du Viêt Nam pendant sept ans, dans les maquis du Viêt-Cong sous les bombardements américains. À son retour, elle se fait embaucher comme aide-soignante dans un hôpital parisien, expérience dont elle tire son best-seller, Les Linges de la nuit.

Elle ne fera publiquement part de son engagement dans la Résistance qu’à partir de 1994, pour les 50 ans de la Libération, pour ne pas laisser tomber dans l’oubli ses « copains » morts dans les luttes qu’ils partagèrent.

Elle est titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme (citation à l’ordre de l’armée), décernée pour ses activités de résistance contre l’occupation nazie (6 août 1945), chevalier de la Légion d’honneur (avril 2001) et officier de l’ordre national du Mérite (2008).

Elle laisse une très riche œuvre publiée tant en poésies, contes qu’essais et de très nombreux reportages (Tunisie, Iran, maquis du Viêt-Cong et Nord-Viet Nam).

BD Madeleine résistante

BD Madeleine résistante, sortie le 20 août 2021. © Dominique Bertail Editions Dupuis.

Cette femme de caractère, dont la vie et l’action ont largement dépassé les limites de notre arrondissement, mérite que nos édiles se souviennent par un hommage public que Madeleine Riffaud y fit une des premières démonstrations de son courage et de sa détermination, à la Gare de Ménilmontant, un 23 août 1944, il y a 77 ans…

Pour en savoir plus :

Champollion en 2022 à la bof

Ramsès et l’Égypte au Père Lachaise

 

À la Grande Halle de La Villette, l’exposition « Ramsès et l’or des Pharaons » se poursuit jusqu’au 10 septembre 2023.

Dans notre article du 18 juin 2022, nous avions déjà cité son nom. Il se trouve que  son portrait figurait alors sur la bâche de l’obélisque en restauration… avec celui de Champollion. Nous fêtions cette année-là les 200 ans du décryptage des hiéroglyphes.

Lui-même enterré au Père Lachaise, Champollion partage notre cimetière-musée avec d’autres personnages liés à l’Égypte ancienne. Ajoutons ici à notre article ci-dessous, celui moins connu de Vivant Denon, fondateur du musée du Louvre, égyptologue et qui a participé à la campagne d’Égypte de Bonaparte.

Vivant Denon au Père Lachaise

La tombe de Vivant Denon en octobre 2022-PG

Les deux hommes se connaissent et au Louvre, Champollion a pu créer et diriger les salles dédiées à l’Égypte. En 1827, le roi inaugure les lieux et donne son nom à cette partie du Louvre : musée Charles X, tout simplement.

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Champollion et l’Égypte il y a 200 ans

Le Père Lachaise est créé en 1804, soit six ans après la campagne d’Égypte décidée par Bonaparte.  La mode égyptienne est entrée par la suite dans notre cimetière :  nous y croisons de nombreuses sépultures en forme d’obélisques et autres pyramides.

Champollion y est pour beaucoup et en premier lieu pour lui-même puisqu’un obélisque est posé sur sa propre tombe. En cet anniversaire des 200 ans de son décodage des hiéroglyphes, plusieurs événements ont lieu cette année .

Pyramide de Champollion

Tombe de Champollion le jeune au Père Lachaise, restaurée en 2021-PG

Champollion et la place de la Concorde

Tout d’abord l’obélisque de la place de la Concorde qui vient d’être restauré en ce premier semestre 2022, et sous la bâche qui recouvre son échafaudage métallique figurent les portraits des quatre grands hommes liés à ce monument : Ramsès II, Méhémet Ali, Charles X et Jean-François Champollion.

Le vice-roi d’Égypte Méhémet-Ali est à l’origine de cet obélisque offert à la France sous Charles X en 1829, et devenu parisien sur la place de la Concorde en 1836. Il offre ce cadeau à la France en reconnaissance notamment de la découverte de Champollion, lui-même en charge des négociations pratiques liées à cette « main tendue ».

La toute récente restauration de cette œuvre égyptienne est réalisée grâce au mécénat signé en 2021 entre le ministère de la Culture et la société Kärcher.

Portrait de Champollion place de la Concorde

Bäche de l’obélisque en restauration place de la Concorde en 2022

https://www.culture.gouv.fr/Regions/Drac-Ile-de-France/Actualites/Actualite-a-la-une/L-Obelisque-de-Louxor-fait-peau-neuve

https://www.kaercher.com/fr/a-propos-de-kaercher/mecenat/mecenat-culturel/restauration-de-l-obelisque-place-de-la-concorde-paris-france.html

Aujourd’hui, l’obélisque est présenté comme « le plus ancien monument de Paris » …  si l’on considère la date de création de l’œuvre. Robert Solé, journaliste et historien français né au Caire en 1946, le souligne ainsi : « L’obélisque de la place de la Concorde a été taillé en Égypte alors que l’ancienne Lutèce n’existait même pas. »

Champollion, l’autodidacte de génie

Champollion est surdoué pour l’apprentissage des langues : il apprend tout jeune l’hébreu, l’arabe, le copte… et même le chinois. Il est ainsi bien prédisposé pour aboutir dans ses recherches.

Au moment de l’expédition de Bonaparte, les soldats français découvrent en 1799 une pierre à Rosette. Lui n’avait alors que 9 ans, et il ne partira en Égypte qu’en août 1828.

Mais son frère Jacques-Joseph -bibliophile et féru d’antiquité, futur conservateur de la Bibliothèque royale puis professeur à l’école des Chartes- fera tout pour participer à cette expédition : sans succès pour autant.

Les 200 ans de Champollion

Bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes, logo du Musée du Louvre

Cette pierre de Rosette va faciliter grandement ses recherches en lui donnant une clé de compréhension, les repères grâce à un même texte traduit en trois langues sur ce même support : en grec ancien, en démotiques et en hiéroglyphes.

Avec l’aide d’une copie de cette pierre, de son génie érudit et le soutien permanent de son frère Jacques-Joseph dit « Champollion l’ainé », la recherche de « Champollion le jeune » finira par porter ses fruits.

À 32 ans, en déchiffrant la pierre de Rosette, il finit par découvrir enfin le mystère des hiéroglyphes. Nous sommes alors le 14 septembre 1822 et, bien après l’expédition de Bonaparte. Son immense découverte va prendre une place majeure dans la création d’une nouvelle science : l’égyptologie. https://sfe-egyptologie.website

L’exposition Champollion  à la Bibliothèque nationale de France

Actuellement dans le cadre du bicentenaire de sa découverte, La BNF lui consacre une exposition riche et également conçue à l’attention des plus jeunes.

Le titre de l’exposition : L’AVENTURE CHAMPOLLION, dans le secret des hiéroglyphes. Du 12 avril au 24 juillet 2022. https://www.bnf.fr/fr/agenda/laventure-champollion

Champollion exposé pour les jeunes

Bulle à l’exposition de la BNF sur l’hiéroglyphe destinée aux jeunes -PG

Les prochaines conférences parisiennes sur Champollion

Au Collège de France

Comme nous le souligne l’un des panneaux de l’exposition à la BNF, le 12 mars 1831 Champollion est nommé par Louis-Philippe à la chaire d’archéologie nouvellement créée au Collège de France. Par ailleurs, il aura sa statue dans la cour du Collège en 1875, une sculpture d’Auguste Bartholdi.

En sa mémoire, le  Collège de France  lui consacre un cycle de conférences du 15 septembre au 28 octobre 2022, ayant comme titre provisoire Champollion au Collège de France.

Au calendrier :

  • Le 22 septembre, lecture de la leçon inaugurale de J.-Fr. Champollion
  • Les mardis, du 27 septembre au 28 octobre : cinq conférences sur J.-Fr. Champollion et son œuvre.

Et au musée du Louvre

  • Les 1er et 2 décembre : 1822/2022Autour de Champollion. Déchiffrements d’hier et d’aujourd’hui (titre provisoire), organisée par l’EPHE et le musée du Louvre (Auditorium du Louvre).

 

Champollion, Fourier et Lebas au Père Lachaise

Champollion au Père Lachaise

Détail de la tombe de Champollion avec un chat miniature, simplement posé sur le rebord en bas, symbole de la déesse maternelle et protectrice-PG

« Champollion le jeune » meurt le 4 mars 1832. Il avait alors 41 ans. La cause exacte de sa mort n’est pas connue, probablement du choléra, qui s’abat sur Paris en mars.  Les obsèques ont lieu le 7 mars à l’église Saint-Roch.

Le journal La France nouvelle datée du 8 mars 1832 nous en rend compte :

le comte de Forbin, M. Silvestre de Sacy, M. de Humboldt, M. Arago , portaient les quatre coins du drap mortuaire, et ont accompagné le corps de l’illustre défunt jusqu’au cimetière de l’Est , où MM. Walckenaër et Letronne, de l’Institut , ont prononcé des discours funèbres…

Champollion meurt sans fortune, et ne laisse à sa jeune famille que son nom qui la recommande à la protection du Gouvernement. Nous apprenons en ce moment que M. de Forbin, directeur des Musées royaux, vient de s’adresser au Roi pour lui demander l’autorisation de faire exécuter en marbre le buste de M. Champollion jeune, pour être placé dans le Musée égyptien, dont il est le fondateur. (Journal des Débats.)

Il est enterré, selon sa volonté, près de son ami Joseph Fourier décédé deux ans avant lui, un mathématicien qui a fait partie de la campagne d’Égypte avant de devenir préfet. Fourier s’était lié avec les frères Champollion et avait soutenu « le jeune » dans l’aboutissement de ses recherches.

Fourier proche de Champollion

Tombe de Fourrier  -près de celle de Champollion- restaurée en 2022, en attendant son buste-PG

Enfin, en ce qui concerne l’obélisque de la place de la Concorde, il aura fallu 5 ans à l’ingénieur polytechnicien Apollinaire Lebas (au Père Lachaise, lui aussi avec un obélisque sur sa tombe) pour faire ériger ce monument, en commençant en 1831 par la construction d’un bateau sur mesure, jusqu’à sa mise en place finale en 1836.

Le Bas fait venir l'obélisque

Tombe d’Apollinaire Le Bas, avec au bas de son obélisque un bas-relief représentant l’érection du monument place de la Concorde-PG

Décor en mosaïque d'Orphée sur le mur du kiosque du square Sarah Bernhardt

La « Divine » Sarah Bernhardt, actrice tout autant qu’artiste, première « star » internationale, fait l’objet d’une exposition au Petit Palais jusqu’au 27 août 2023, à l’occasion du centenaire de sa mort.

Un square porte son nom dans notre 20e arrondissement, près du cours de Vincennes.

Ce square accueille près de 200 arbres réunissant 50 espèces différentes, des sophoras du Japon, des ginkgo biloba, des peupliers noirs, des tilleuls, mais aussi des arbustes : noisetiers, forsythias, cornouillers, oliviers, lauriers et photinias.

Des bâtiments en béton rosé dans le square Sarah Bernhardt

 

Le square Sarah Bernhardt - photographie du kiosque à musique

Le square Sarah Bernhardt – le kiosque à musique derrière les arbres – VV

Les différents bâtiments, typiques des années 30, sont construits en béton rosé et présentent d’élégantes lignes courbes.

Le kiosque à musique est orné de décors en mosaïque représentant Orphée sur le mur et des instruments de musique sur le sol.

Dans l’angle nord-est du parc se dresse un grand abri dont le sol est revêtu d’une mosaïque représentant des animaux des différents continents.

Une fontaine de 33 m de diamètre devait constituer la pièce centrale du square, mais sa structure présente des altérations peu de temps après sa mise en service. Elle est rapidement mise hors d’eau, c’est aujourd’hui une aire de jeux pour enfants.

Au sud-est s’élève un obélisque dont l’origine semble mystérieuse : il existait déjà sur les photographies de l’inauguration du square en 1936. La délibération du Conseil Municipal de Paris du 12 juillet 1934 qui décrit les espaces verts projetés spécifie la fontaine, le kiosque à musique et l’abri de l’angle, mais il n’est fait aucune mention d’un obélisque ou d’une pyramide.

Les seules indications fournies actuellement par la Ville de Paris sont les suivantes : « L’obélisque n’est pas sans rappeler celui du square René-Le Gall (13e). Il est typique des années 30». Le square René-Le-Gall a été créé un peu plus tardivement et son obélisque n’est pas en béton mais en pierres meulières, il était même hérissé de petites touffes d’herbes lors de l’inauguration du square Le Gall en 1938. Le mystère reste donc entier….

Le square Sarah Bernhardt - photographie de l'obélisque

Le square Sarah Bernhardt – l’obélisque – VV

 

Sous le square, l’usine à gaz

Le square Sarah Bernhardt et son voisin le square Réjane ont été aménagés sur un terrain moins verdoyant, où était implantée l’usine à gaz de Saint-Mandé : jusqu’à l’annexion de 1860, la toute petite partie de l’actuel 20e arrondissement située au sud de la rue de Lagny appartenait à la commune de Saint-Mandé.

En 1855, la Compagnie Parisienne du Gaz décide de construire de nouvelles usines à gaz sur des sites à l’extérieur de l’enceinte des fermiers généraux. Elle cherche à limiter les nuisances de cette industrie polluante sur les riverains en s’installant dans des quartiers peu urbanisés.

Ainsi, l’usine de Saint-Mandé s’établit le long du cours de Vincennes. Mais l’expansion foncière rattrape rapidement ces implantations.

Pour faire face à une demande croissante, les installations de l’usine à gaz s’étendent sur des terrains adjacents : les deux derniers gazomètres sont construits en 1885.

Emplacement de l'usine à gaz de Saint-Mandé

Emplacement de l’usine à gaz – Fonds de carte OpenStreetMap

Les conditions de travail des ouvriers gaziers sont extrêmement rudes, les accidents sont nombreux, les brûlures causées par les cokes et goudrons sont les principales causes d’accidents du travail.

En 1907, la Société du Gaz de Paris, qui a repris les installations, cherche à améliorer sa rentabilité en fermant progressivement les plus anciennes usines dont fait partie l’usine de Saint-Mandé.

Mais la baisse de production due à la cessation d’activité de ces anciennes installations doit être contrebalancée par l’agrandissement et la modernisation des usines plus récentes. En effet, malgré la concurrence de l’électricité, la consommation de gaz continue à croître à Paris avec le développement de ses utilisations pour le chauffage et la cuisine.

Le renouvellement des installations est ralenti par la 1ère guerre mondiale et ce n’est qu’après l’hiver 1930-1931 que l’usine à gaz de Saint-Mandé peut cesser de fonctionner.

L'usine à gaz peinte par André Lhote en 1937

L’usine à gaz – André Lhote – 1937
© Musée d’art et d’histoire Paul Eluard de Saint Denis

 

Un nouveau quartier sous le signe du théâtre

Les terrains libérés par la destruction de l’usine à gaz sont rapidement occupés par des logements HBM (Habitations à Bon Marché) et des immeubles ILM (Immeubles à Loyers Modérés)

En 1935, l’église Saint-Gabriel est bénie par le cardinal Verdier.

En 1936, les squares Réjane et Sarah-Bernhardt sont inaugurés.

En 1937, s’ouvre le premier lycée de Jeunes Filles de l’Est de Paris, le Lycée de Jeunes Filles du Cours de Vincennes, qui va prendre en 1946 le nom de l’aviatrice Hélène Boucher ; son annexe des Maraichers deviendra en 1961 le lycée Maurice Ravel.

En 1939 c’est le terrain de sport Lagny qui est aménagé.

La plupart des nouvelles voies crées en 1934 et 1935 porteront le nom de personnalités théâtrales :

Beaucoup plus tard, en 2022, une allée à l’intérieur du square Sarah Bernhardt prendra le nom de Louise Abbéma, peintre et graveuse française, amie de Sarah Bernhardt.

Le square Réjane a une superficie de 3 650 m2, tandis que celui de Sarah Bernhardt s’étend sur 12 400 m2, ce qui en dit long sur les popularités respectives de ces deux actrices parisiennes qui ont pourtant eu des carrières internationales comparables.

Discours de M. Villey, préfet de la Seine à l'inauguration du square Sarah Bernhardt

Inauguration du square : Achille Villey, préfet de la Seine, prononçant son discours
Le Petit Journal – 10 mai 1936 – © Gallica BnF

Maurice Levillain, conseiller municipal du quartier, déclare lors de l’inauguration des squares Sarah-Bernhardt et Réjane que ce quartier de Charonne est devenu :

par l’effet des réminiscences musicales, théâtrales, littéraires, que font naître les noms donnés à ses voies nouvelles, un de ces lieux dont on peut dire que l’esprit y souffle.

Ainsi, la présence de vastes terrains occupés par des usines à gaz, l’une des industries les plus insalubres qu’ait connu Paris, a été gommée des mémoires. En donnant des noms de célébrités théâtrales aux nouvelles voies du quartier, on a réussi à oublier la noirceur de son passé gazier.

Plaque de Jean Moulin sur sa case au Père Lachaise

 

Il y a 80 ans, Jean Moulin chef de la Résistance décédait alors qu’il venait à peine de créer le Conseil National de la Résistance. Il est mort le 8 juillet 1943 en gare de Metz sur le chemin de la déportation.

Ses cendres ont reposé pendant plus de 20 ans au columbarium du Père-Lachaise. Plus tard, la Ville de Paris décidera d’apposer sur sa case une plaque mémorielle : son passage ici reste ainsi gravé depuis 2019, alors que le transfert de ses cendres a eu lieu au Panthéon en 1964. Après lui, plusieurs personnalités liées au Conseil National de la Résistance le suivront dans ce même cimetière.

Début 1943, le besoin d’un Conseil National de Résistance

Il faut nous rappeler qu’en 1942, il existe huit mouvements de Résistance intérieure. Trois d’entre eux éditent un journal clandestin :

  • « Combat » dont le sous-titre du journal est « Organe du mouvement de la Résistance française » fondé par Henri Frenay.
  • « Libération-Sud » créée par Emmanuel d’Astier de la Vigerie qui recrute le plus souvent ses membres dans les milieux syndicaux (CGT) et socialistes. Lucie et Raymond Aubrac en ont fait partie. Leur journal : « Libération ».
  • « Franc-Tireur », avec Jean-Pierre Lévy

Jean Moulin estime essentiel de réaliser l’union de la Résistance, afin d’apporter au chef de la France libre un concours déterminant. Dès le 27 janvier 1943, tous signent l’acte officiel de naissance des « Mouvements unis de Résistance » (MUR).

Il soumet alors un projet au général de Gaulle dont les objectifs sont multiples. La création du CNR permettra dans un premier temps d’unifier et de coordonner toutes les forces et les tendances politiques de la Résistance au sein d’un seul et même organisme. Mais l’objectif est aussi géopolitique soulignant aux Alliés que le Général De Gaulle est le véritable chef de la Résistance.

Cela dit, les avis divergent en interne sur la nouvelle République à mettre en place pour l’après-guerre. C’est dans cette atmosphère disparate et souvent divergente que Jean Moulin convoque la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR) le 27 mai 1943.

Salle de réunion du premier CNR, 48 rue du Four à Paris,

La table de l’appartement où s’est déroulée la 1re réunion du CNR, le 27 mai 1943, à Paris.
© Photographie Famille Corbin, droits réservés

Cette réunion regroupe 17 personnes au total avec Jean Moulin. Toutes les composantes de la Résistance sont ainsi fédérées au sein de cet organisme qui apporte son soutien au général de Gaulle pour « préparer en pleine lucidité et en pleine indépendance la renaissance de la Patrie détruite, comme des libertés républicaines déchirées ».

 

Le Conseil National de la Résistance en 1943

Composition du CNR en 1943-Éducation Nationale

Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin et dernier résistant enterré au Père Lachaise nous rapporte son témoignage sur la préparation et la tenue de cette réunion.

Pierre Brossolette, l’autre Résistance

Bien que son mouvement soit représenté à la première réunion du CNR, un autre homme de la Résistance manque à l’appel : Pierre Brossolette, responsable de la Résistance dans la zone Nord.

De Gaulle a chargé Pierre Brossolette et ses compagnons d’une mission centrée notamment sur l’unification de la résistance armée. Cette mission est historique car elle réussit à unifier l’ensemble des mouvements de Résistance de la Zone occupée et elle prépare les réseaux en vue du Débarquement.

Quand Jean Moulin revient de Londres en mars 1943 pour créer le Conseil national de la Résistance (CNR), il est toujours peu reconnu par les mouvements de résistance, en particulier, par le responsable de la zone Nord, Pierre Brossolette, qui s’oppose à lui sur plusieurs sujets. En particulier, sur le fait que les partis politiques soient partie prenante du CNR. Brossolette défend plutôt l’idée de familles spirituelles. Il considère en effet qu’il est trop tôt pour fusionner des éléments qui s’ignorent encore, voire qui se défient. Il pense qu’une organisation unique des mouvements de résistance des deux zones apparait impossible.

À cette époque, la rivalité entre Jean Moulin et Pierre Brossolette devient évidente. Jean Moulin, alors responsable de la zone sud, reproche en plus explicitement à Pierre Brossolette d’avoir interféré auprès de De Gaulle pour l’empêcher de coordonner la Résistance avec la zone nord.

Pourtant, le succès du bilan laissé par Brossolette durant cette période a été salué par les témoins de l’époque. Le BCRA (Bureau Central de Renseignements et d’Action) dont il est le n°2 a réussi à séparer le renseignement des réseaux d’action et à effectuer un inventaire rigoureux des forces de la résistance en Zone Nord réellement disponibles. De plus, il a fait de Paris occupée la capitale de la Résistance.

Carte d’officier de la France Libre de Pierre Brossolette

Carte militaire de Pierre Brossolette (fausse identité)

Et lorsqu’avec ses avancées le CNR se réunit le 27 mai 1943, les deux hommes intègres persistent dans leur opposition sur l’orientation politique de la France.

Pierre Brossolette reste très critique vis-à-vis de la IIIème République, qu’il rend responsable de la défaite. Il souhaite, après la Libération, la naissance d’un grand parti de la Résistance au pouvoir, appelé à réaliser une politique de transformation sociale ambitieuse.

Pour sa part, Jean Moulin (à qui l’on a reproché de se laisser influencer par le parti communiste) défend aussi les valeurs républicaines mais dans le cadre de la démocratie d’avant-guerre.

Il reste que leurs destins vont se rejoindre. En mars 1944 , au moment de la mort de Brossolette et après celle de Jean Moulin, un programme commun est élaboré par le Conseil national de la Résistance.

Que reste-il du CNR ?

« Les jours heureux »,  ce titre est devenu très rapidement celui du programme ambitieux du CNR, un marqueur social durable dans notre société d’après-guerre.

Extrait du programme du CNR, affiche

Le texte complet du Conseil National de la Résistance du 15 mars 1944 est consultable ici.

Et qu’en est-il aujourd’hui ? L’histoire serait évidemment longue à détailler mais par exemple depuis cette date et grâce à Ambroise Croizat (au Père Lachaise), nous avons pu voir naître la Sécurité Sociale (maladie/allocations familiales/retraite). Quant aux deux responsables de la Résistance liés au CNR, ils ont poursuivi le chemin de la reconnaissance de la Nation, en passant du Père-Lachaise au Panthéon.

D’une case « inconnu incinéré » du Père-Lachaise… au Panthéon

La mort de Jean Moulin est rendue publique le 19 octobre 1943, quand un membre de la Gestapo de Montpellier vient l’annoncer à Laure Moulin, la sœur de Jean.

La famille découvre au Père Lachaise une urne avec ce numéro et cette seule mention : « Inconnu incinéré, 09-07-43 ». Elle la fait déplacer dans le carré de la Résistance du cimetière avec une nouvelle inscription : « Cendres présumées de Jean Moulin ». En 1964, l’urne sera transférée au Panthéon, accompagnée des célèbres mots de Malraux : « Entre, ici, Jean Moulin. ».

Tout comme Jean Moulin, Pierre Brossolette a subi la torture. Le 3 février 1944, il doit rejoindre Londres. Sur la route d’Audierne, il est pris à la suite d’une dénonciation. Le 22 mars 1944, pendant la pause-déjeuner de son gardien, Brossolette se lève de sa chaise, menotté dans le dos, il ouvre la fenêtre de la chambre de bonne dans laquelle il est enfermé et se défenestre. Gravement blessé, il est transporté à l’hôpital de la Salpêtrière où il succombe à ses blessures vers 22 heures, sans avoir parlé. Il ne donne qu’un nom, le sien. Le 24 mars, il est crématisé au cimetière du Père-Lachaise.

Case anonyme au Pere Lachaise - cendres de Pierre Brossolette

Cases anonymes (3920 ou 3913) où ont été déposées les cendres de Pierre Brossolette mélangées à celles du Compagnon de la Libération François DELIMAL

Les cendres de Jean Moulin et de Pierre Brossolette se retrouvent au columbarium du Père Lachaise, les unes avec un doute quant à leur identification, les autres mêlées à celles d’un autre résistant, avant de prendre le chemin de la reconnaissance vers le Panthéon.

Enfin, Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin et grand témoin de son histoire, sera le dernier résistant à être inhumé au Père Lachaise.

Tombe de Daniel Cordier, Compagnon de la Libération - Secrétaire de Jean Moulin

Tombe de Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin, au Père-Lachaise le 25 mai 2023-PG

Tramway parisien ligne 89

L’aller-retour du tramway parisien

Nos transports en commun sont à l’ordre du jour depuis quelques mois avec notamment les travaux d’extension du métro pour les tous prochains jeux olympiques. Ils viennent également de faire l’objet, en urgence,  de décisions politiques du fait des toutes récentes émeutes à Paris : ce 4 juillet 2023, tout le trafic RATP a dû être interrompu dès 22h.

Il en a été ainsi ce jour-là de notre tramway qui, depuis 2006, roule sur le boulevard des Maréchaux avec un grand succès. L’occasion de revenir sur l’histoire plus générale du tramway parisien.

L‘origine des premiers tramways

Les premiers tramways, alors tractés par des chevaux, sont apparus aux États-Unis. La première ligne est ouverte par John Stephenson en 1832, à New York, entre Manhattan et Harlem.
Pour cette raison, le mot anglais « tramway », qui signifie tout simplement « ligne de pièces de bois guidant les roues des chariots des mines et voies », sera utilisé en France. Vingt ans plus tard, en 1855, une première ligne de tramway est mise en service à Paris entre le rond-point de Boulogne et le pont de l’Alma. Le tramway va ensuite se développer très rapidement.

Tramway hippomobile Gare du Nord – Bd de Vaugirard. CGO

Le cheval pour tracter les tramways

En 1880, on compte des milliers de chevaux à Paris pour tracter les tramways. Tous les soirs, les chevaux rejoignent leurs dépôts parisiens qui servent de greniers à fourrage, de remises de voitures, d’écuries et d’ateliers. Une multitude de métiers (palefreniers, cochers, bourreliers, maréchaux-ferrants etc.) travaillent autour de ce mode de locomotion. Très vite on se rend compte des inconvénients de la traction animale, le crottin dans les rues, le coût élevé de l’exploitation, la nécessité d’avoir des étables dans la ville, et on recherche d’autres solutions. La traction animale des tramways prend fin vers 1914.

De la traction animale à la traction mécanique

Pour remplacer la traction animale, dès 1873, on essaye la traction à vapeur, puis à air comprimé et enfin la traction électrique à partir de 1881 (présentation de la traction électrique par Siemens à l’Exposition Internationale d’Electricité de Paris).

La traction électrique des tramways est finalement retenue, de loin la plus souple et la plus économique, mais la grande difficulté réside toutefois dans l’alimentation électrique des moteurs.

Courte vie du tramway à air comprimé

Tramway à air comprimé Gare de l’Est vers 1900-wikipedia

L’alimentation par catenaire et fil aérien apparait comme la plus simple et la plus économique en installation et en utilisation. Elle est utilisée en banlieue parisienne mais refusée à Paris pour des questions d’esthétique, car les fils d’alimentation se situent à la hauteur du premier étage des immeubles.
L’alimentation par batteries est aussi essayée, mais elle ne donne pas non plus entière satisfaction à cause du poids des batteries, de leur puissance insuffisante et de la longue durée du rechargement.
La solution retenue consiste à faire passer le courant par des rails électrifiés encastrés dans le sol. Bien entendu, il faut en conséquence éliminer le risque d’électrocution des piétons ; le système Diatto à plots, donc sans catenaire, est utilisé sur certaines lignes à Paris.

Tramway à catenaire, ligne de Saint-Denis

Tramway à catenaire-Wikipedia

Il consiste en un ensemble de plots, installés entre les rails et alimentant le tramway. Ces plots se lèvent verticalement de quelques centimètres au passage du tramway et sont en contact avec la prise de courant située sous le tramway. Le système Diatto disparaît vers 1905, à la suite de dysfonctionnements et de la lourde infrastructure qu’il exige.

Les tramways parisiens à leur apogée

À la fin du 19ème siècle, la région parisienne est desservie par neuf compagnies, chacune ayant sa billetterie et des modes de transport différents.
On trouve de la traction à vapeur, à accumulateur, animale, avec catenaire, à air comprimé etc.

En 1890, le tramway a transporté 72 millions de voyageurs sur 17 lignes.
Vers 1910, une fusion s’impose entre toutes ces compagnies d’autant plus que le métro, est venu faire son apparition, ainsi que les autobus.

En 1925, on compte 122 lignes transportant des centaines de millions de voyageurs.
Ce sera le point culminant du tramway parisien.

122 lignes de tramway en 1923

plan des tramways dans le 20e en 1923- extrait STCRP

 

Le tramway funiculaire de Belleville

Un tramway particulier a été créé à la fin du 19ème siècle, celui aboutissant à Belleville.
Il avait pour but de desservir le quartier grâce à une ligne tirée par un câble. La tête de ligne se situe place de la République et doit affronter les pentes de la colline atteignant près de 8% par endroit.

Maquette avec câbles

Le funiculaire de Belleville, coupe

Le tram emprunte la rue du Faubourg du Temple et finit à l’église Saint-Jean-Baptiste de Belleville. La ligne a une longueur de 2000m à voie unique, compte tenu de l’étroitesse de la rue de Belleville.

Il s’agit-là d’un système hybride entre le tramway et le funiculaire, similaire au célèbre « cable car » de San Francisco. Le « tramway funiculaire » est mis en service en 1891 et il devient rapidement un succès. En 1902 il a transporté plus de 5 millions de voyageurs et il fonctionnera jusqu’en 1924.

La fin des tramways parisiens

À partir des années 1920, la voiture prend une place de plus en plus importante et les lignes de tramway constituent une gêne pour les automobilistes. Les autobus, beaucoup plus souples d’utilisation, ainsi que la concurrence du métro, conduit à partir des années 1930 à décider le remplacement des tramways parisiens par des autobus.

Embouteillage parisien début 20e siècle

Encombrement de tramways place du Châtelet vers 1920-Wikimedia

En huit années, de 1930 à 1938, ce sera chose faite : dans Paris et sa banlieue, des centaines de kilomètres de lignes de tramway disparaissent et le dernier tramway parisien arrêtera son service le 14 mars 1937.
Les dépôts de tramways sont alors transformés en dépôts d’autobus et c’est la fin provisoire du tramway à Paris.

Le renouveau du tramway à Paris

La politique du tout automobile triomphe dans les années1960-1970, au point que la ville envisage dans un premier temps de construire une autoroute nord–sud en empruntant le tracé du canal Saint Martin.

L’accroissement constant du nombre d’automobiles crée des problèmes de stationnement et de circulation insolubles. Face à cela, la politique d’élargissement des rues et la création de parkings souterrains n‘a pas suffisamment permis de faciliter la fluidité dans les rues. Bien au contraire, ces divers aménagements ont entrainé l’arrivée de plus en plus de véhicules et la circulation -pour les autobus comme pour les voitures- est devenue très difficile. Pour les bus, la mise en place des premiers couloirs réservés parviendra à leur faire obtenir quelques résultats significatifs.

D’une manière générale, lorsque le choc pétrolier de 1973 arrive en France, il entraîne une réflexion générale sur la politique des transports. Le maire de Paris, Jean Tiberi, appuyé par les Verts, défend l’idée du retour du tramway.

La concrétisation du projet

Tout d’abord, la ville envisage d’utiliser la voie de la « petite ceinture », et puis après beaucoup de débats cette solution va finalement être abandonnée.

Il faut attendre janvier 2001 pour que le Conseil de Paris valide le lancement d’une concertation préalable en faveur de la réalisation du tramway que nous connaissons, celui mis en place sur les boulevards des Maréchaux.  L’avantage de la largeur des boulevards permet aux tramways de leur créer deux voies centrales réservées, avec une alimentation par catenaire et fil.

Et dans la continuité, le nouvel exécutif parisien élu en mars 2001 autour du maire Bertrand Delanoë, reprend à son compte le projet : la concertation préalable se déroule entre mai et juillet. L’enquête publique entre février à avril 2003 aboutit deux mois plus tard à un avis favorable. Les travaux débutent en 2003 et les aménagements s’achèvent en octobre 2006.

Un mois plus tard, après soixante-neuf ans d’absence, la ligne T3 marque le grand retour du tramway à Paris. Elle est inaugurée le 16 décembre 2006 par Bertrand Delanoë. Elle sera, six ans plus tard, prolongée et scindée en deux lignes, T3a et T3b.

Le succès de fréquentation

Le nombre de passagers atteindra un niveau très supérieur aux prévisions, mais avec par ailleurs deux points noirs : la vitesse moyenne de circulation qui était prévue de 20km /heure n’est pas atteinte et sa régularité n’est pas encore jugée satisfaisante.

Actuellement, le prolongement du tramway T3 est envisagé pour aller de la Porte de Vincennes à la place de la Nation. Ce prolongement pourrait offrir une correspondance avec des lignes de métro ainsi qu’avec la A du RER.

Signalons enfin qu’un passager en tramway consomme, à trajet égal, environ 15 fois moins d’énergie qu’un passager dans une voiture ce qui, compte tenu du réchauffement climatique, n’est pas négligeable.

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Pour en savoir plus :

https://trainconsultant.com/2021/02/28/quand-paris-avait-vraiment-beaucoup-de-tramways/

https://www.cairn.info/revue-transports-urbains-2007-1-page-11.htm