Les fouilles archéologiques du 20e arrondissement
Les fouilles archéologiques du 20e arrondissement
Dans le prolongement des Journées Européennes du Patrimoine, ce deuxième article fait suite à celui sur L’archéologie dans le patrimoine parisien. Il nous fait connaître les quelques richesses archéologiques dans le 20e.
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Les diagnostics et les fouilles archéologiques préventives sur le territoire parisien sont réalisés par le Pôle archéologique du Département d’Histoire de l’Architecture et d’Archéologie de Paris (DHAAP). Environ 2 000 découvertes archéologiques ont été répertoriées à Paris et une carte interactive archéologique a été élaborée.
Un inventaire actualisé des découvertes archéologiques est régulièrement enrichi et mis à disposition des chercheurs et du grand public.
La carte archéologique de Paris
L’examen de la carte archéologique de Paris nous montre que très peu de fouilles ont été faites dans le 20e. On peut aisément le comprendre, le territoire qui est devenu le 20e arrondissement comprenait en effet des terres agricoles, beaucoup de vignobles ainsi que trois principaux villages : Charonne, Ménilmontant, Belleville et des hameaux.
Rappelons que trois châteaux et leurs parcs étaient situés sur ce territoire : celui de Charonne, de Saint- Fargeau et de Bagnolet, ainsi que des maisons de campagne (des folies) pour des bourgeois parisiens. Les châteaux et les maisons de campagne ont été pour la plupart démolies à une époque où on s’intéressait peu à l’archéologie.
Avant la construction de la petite ceinture, aucune fouille préventive qui aurait pu nous apprendre beaucoup sur l’histoire de ce territoire n’a été réalisée.
On ne peut donc plus retrouver les traces des constructions qui existaient dans un lointain passé à ces emplacements.
Les fouilles effectuées dans le 20e
Ces fouilles sont peu nombreuses et la plupart récentes, elles ont donné peu de résultats très intéressants.
– Au 16 rue du repos, cinq cercueils de plomb superposés (dont un du XVIe siècle) avaient été mis au jour devant le bureau de la conservation du Cimetière du Père Lachaise, lors du creusement d’une sépulture. Sur l’un d’eux se trouvait encore une plaque de cuivre portant une inscription gravée et accompagnée d’armoiries, relative à « Robert Fusée, escuier seigneur de Champdevi, d’Assy, Genoully… escuier ordinaire des escuries des Roys Henri 3 et 4 », mort en 1593, enterré à Sainte-Croix, puis transféré par les soins de son fils chez les Carmes en 1608.
– Boulevard Davout on a trouvé des vestiges du bastion n° 14 de l’enceinte dite de Thiers, érigée dans les années 1840.
– Au 9 rue Serpollet, le diagnostic mené du 11 au 13 juin 2018 sur une emprise de 996 m², dans le cadre de l’aménagement de la piscine Serpollet par la mairie de Paris, a permis de dégager un nouveau tronçon de l’enceinte de Thiers.
– Chaussée de Ménilmontant, une hache en grès datée du Néolithique y a été trouvée.
– L’opération de fouille la plus riche en enseignements est celle du chœur de l’église Saint-Germain de Charonne. Elle a permis de constater les premières traces d’occupation sur le versant sud de la butte de Ménilmontant, à l’époque carolingienne. Il s’agit de fait du premier témoignage concernant l’existence du village de Charonne.
Nous sommes très probablement en présence d’une nécropole isolée jusqu’à la création de l’église au XIIesiècle.
Le diagnostic archéologique mené dans la cour de l’école Saint-Germain de Charonne, mitoyenne au cimetière de l’église de Charonne, n’a pas livré les résultats espérés. Aucune trace d’habitat et aucune sépulture n’y ont été trouvées, ce qui laisse supposer que les vestiges du haut Moyen Âge ne se trouvent que dans un périmètre très proche de l’église et à l’intérieur de celle-ci.
Espérons que les prochaines fouilles qui seront faites à la suite des nouvelles constructions du quartier amèneront des découvertes nous en apprenant davantage sur notre histoire ancienne.
Les fouilles archéologiques du 20e arrondissement
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