Fontaine Wallace entre Mairie et MK2 Gambetta

Fontaine des Innocents, fontaines Wallace

Les fontaines à Paris et dans le 20e

À l’heure de l’été, les fontaines parisiennes font l’actualité. Plus particulièrement celles qui offrent l’eau potable. 1200 d’entre elles y sont installées sous la gestion municipale d’Eau de Paris.

Eau de Paris, siège social -PG

Siège social d’Eau de Paris dans le 13e-PG

La mairie du 20e nous rappelle la partie de l’arrondissement à travers son article intitulé « Les poings d’eau », les statues du bd Davout.

Du côté historique, le musée Carnavalet présente une exposition sur la fontaine des Innocents. Cette exposition se termine le 25 août 2024. Notons que dans le jardin du musée, une fontaine Wallace a été posée en 2022, à l’occasion du 150ème anniversaire de l’installation de ces fontaines.

 

Fontaine Wallace au musée Carnavalet

Fontaine Wallace dans le jardin du musée Carnavalet-PG

Sur la place d’un ancien cimetière

Mais revenons à la fontaine des Innocents, celle qui alimentait en eau le quartier de Halles. Elle vient d’être restaurée tout récemment par la Ville et se situe à l’emplacement de l’ancien cimetière des (saints) innocents, une nécropole particulièrement importante depuis le Moyen-âge et qui restera en place jusqu’en 1785.

Le cimetière des Innocents, musée Carnavalet-

Le cimetière avant la fontaine des Innocents, dessin pour enfants de miss Prickly exposé au musée Carnavalet-PG

Prenant la suite des anciens cimetières, d’abord le Père Lachaise… plus tard dernière demeure de Richard Wallace

À cette date, le cimetière des Saints-Innocents sera définitivement fermé et les ossements transférés dans ce lieu que l’on finira par appeler les Catacombes. À long terme et pour les futurs décès, la solution de remplacement arrivera, avec cette fois-ci une règlementation laïque.

Le Père Lachaise inaugurera en premier lieu cette nouvelle forme de cimetière  -public cette fois-ci- en ouvrant ses portes 20 ans plus tard. Et sur ces terres de Charonne, le lieu disposait déjà de sa propre citerne, installée par les jésuites depuis le XVIIème siècle et qui servait à alimenter sur place leurs fontaines et bassins.

Arrivent les fontaines Wallace en 1872

La fontaine des Innocents aurait-elle inspiré celle créée par Richard Wallace ? En tout cas, la rumeur a couru et objectivement elle lui ressemble en beaucoup de points. Cela dit, la vie de mécène de Richard Wallace va au-delà du don de ses fameuses fontaines parisiennes. Et si pourtant l’homme est très riche, il a voulu être enterré en toute simplicité au Père Lachaise.

L’occasion de reproduire ci-dessous notre article « Les fontaines Wallace, un Paris réussi », paru pour la première fois dans nos actualités le 23 juillet 2021, et mis à jour le 22 mai 2022.

Visite des eaux du 20e par l’AHAV

Enfin, toujours à propos d’histoire d’eau, nous proposons une visite guidée en automne prochain sur : « Les eaux nouvelles et anciennes du 20». Une sortie réservée aux adhérents et dont la date sera précisée dans notre prochaine lettre mensuelle. À noter pour les nouveaux adhérents : leur cotisation  à neuf euros leur est proposée, valable pendant la période de ce second semestre.

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Les fontaines Wallace, un Paris réussi

mis à jour le 22 mai 2022.

Dans ses voeux de bonne année, la Mairie de Paris annonce la couleur : « en 2022 Paris mettra en lumière toutes ses fontaines ». À cette occasion, l’Hôtel de Ville  fêtera les 24 et 25 septembre prochains les 150 ans des fontaines Wallace, lui-même enterré volontairement en toute simplicité au Père Lachaise.

Nous reproduisons ci dessous notre article paru le 23 juillet 2021, sur ce mécène, beaucoup moins connu par ailleurs pour son aide aux parisiens pendant la Commune. Dès l’année suivante aparaîtront ses premières fontaines et leur eau potable, gratuite et accessible à tous.

Gobelets des fontaines Wallace

La canicule de 1946 et « la Wallace », avec ses gobelets attachés. Magazine V du 28 juillet 1946

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Mis en ligne le le 23 juillet 2021

Depuis la fin du XIXème siècle, et surtout quand il fait chaud l’été à Paris, nous pouvons boire gratuitement de l’eau près du lieu où nous trouvons.

Cette possibilité nous a été offerte grâce à l’eau potable des fontaines Wallace, ces 120 fontaines qui font partie de l’identité de la capitale en tant que mobilier urbain. Neuf d’entre elles se trouvent dans notre arrondissement.

On doit ces fontaines à la générosité d’un londonien, Richard Wallace, député conservateur anglais par la suite, mais auparavant bien parisien y compris dans l’âme. Son souvenir en tant que bienfaiteur reste « definitely » gravé dans notre ville.

Fréquentation fontaine Wallace début 20e siècle

Près de 120 fontaines Wallace à Paris

Richard Wallace amoureux de Paris

Élevé à Paris à l’âge de 6 ans par sa grand-mère, il est venu ici avec son père naturel, le marquis d’Hertford, qui lui léguera en mourant (le 25 août 1870) son immense fortune.

Richard Wallace épouse une française, Mlle de Castelnau, et leur fils ira combattre dans les rangs français, avant de démissionner après la répression de la Commune.

Quant à sa générosité, elle est multiple, incessante et d’un niveau élevé. Citons dès avril 1870, la création d’un hôpital de l’avenue de Neuilly qui porte le nom de son père. Et la liste de ses dons va régulièrement s’allonger dans les années qui suivent.

À Paris pendant la Commune

Pendant le siège de Paris puis la Commune, et contrairement à la bourgeoisie qui fuit, Richard Wallace non seulement reste à Paris mais va aider les parisiens dans leur quotidien.

Il finance notamment la Société internationale des secours aux blessés, en leur donnant 3oo ooo F pour acheter une ambulance urbaine portant le nom de son père, et une autre ambulance qui suivra le 13ecorps d’armée.

Portrait de Wallace 1890

Portrait de Wallace,, Le Monde illustré du 26 juillet 1890

Après l’armistice, la ville de Londres lui confie la distribution du ravitaillement qu’elle expédie pour les parisiens. En reconnaissance de l’ensemble de ses services, la reine d’Angleterre l’élève au rang de baronnet le 24 décembre 1871. De son côté, dès le 16 juin 1871, le gouvernement français l’a nommé commandeur de la Légion d’honneur.

Par ailleurs à l’occasion de l’exposition universelle, Richard Wallace -collectionneur et marchand d’art- est nommé par l’Angleterre en 1878, correspondant de l’Institut de France, en lien avec l’Académie des beaux-arts.

À l’origine des fontaines

Mais revenons à 1871. À la fin du siège de Paris et de la Commune, certains aqueducs sont détruits, avec comme conséquence le prix de l’eau qui flambe brutalement.

En urgence dès septembre 1871, Richard Wallace propose à la Ville de Paris de l’eau gratuite à toute heure et pour tous les habitants. Il demande l’autorisation d’installer à ses frais 50 fontaines aux endroits que la Ville aura choisis. La canalisation sera à la charge de la Ville et le choix des lieux se fera finalement d’un commun accord, avec l’eau de la Dhuys pour alimenter ces fontaines.

130e anniversaire des fontaines Wallace. Timbre poste 2001

Fontaine Wallace, timbre poste sorti en 2001

La création et la mise en place des fontaines

La première fontaine est inaugurée en août 1872, sur la place du Combat, boulevard de la Villette.

Haute de 2,71 m pour un poids en fonte de 610 kg, la fontaine est composée de 80 pièces assemblées dans les ateliers. Les croquis ont été dessinés par les soins du bienfaiteur, en s’inspirant de la fontaine des Innocents, dans le quartier des Halles. S’y ajoutent deux gobelets en étain retenus par des chaînettes, gobelets qui seront finalement supprimés en 1952 par mesure d’hygiène.

Du point de vue esthétique, l‘originalité de cet édifice inspire les parisiens au point de lui donner comme surnom populaire : « la brasserie des quatre femmes ». Ces quatre cariatides représentent quatre vertus : simplicité, bonté, charité et… sobriété. Elles rappellent aussi les quatre saisons, pour souligner la mise à disposition d’une eau potable disponible à tout moment de l’année.

Fontaine Wallace

La fontaine Wallace rue Belgrand, avant d’être peinte en rouge

Une couleur unique est imposée, comme tout le mobilier urbain depuis Napoléon III : il s’agit d’un vert profond destiné à s’insérer dans le paysage, la couleur de la nature dans la ville. Le temps a passé et actuellement quelques fontaines parisiennes ont changé de couleur. Celle de la rue Belgrand tout près de la mairie, est peinte en rouge depuis novembre 2019, tout comme antérieurement celle de l’avenue d’Ivry dans le 13e arrondissement.

Richard Wallace au Père Lachaise

Le 23 juillet 1890, jour de son enterrement au Père Lachaise, le journal La Souveraineté Nationale décrivait ainsi cette personnalité discrète qu’était Richard Wallace : « il comprit (et c’est à son honneur) que ceux que la fortune favorise doivent en restituer aux victimes du hasard inégal ».

 sépultures les plus imposantes au Père Lachaise

Angle de la sépulture de la famille Hertford-Wallace,PG

Son enterrement a eu lieu avec une certaine simplicité, à la suite de sa demande répétée de son vivant. Sa volonté a ainsi été respectée et un corbillard de troisième classe suivi de six voitures de deuil sont partis depuis sa propriété, le château de Bagatelle, jusqu’au cimetière du Père Lachaise. Il est inhumé dans sa sépulture de famille à l’entrée sommairement murée.

Richard Wallace au Père Lachaise

Entrée de la sépulture familiale Wallace,PG

Ici à la barrière du Trône l'échafaud fut installé du 13 juin au 28 juillet 1794



Juillet 1794, place de la Nation

La place de la Nation il y a 230 ans, lieu d’un terrible spectacle

 

Pour les habitants du 20e, la place de la Nation est un lieu important. Du point de vue patrimonial bien-sûr, mais aussi bien pratique au quotidien : elle dispose d’excellentes interconnexions avec ses métros, bus, le RER, les taxis et cinq stations Vélib’.

Pourtant et contrairement à une idée répandue, elle ne figure pas à l’intérieur du périmètre de notre arrondissement. Elle le côtoie seulement.

Le quartier de la place de la Nation - Panneau de la Ville de Paris

Panneau local sur la place de la Nation-PG

 

Les 11e et 12e arrondissements ont eu sa préférence alors qu’elle constituait l’ancien axe royal depuis le château de Vincennes. Avec ses 255 mètres de diamètre, elle nous fait penser à la place de l’Étoile. Quant au cours de Vincennes lui-même – ancien lieu de la Foire du Trône depuis 1830 – il dépasse de 13 mètres la largeur de celle Champs Élysées.

Lieu historique sous la royauté, il deviendra le rendez-vous de manifestations, rassemblements notamment sous le Front populaire, et d’une manière générale de fin de parcours à caractère politique et syndical.

 

14 juillet 1936 à la Nation - extrait du journal Le Petit Parisien du 15 juillet 1936 - Gallica-BnF

14 juillet 1936 à la Nation – Le Petit Parisien du 15 juillet 1936 – Gallica-BnF

 

Mais revenons 230 ans en arrière, sous la Révolution avec ses victimes guillotinées sur place.

 

La France sous le régime de la Terreur

Depuis la loi du 10 juin 1794, les tribunaux révolutionnaires sont expéditifs contre « les ennemis du peuple ». Sans tarder, dès le 14 juin 1794 devant la place du Trône renversé, devenue place de la Nation, la guillotine est installée à côté d’un des deux pavillons construits par Nicolas Ledoux.

 

Barrière de Vincennes / Faubourg S(t) Antoine - Estampe de Charles André Mercier - musée Carnavalet

Nation-barrière de Vincennes vers 1787-Paris Musées

 

La guillotine en mouvement

Il faut savoir qu’auparavant, les premières victimes de la Terreur étaient guillotinées face au Louvre, sur la place du Carrousel. Puis la guillotine est déplacée pour s’installer place de la Révolution, aujourd’hui connue sous le nom de place de la Concorde, et ensuite sera démontée pour être posée à l’emplacement de l’ancienne forteresse de la Bastille.

Les raisons de ces déplacements ? Comme les habitants du voisinage sont mécontents à cause des odeurs qui en résultent, il est donc décidé de l’installer loin des habitations, à l’une des portes de Paris. Et c’est ainsi que la porte de la Nation sera choisie et les exécutions en nombre vont commencer sans tarder.

 

Représentation de la guillotine - eau-forte - 20 mars 1792 - image BnF

Représentation de la guillotine – 1792 – BnF

 

Les Victimes

Le 26 Prairial, c’est-à-dire le 14 juin 1794, 38 premières victimes sont exécutées : il s’agit des magistrats des parlements de Paris et de Strasbourg.

Le 17 juin, 61 nouvelles exécutions de condamnés, connus sous le nom de « chemises rouges ». On les avait vêtus de chemises rouges, les vêtements d’infamie d’alors réservés aux assassins.

Ensuite, les exécutions se poursuivent jusqu’au 27 juillet 1794, date de la dernière charrette. La guillotine sera démontée le soir-même et retournera dès le lendemain sur l’actuelle place de la Concorde… le jour-même où sur place Robespierre finira guillotiné.

Au total, du 14 juin au 27 juillet 1794, 1306 personnes âgées de 16 à 85 ans ont été exécutées place de la Nation : 1109 hommes, 197 femmes, 131 gens d’église dont 23 religieuses. À côté de familles nobles se trouvent en majorité des gens modestes : cochers, cuisiniers, couturières, journaliers, épiciers, boutonniers, etc.

La plupart ont été condamnés pour des motifs inexistants ou dérisoires, comme par exemple l’Abbesse Louise de Montmorency sourde et aveugle, accusée d’avoir comploté « sourdement et aveuglément ».

Ont péri entre autres le poète André de Chénier et 16 carmélites de Compiègne dont l’histoire inspirera « Le Dialogue des Carmélites » adapté sous la plume de Georges Bernanos.

Affiche du film Le dialogue des Carmélites de Philippe Agostini et Raymond Léopold Bruckberger - Unifrance1960.

Affiche du film Le dialogue des Carmélites-Unifrance

 

Que faire des cadavres des personnes exécutées ?

À cette époque, il n’existe pas de cimetière près de la Place de la Nation, et les responsables vont rechercher un lieu proche et discret pour enterrer les cadavres.

À côté se trouve le couvent des Chanoinesses dont elles avaient été chassées et qui possède un grand jardin. Il a donc été décidé d’en réquisitionner une partie. Les corps y seront jetés sans cérémonie dans les fosses communes.

Des membres de la famille de La Fayette ont aussi été exécutés, et c’est la raison pour laquelle La Fayette sera enterré dans ce lieu qui deviendra le cimetière de Picpus.

 

Le cimetière de Picpus, depuis sa création jusqu’à aujourd’hui

En 1795, le domaine est vendu. Seuls quelques officiels sont au courant de l’existence des fosses communes. La princesse Amélie de Hohenzollern-Sigmaringen acquiert la parcelle du terrain où se trouvent les deux fosses communes.

Un mur est édifié pour séparer cette parcelle contenant les fosses du reste du jardin. En 1802, Mme de Montagu et ses sœurs organisent une souscription qui permet d’acheter le couvent des chanoinesses et les terrains avoisinants. Un portail est construit pour relier le jardin des Chanoinesses du terrain contenant les fosses communes.

 

Photographie d'une des 2 fosses communes du cimetière de Picpus - PhD

Cimetière de Picpus, une des deux fosses communes-PHD

 

En 1805, une communauté religieuse s’installe dans les bâtiments.

Les familles de nobles exécutés fondent le comité de la Société de Picpus. Un cimetière est créé à côté des sinistres fosses communes – il en est juste séparé par une grille – destiné à accueillir les seuls descendants des familles des personnes exécutées pendant la Révolution. C’est toujours le cas aujourd’hui et constitue ainsi la singularité de ce cimetière.

En 1841, une église toujours existante remplace l’ancienne chapelle.

Dans le cimetière, parmi les tombes célèbres, on trouve celle de Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, général de l’armée américaine… dit La Fayette. Il repose à côté de son épouse. Son cercueil est recouvert avec de la terre ramenée des États-Unis et un drapeau américain flotte au-dessus de sa tombe. Chaque 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, l’ambassadeur des États-Unis vient lui rendre hommage, accompagné de représentants de la Ville de Paris, du Sénat et d’autres associations.

 

Photographie de la tombe de La Fayette au cimetière de Picpus - PhD

Cimetière de Picpus, tombe de La Fayette-PHD

 

À noter que l’on trouve également dans le cimetière des plaques commémoratives en mémoire des membres des familles descendantes des personnes exécutées qui ont été déportés et sont morts dans les camps nazis durant la Seconde Guerre Mondiale.

Rappelons enfin que le cimetière situé au 35 rue de Picpus, dans le 12e arrondissement, peut être visité. Les informations du texte proviennent de la brochure éditée par le Cimetière de Picpus.

Rafle du Vel d'hiv dans le 20e

La rafle du Vel d’hiv dans le 20e en 1942

Dans la cour de la Métairie (métro Pyrénées), la mairie de notre arrondissement commémore chaque 16 juillet la « Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France ».

Ce 16 juillet 2024, Rachel Jedinak était à nouveau présente tout au long des quatre points du chemin, et en fin de parcours au square Édouard Vaillant (photo ci-dessous). Elle nous a rappelé les faits durant cette rafle à travers les moments terribles qu’elle a pu vivre.

Rachel Jedinak square Edouard Vaillant le 16 juillet 2024Rachel Jedinak témoigne devant le panneau rappelant les enfants nés juifs du 20e assassinés-PG

Nous reproduisons ci-dessous notre article paru pour la première fois le 18 juillet 2022,  à l’occasion des 80 ans de cette rafle dans nos quartiers, à destination du Vel d’hiv.

 

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Comme chaque année, ce samedi 16 juillet 2022 a eu lieu la cérémonie rappelant à notre mémoire la rafle du Vel d’hiv des 16 et 17 juillet 1942. Il s’agit de trois endroits de nos quartiers où ont été arrêtés et regroupés les juifs par la police française sous l’occupation.

Leurs plaques commémoratives ont été successivement fleuries après la prise de parole des survivants qui se souviennent de ces jours-là.

Une cinquantaine de personnes était rassemblée à la Métairie, puis à la Bellevilloise et enfin devant l’ancien commissariat intégré dans le bâtiment de la Mairie du 20e. Par ailleurs la cérémonie finira square Édouard Vaillant où un large panneau nous rappelle la longue liste des enfants qui n’en sont jamais revenus.

Cérémonie du Cel d'hivernal dans le 20e

La cour de la Métaierie devant la plaque mémorielle de la rafle de 1942. 16 juillet 2022-PG

Lieux de drame, lieux de mémoire

Devant la cour de la Métairie, lieu de mémoire tout près du métro Pyrénées, nous pouvons voir sur la photo ci-dessus le maire du 20e, Éric Pliez avec de dos à sa droite Jean-Michel Rosenfeld notre ancien maire adjoint . Jean-Michel Rosenfeld -lui-même survivant de la Shoah- a toujours gardé sur lui son étoile jaune ; cette étoile, il finira par nous la montrer en la sortant de sa poche -lentement et dignement- au cours de cette matinée, après nous avoir rapporté ce qu’il a vécu. Il a 8 ans lorsqu’il va vivre et survivre à cette rafle, alors que moins de deux mois avant cette date, le port de l’étoile venait de devenir obligatoire dès l’âge de 6 ans.

 

port de l'étoile juive dès 6 ans

Ordonnance du chef suprême des SS sur le port étoile juive dès 6 ans, extrait du 28 mai 1942- PG

Simplement parce qu’ils étaient juifs

Déjà en 1941 à Paris, une grande rafle avait été effectuée du 20 au 24 août, au cours de laquelle 4 232 hommes juifs ont été arrêtés. Simplement parce qu’ils étaient juifs.

Mais en juillet 1942, les autorités allemandes ordonnent plus largement l’arrestation d’hommes et de femmes juifs en âge de travailler, c’est-à-dire âgés de 16 à 60 ans (55 ans pour les femmes). La France de Vichy va plus loin encore dès le 13 juillet : dans la circulaire d’application de la Préfecture de Police n°173-42 -dactylographiée « secret »- elle va prendre l’initiative d’ajouter cette courte phrase dans un nouveau paragraphe :

« les enfants de moins de 16 ans seront emmenés en même temps que les parents ».

Pas un seul soldat allemand n’a pris part à cette rafle, seule la police française était à la manœuvre sous l’autorité du régime de Vichy. Nos témoins survivants seront victimes de cette circulaire, ils avaient alors bien moins de 16 ans.

De la Bellevilloise jusqu’au square Édouard Vaillant

Ainsi, devant la Bellevilloise, Rachel Jedinak -rescapée à l’âge de 8 ans- se souvient devant nous de ce qu’elle a vécu :

« À la Bellevilloise, « nous étions peut-être plusieurs centaines. Nous étions serrés comme des sardines ». Elle souligne ce qui l’a marqué à vie : « ma mère m’a demandé de partir, je voulais rester avec elle, et elle a fini par me gifler… sur le coup je n’ai pas compris mais plus tard j’ai su que par cette gifle, elle m’avait sauvé la vie ».

Rachel Jedinak témoigne devant la Bellevilloise

Les témoignages de Rachel Jedinak et Ginette Kolinka à sa droite, devant La Bellevilloise le 16 juillet 2022-PG

Puis dans l’ancien commissariat de la Mairie du 20e, Rachel sera enfermée dans la cave et elle nous montrera sur place d’un geste de la main le soupirail où elle se trouvait, cet endroit donnant sur le trottoir fermé par des barreaux.

Ses mots sont simples, sa voix posée appuyant doucement et bien distinctement sur chacun d’entre eux, l’ensemble de ses paroles décrit très précisément les faits, comme le témoignage d’une enfant abordant calmement et intensément ce qu’elle venait de subir. Rachel tient d’ailleurs chaque année à témoigner régulièrement devant les élèves des écoles, tout comme à ses côtés Ginette Kolinka survivante du camp d’Auschwitz-Birkenau et passeuse de mémoire.

Et puis derrière la Mairie, la dernière étape de cette matinée : à l’intérieur du square Édouard Vaillant un grand panneau de novembre 2004 rappelle  la liste des jeunes victimes avec en préambule ce texte en majuscules :

 

Arrêtés par la police du gouvernement de Vichy, complice de l’occupant nazi – Plus de 11 000 enfants furent déportés de France de 1942 à 1944 – Et assassinés à Auschwitz parce qu’ils étaient nés juifs – Plus de 1000 de ses enfants vivaient dans le 20e arrondissement – Parmi eux 133 tout-petits n’ont pas eu le temps de fréquenter une école – Passant, lis leur nom, ta mémoire est leur unique sépulture. Ne les oublions jamais.

suivent les noms de chaque enfant avec leur âge

Stèle des enfants déportés derrière la Mairie du 20e

Square Edouard Vaillant à la mémoire des enfants juifs déportés du 20e – PG

« Ils n’avaient pas de sépulture mais un nom et un âge » rappelle Pascal Joseph, chargé de la Mémoire du 20et du Monde Combattant, avant que chaque volontaire lise chacun successivement cinq noms d’enfants, jusqu’à la fin de la liste.

Enfin plus globalement à l’échelle de notre arrondissement, l’historien Michel Dreyfus présente ainsi dans les Cahiers de la mémoire vivante du 20e datée de 2002, le bilan macabre de ce génocide.

« Le 16 juillet 1942 la plaque dans l’entrée de la mairie le rappelle, 3500 habitants du 20e, dont 1000 enfants, ont été « raflés », par la police parisienne. Déportés, la quasi-totalité d’entre eux n’est jamais revenu, n’ayant pas dépassé, à la fin des trois jours d’un terrible voyage en wagons à bestiaux, le quai des sélections de Birkenau, camp de la mort. Au lycée Hélène Boucher a été inauguré, il y a quelques années, une des premières plaques posées dans un établissement scolaire parisien. Elle porte le nom de 14 lycéennes juives déportées. Le souvenir des enfants est commémoré sur les murs de plusieurs écoles. »

  • À écouter également  le témoignage d’Esther SENOT sur le site de la ville de Paris, une jeune fille de 14 ans qui habitait passage Ronce, dans le 20e avec sa famille et sa communauté d’immigrés polonais. Elle a échappé à la Rafle mais a été prise et déportée quelques mois plus tard à Birkenau, dont elle est malgré tout revenue (lire ici les marches de la mort).

Elle a écrit un livre de souvenirs, « la Petite fille du passage Ronce » (Editions Grasset). 

 

Témoignage d'Esther Senot

Esther Senot, rescapée de la rafle du Vél d’Hiv, témoigne-Photo Ville de Paris

https://www.paris.fr/pages/80-ans-apres-la-rafle-du-vel-d-hiv-le-temoignage-d-esther-senot-21524

https://memoiresdesdeportations.org/personne/senot-esther

Marie et Violette au Père Lachaise devant la sépulture de Zoé Alexandrine Cadiot -PG



Action matrimoniale au Père Lachaise

deux étudiantes au service d’une restauration

 

 

Elles ont réussi, Marie et Violette, nos deux Sciences Po sympas.  Leur challenge de financer la restauration d’un médaillon au Père Lachaise est allé au-delà de leur espérance et elles viennent de nous le faire savoir. Une aventure que nous avons partagée en partie avec elles. Une belle aventure, un excellent souvenir pour nous aussi.
Voici le texte intégral qu’elles nous ont adressé le 28 juin dernier :


Nous voulions simplement vous partager une excellente nouvelle : nous avons réussi à rassembler plus que la somme nécessaire à la tombe de Zoé Alexandrine Cadiot, au Père Lachaise (5370 euros avec un objectif de 4000 euros !), au sujet de laquelle nous nous étions rencontré⋅es cet hiver ! Cette réussite est en grande partie due au mécénat de la Fondation Roc Eclerc et de l’agence AEC, qui ont été sensibles à notre projet. Le surplus financier ira à la restauration de la tombe de l’artiste Claude Vignon elle-même, située à proximité, qui va réintégrer le buste autoportrait de la sculptrice, que l’on a longtemps cru disparu. 
Nous voulions encore vous remercier pour votre aide et votre intérêt pour cette sépulture, l’article a permis d’ancrer le projet localement et de le faire connaître ! Ce fut un vrai plaisir de vous rencontrer et de faire cette belle promenade instructive !

Nous publions ci-dessous l’article paru le 4 mars 2024.




L’action se passe au Père-Lachaise. Coïncidence du calendrier, tout près de la journée de la femme, deux étudiantes de Sciences Po, Marie et Violette, se sont lancées bénévolement dans une opération de préservation du patrimoine au féminin.

Ce sympathique binôme vient plus précisément de s’engager en vue de restaurer le médaillon d’une femme sculpté sur sa stèle. La tombe se situe dans la 86ème division, celle où se trouve notamment Guillaume Apollinaire. Et il ne s’agit pas là de n’importe quelle tombe pour l’auteure célèbre de cette œuvre, puisqu’il s’agit du portrait de sa propre mère.

Recherches, rendez-vous, étude de faisabilité… elles en sont actuellement arrivées à la finalisation du projet : il reste la collecte, le financement destiné à sa restauration. Car l’œuvre sculptée vient de Claude Vignon, sculptrice renommée, écrivaine et féministe. Le montant à collecter pour la restauration s’élève à 4000 €, somme modeste.

Encourageons Violette et Marie dans leur action, faisons connaître ce projet autour de nous. Toute participation, même modeste, est un soutien au patrimoine… ou devrions-nous dire, au matrimoine.

Cimetière Père Lachaise sépulture Zoé Alexandrine Cadiot

Marie et Violette au Père Lachaise devant la sépulture de Zoé Alexandrine Cadiot -PG

La tombe de Zoé Alexandrine Cadiot

Tout ceci est donc une histoire de femmes.
Marie et Violette, toutes deux étudiantes à Sciences Po Paris, ont décidé de choisir la tombe de Zoé-Alexandrine Cadiot pour en restaurer le médaillon. Pas n’importe quel médaillon puisqu’il a été sculpté par sa fille Noémie, dite Claude : Claude Vignon, beaucoup plus connue que sa mère, et dont la tombe est située non loin de la sienne.

Où et qui est monsieur Cadiot ? Sur cette tombe, l’histoire ne le dit pas. Cependant, on trouve trace de nombreux ouvrages d’Histoire politique à la Bibliothèque Nationale https://data.bnf.fr/10428987/marcellin_cadiot/

Sa fille Marie-Noémie Cadiot, dite Claude Vignon (1828-1888), aura une vie haute en couleurs. Et décidera de sculpter ce médaillon de sa mère pour l’apposer sur sa tombe, en hommage à celle-ci. Sculpté en pierre, il a d’abord été exposé au Salon de 1868. La datation du monument est plus tardive et se situe entre 1877 (mort de Zoé-Alexandrine Cadiot) et 1886, soit deux années avant la mort de Claude Vignon elle-même.

 

Tombe de Zoé Alexandrine Cadiot au Père Lachaise

Tombe de Zoé Alexandrine Cadiot – PG

 

Cette initiative part du projet « Le Plus Grand Musée de France étudiant  » (PGMF), issu d’une coopération entre Sciences Po et la fondation de la Sauvegarde de l’Art Français.

Dans la même division que celle de Zoé-Alexandrine Cadiot, on trouve la tombe d’Hélène Bertrand de Beauvoir (1910-2001), peintre et sœur de Simone. Engagée dans la cause féministe, tout comme sa sœur auteure du Deuxième Sexe ; Hélène a créé un foyer pour femmes en Alsace. Élue présidente de SOS Femmes battues à Strasbourg, elle dénonce durant toute sa vie l’oppression des femmes, et notamment à travers ses tableaux.

La sculptrice Claude Vignon

Née le 12 décembre 1828 à Paris et morte le 10 avril 1888 à Villefranche-sur-Mer, Marie-Noémie Cadiot, qui deviendra Claude Vignon, a eu plusieurs vies. Elle sera à la fois sculptrice, critique d’art, journaliste, romancière et féministe française.

En 1843, à l’âge de 15 ans, elle quitte le pensionnat pour se lier à un diacre ayant quitté le séminaire avant d’être ordonné prêtre. Lui deviendra à la fois écrivain libre-penseur et artiste. En 1846, à 18 ans, elle vient vivre avec lui, au grand dam des parents. Échappant de peu à une accusation de détournement de mineure par le père de Noémie, ce défroqué est obligé d’épouser civilement la jeune fille, à la mairie du 10e arrondissement de Paris. Elle le quittera cependant une dizaine d’années plus tard pour le marquis Alexandre Sarrazin de Montferrier.

C’est à ce moment-là que Marie-Noémie Cadiot prend des leçons auprès du sculpteur James Pradier, également au Père Lachaise. Sa vie de sculptrice commence alors, et elle mène de front écriture et sculpture. Au Salon de 1852, elle expose une statue de Bacchus, aujourd’hui au Musée de Caen. Elle participe notamment aux travaux de la fontaine Saint-Michel de Paris – le bas-relief central -, à la décoration du Louvre et des Tuileries – dix bas-reliefs sont placés dans l’escalier qui mène à la Bibliothèque du Louvre. À l’église Saint-Denys-du-Saint-Sacrement, elle réalise les quatre figures du haut-relief du porche : la Force, la Justice, la Prudence et la Tempérance. Elle sculpte de nombreux bustes, dont une statue de Daphné exposée à l’Exposition Universelle de 1867.

Parallèlement, elle écrit dans Le Tintamarre et Le Moniteur du Soir des feuilletons littéraires sous le pseudonyme de « Claude Vignon » (nom tiré du roman « Béatrix » de Balzac, également au Père Lachaise), pseudonyme qu’elle adopte officiellement en 1866. À partir de 1849, elle développe une activité de critique d’art pour le Journal des femmes.

Durant cette période, Claude Vignon fréquente le club des Femmes d’Eugénie Niboyet (1796-1883) née Eugénie Mouchon. Eugénie Niboyet est saint-simonienne, et côtoie la misère effrayante des faubourgs. Face aux inégalités sociales, Eugénie Niboyet invective : « Riches, ouvrez vos coffres-forts ! » ; écrivaine, elle est la première traductrice de Dickens en France ; pionnière du journalisme, elle fonde cinq journaux dont Le Conseiller des femmes, La Voix des femmes et le Journal pour toutes.

 

Carte postale de la tombe de Claude Vignon

Sépulture de Claude Vignon ornée de son autoportrait en buste (début du XXe siècle) – Wikipedia

C’est dans ce contexte à la fois politique, social, artistique et intime, dans ce XIXème siècle riche en luttes et combats sociaux, que s’inscrit la vie de Claude Vignon. Une époque où peu de femmes trouvent la reconnaissance de leurs œuvres. D’où plus localement pour nous, tout l’intérêt de la sculpture de ce médaillon sur la tombe de Zoé-Alexandrine Cadiot.

Aujourd’hui grâce à l’initiative de Marie et Violette, une souscription est ouverte pour restaurer cette œuvre à perdurer.

La restauration est estimée à 4000 euros. Sur place au Père Lachaise, Arnaud Schoonheere, chef de la cellule du patrimoine, a aidé à identifier cette sculpture et soutient pleinement le projet. La campagne de mécénat est donc lancée.

Merci à toutes et à tous de la contribution que vous pourrez apporter à une telle œuvre et à ce qu’elle représente :

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/la-sepulture-de-zoe-alexandrine-cadiot/

Pour contacter les porteuses du projet

marie.seigne@sciencespo.fr

violette.lafondgrellety@sciencespo.fr

 

 

Tombe de Claude Vignon au Père Lachaise avant 2006 - aujourd'hui

Tombe de Claude Vignon; À gauche, avant 2006-landrucimeteres.fr / à droite, aujourd’hui-PG

 

Buste de Claude Vignon volé en 2006 puis retrouvé

Buste de Claude Vignon au Père-Lachaise sur sa tombe jusqu’en 2006-www.landrucimetieres.fr
Sculpté par elle-même, il a été volé puis retrouvé et se trouve désormais à la Conservation.

 

Et cette page où vous verrez toutes les œuvres disparues, âmes sensibles s’abstenir !

https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article3114

Nouveau parc arboré à Charonne

Samedi 22 juin de 14h à 17h, la mairie du 20e inaugure le bois de Charonne avec de nombreuses activités prévues sur place. Cet espace vert est situé à l’emplacement de La Petite Ceinture, entre la rue de Volga et le Cours de Vincennes.

À cette occasion, nous republions notre article paru pour la première fois le 7 février 2023. De son côté, l’AHAV a prévu pour 2025 une conférence sur la Petite Ceinture à Paris et dans le 20e.

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La prochaine « forêt urbaine de Charonne »

Une ancienne gare de marchandises transformée en espace vert

Actuellement, des travaux sont en cours pour créer un espace arboré sur le tronçon de la Petite Ceinture situé entre le 56 rue du Volga et le 103 Cours de Vincennes.

La mairie appelle ce projet « forêt urbaine de Charonne ». L’opération s’étend sur 3,5 hectares d’espace vert, elle comprendra une prairie de 1200m2 et plus de 1000 arbres devraient être plantés. Ce projet est possible grâce au rachat par la Ville de Paris à la SNCF de la surlargeur le long des rails et à la récupération des zones servant de dépôt de bus pour la RATP.

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JO 2024 dans le 20e arrondissement

JO 2024 : la piscine Georges Vallerey fait peau neuve

Dans un mois, les jeux olympiques à Paris. L’an dernier, notre vice-présidente Christiane Demeulenaere-Douyère avait été interrogée par FR3 sur le passé de l’ancienne piscine des Tourelles et l’histoire de son emplacement.

L’occasion pour nous de visionner son intervention en cliquant ici et de mettre en ligne notre article paru pour la première fois le 4 avril 2023.

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Fermée depuis l’été dernier, la piscine Georges Vallerey, 148 avenue Gambetta, connaît de gros travaux afin de servir de piscine d’entraînement pour les athlètes olympiques et paralympiques des JO d’été de Paris en 2024.

C’est en 1924, pour les JO d’été à Paris, que le « stade aquatique des Tourelles » est construit près de la porte des Lilas.

La piscine Vallerey a 100 ans

Création de la piscine des Tourelles-Excelsior 5 juin 1924

Il est le théâtre des exploits du nageur américain Johnny Weissmuller*, reparti avec cinq médailles d’or dont le 100 mètres nage libre et le 400 mètres nage libre masculins.

100 m nage libre en moins d'1mn

Record olympique du 100m en 1924 par J Weissmuller-extrait de wikipedia

Ensuite, le stade devient le siège de la Fédération française de natation et accueille de nombreux championnats de France.

Rebaptisé en 1959 « piscine Georges Vallerey », du nom d’un jeune nageur prometteur mort très jeune**, l’équipement est rénové en 1986-1989 sur des plans de l’architecte Roger Taillibert***. Il comprend un bassin de dimensions olympiques (50 × 21 m) et peut accueillir jusqu’à 1 500 spectateurs.

En 2017, le Comité International Olympique (CIO) donne son accord pour que les anneaux olympiques soient apposés sur sa façade, mettant en valeur ce patrimoine olympique parisien.

Entrée de la piscine Valerey

Les anneaux olympiques sur la façade de la Piscine Georges Vallerey-VdP

Une nouvelle charpente et un nouveau toit ouvrant

A l’occasion des JO de Paris 2024, la piscine Vallerey va faire peau neuve. Le projet, conduit sous la maîtrise d’ouvrage de la Ville de Paris, prévoit la rénovation complète du bâtiment et de ses équipements afin de permettre les entraînements des athlètes pendant les JO.

Piscine en cours de travaux

Installation de la toiture en bois de la piscine Vallerey-Photo Clement Dorval pour la Ville de Paris

Place notamment à une nouvelle toiture mobile composée d’une charpente bois maillée et de panneaux polycarbonates permettant à la transparence du ciel de pénétrer au sein du bassin.

Un chantier en pointe sur le sujet du réemploi

Pour les JO 2024, la Ville de Paris innove techniquement à tous les niveaux et les chantiers menés répondent à des normes environnementales strictes. Le chantier de la piscine Vallerey est l’occasion de privilégier le réemploi et le recyclage des matériaux. Plus de 90 % des déchets produits (fer, gravats, etc.) sont réemployés ou recyclés grâce à des filières spécifiques. Et 13 % de ces déchets de chantier sont réemployés, dont le bois de la charpente.

Une partie de la charpente va connaître une nouvelle vie grâce à l’association Extramuros. Six mètres cubes de bois ont été donnés par la Ville à cette « menuiserie solidaire, sociale et écologique », implantée rue de Ménilmontant et spécialisée dans le réemploi des matériaux, dont le bois.

Ce bois sera notamment réutilisé pour le nouvel équipement. L’entreprise Bonnardel, implantée en Seine-et-Marne, fabriquera le nouveau mobilier : le comptoir d’accueil de la piscine, mais aussi les bancs, des meubles pour la zone de déchaussage des nageurs et près de 1 400 petites pièces de signalétique de la nouvelle piscine.

Et la nouvelle charpente ? Le bois utilisé, issu de forêts françaises écocertifiées, sera du pin Douglas, provenant des forêts du Jura et des Vosges.

D’autres innovations visent à améliorer les performances énergétiques de l’équipement : raccordement à un réseau chaleur, nouveau système de ventilation, modernisation de l’éclairage…, et accessibilité universelle pour les personnes en situation de handicap.

Réouverture annoncée en janvier 2024 !

Maquette de la piscine Georges Vallerey 2024-VdP

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*Johnny Weissmuller, né János Péter Weissmüller (1904-1984), d’origine roumaine, est un nageur olympique américain cinq fois médaillé d’or aux Jeux olympiques et longtemps recordman du 100 m nage libre. Il a aussi été un acteur de cinéma célèbre pour avoir incarné le personnage d’Edgar Rice Burroughs, Tarzan, à douze reprises dans les années 1930-1940.

**Georges Vallerey (1927-1954) bat, entre 1945 et 1949, sept records d’Europe, et devient, en 1946, recordman du monde du 3 × 100 m trois nages, puis des 4 × 100 nage libre et 4 × 200 nage libre. Aux JO d’été de 1948, il remporte le bronze sur 100 m dos. Il est alors repéré par un entraîneur américain, mais meurt prématurément.

***Roger Taillibert (1926-2019) est l’architecte, entre autres, du nouveau stade du Parc des Princes à Paris (1969-1972) et du stade olympique de Montréal (Canada), construit pour les JO de 1976.

Entrée de ND des Otages

 

Rue Haxo, les otages et l’église

Entretien avec Jacques Benoist, prêtre et historien

 

Nous sommes le 26 mai 1871, soit deux jours avant la fin de la Commune de Paris. Dans le 20e, la colère est forte et malgré l’opposition de plusieurs responsables de la Commune, 50 otages seront fusillés au 85 rue Haxo.  Parmi eux, dix ecclésiastiques. Aujourd’hui en mémoire de ce drame, il nous reste sur place une église et un véritable petit musée extérieur dans le jardin attenant.

Plus de 150 ans après, le sujet reste toujours sensible, voire clivant. Si la Commune est commémorée chaque année au Père Lachaise, cette fois-ci le 29 mai 2021, le diocèse de Paris avait organisé une « marche des otages martyrs de la rue Haxo » jusqu’à la paroisse Notre-Dame des otages.

Ce jour-là, les participants ont été violemment pris à partie au point que l’un d’entre eux sera blessé à la tête. Un agresseur sera condamné à 10 mois de prison avec sursis.

Le spécialiste des lieux

Nous avons rencontré un passionné de cette période et de ces lieux, Jacques Benoist. Lui-même est à la fois prêtre et docteur en histoire des religions de l’université Paris IV Sorbonne, et diplômé de l’École Pratique des Hautes Études. Il fait partie de notre association, très certainement par solidarité.

 

Notre Dame des Otages - Jacques Benoist, prêtre historien

Jacques Benoist devant ND des Otages-PG

 

D’une approche particulièrement conviviale, Jacques Benoist est aussi une tête chercheuse permanente, et cela depuis plus de 40 ans. Il continue de s’épanouir et de faire son petit bonhomme de chemin en marchant allègrement sur ses deux pieds : l’histoire et la religion… Et réciproquement.

Actuellement prêtre de la paroisse Notre-Dame-des-Otages, rue Haxo, il a mené plus particulièrement ses recherches sur trois axes et en trois volumes : Le Sacré-Cœur de Montmartre, paru en 1992 aux éditions de l’Atelier, les communards et les otages de la rue Haxo.

Il a bien voulu nous recevoir sur place rue Haxo, nous faire pleinement visiter les lieux et partager le fruit de ses recherches.

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Entretien avec Jacques Benoist

Q : Dans l’hebdomadaire La Vie daté du 28 mai 2021, à l’occasion du 150ème anniversaire de la Commune, la journaliste vous décrit comme « toujours un peu en marge des activités paroissiales et tenant fermement à son indépendance »…

R : En fait, je suis indépendant dans mes recherches historiques que je poursuis depuis 45 ans, et suis statutairement directement rattaché sous l’autorité de l‘évêque. Indépendant donc par rapport aux paroisses locales, mais disponible pour elles en permanence en cas de besoin.

Q : En tant qu’historien, après avoir présenté une thèse sur l’église de Montmartre, vous avez effectué une recherche approfondie sur les évènements qui ont conduit au massacre de la rue Haxo…

R : Tout d’abord, j’applique les règles universitaires avec les méthodes de recherche historique aboutissant à leur validation. L’EPHE, -école dans laquelle j’avais soutenu ma thèse sur le Sacré Cœur de Montmartre- et la Sorbonne m’ont encouragé plus tard à poursuivre et présenter mes recherches sur notre sujet.

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Les faits sur place, la Commune de Paris et le drame à la Rue Haxo

Le 26 mai 1871, 50 otages sont abattus sous la pression de la foule : 36 gendarmes, 1 policier, 3 civils considérés comme espions et 10 religieux.

Extrait du texte résumant en 2018 l’exécution des otages, écrit en équipe avec Jacques Benoist et à la disposition du public de Notre-Dame-des-Otages.

« Sur place, malgré les réticences de leur chef militaire et cédant à une foule qui hurle à la mort, les fédérés tirent à volonté durant un quart d’heure sur les otages, tous exterminés, devant un gros mur qui se trouvait rue du Borrégo, à la hauteur de l’actuel maison des jeunes ».

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Q : Pourquoi avoir utilisé le mot otage et non prisonnier, puisqu’ils ont tout d’abord été enfermés à la prison de la Roquette ?

R : En fait, prisonnier veut dire prisonnier de guerre, on utilise alors ce mot lorsqu’il s’agit globalement de militaires arrêtés. Là, il s’agit d’environ 200 personnes civiles emprisonnées simplement par la Commune pour servir de monnaie d’échange.

Celle-ci veut ainsi stopper les exécutions sommaires du gouvernement versaillais en place. Et le 5 avril 1871, elle légifère dans ce sens : avec le décret dit des otages, il est prévu qu’à chaque prisonnier communard exécuté sous la responsabilité de Thiers, en retour, les communards pourront exécuter trois otages.

Environ 200 otages seront arrêtés

Décret sur les otages du 6 avril 1871-Archives de Paris

En fait, ce décret sera peu appliqué sauf les derniers jours de la Commune, notamment pour l’exécution de Monseigneur Darboy à la suite d’une proposition d’échange contre Auguste Blanqui (au PL) restée sans succès.

Q : Ce 26 mai, quelques responsables de la Commune ont tenté sans succès de s’opposer au massacre, comme Eugène Varlin, Zéphirin Camelinat, Jules Vallès (au PL) et Eugène Protot : pourquoi ces responsables communards n’ont-ils pas été écoutés ?

R : Il y a eu une réunion quelques jours avant, à Notre-Dame de Ménilmontant, l’église étant transformée en club sous la Commune. Jules Vallès est présent au moment du vote. Question : doivent-ils être exécutés ou pas ? Le oui l’emporte. Ensuite, les autorités dont ceux que vous citez se sont réfugiées ici. Ils n’ont pas voulu les fusiller et souhaité apaiser les passions. Sans succès.

 

Notre Dame de la Croix, lieu du vote de l'exécution des otages.

Pelle Stark Notre Dame de la Croix -photo Carlotta Olmez, wikipédia. Texte rédigé par Christiane Demeulenaere-Douyere, vice-présidente de l’AHAV

Rue Haxo, rue du Borrégo… rue Planchat

Q : Qu’en est-il de la rue Haxo et de la vocation du terrain autour du n°85 ?

R : La rue Haxo, est une ancienne allée du parc du château de Ménilmontant, devenue une voie militaire le long des fortifs : à l’époque Il n’y avait pas encore les boulevards des maréchaux. Quant à notre lieu lui-même et à sa destination finale, il y a eu bien du flottement sur ses propriétaires dans les années 1870.

Q : Juste en face de Notre-Dame des Otages, cette ancienne chapelle devenue église, vous m’avez fait découvrir le domicile où Gabriel Ranvier -maire de Belleville en 1870- meurt en 1879 au 2 rue des Tourelles, juste à l’angle de la rue Haxo.

Lui-même blanquiste, communard et franc-maçon… il était aussi surnommé le « Christ de Belleville ». Pourquoi ce surnom paradoxal ? Y a-t-il eu une relation entre lui et le massacre de la rue Haxo ?

R : Oui, le « Christ de Belleville », c’est le titre du livre d’Alain Dalotel. Était-il lui-même présent ce jour-là ? Ce n’est pas clairement explicité encore aujourd’hui, même par Alain Dalotel.

Rue Haxo - Gabriel Ranvier

Gabriel Ranvier Le Christ de Belleville, par Alain Dalotel

En tout cas, il reçoit les communards à la Mairie (anciennement près du métro Jourdain) et tente de les convaincre pour que l’exécution n’ait pas lieu… en tout cas pour le moins « pas de ça ici ! » puisqu’il ne peut pas s’opposer frontalement à la décision votée antérieurement. Le groupe avec les otages finira donc par quitter la Mairie pour se diriger rue Haxo. La suite est connue et Alain Dalotel a fait un excellent travail de référence à ce sujet.

Q : Un an plus tard, en mars 1872, un conseil de guerre de Versailles va avoir lieu sur ce drame…

R : En fait, le meneur ou la meneuse n’a pas pu être identifié. Au total, peu d’acquittement, quelques condamnations à mort, aux travaux forcés et beaucoup de condamnations à la déportation.

Q : Après la Commune, la construction de l’église de Montmartre fait toujours polémique quant à son interprétation. Elle est érigée sur le lieu même où a débuté la Commune. Par contre, Notre-Dame des Otages est passée sous les radars.

R : La construction de l’église de Montmartre a une vocation expiatoire par rapport à la globalité des péchés de la France. Il faut se rappeler qu’elle était déjà prévue avant la Commune. Pour l’Église et dans la même logique, les événements de la Commune viennent ici simplement s’y ajouter.

C’est donc l’ensemble de ce dispositif qui est mis en place et dans lequel vient s’insérer Notre-Dame des Otages. Il existe par ailleurs une plaque commémorative au cimetière de Belleville.

Q : En 1872, des catholiques fondent ici l’Œuvre expiatoire du massacre des otages.

R : Il faut dire qu’après une période de flottement sur les lieux eux-mêmes, leur acquisition, leurs différents propriétaires… les jésuites et des religieuses arrivent finalement à acquérir les lieux. En fait, l’œuvre expiatoire est une association qui durera peu de temps et plus tard sera créée La société des otages de la Commune.

Les jésuites vont construire une petite chapelle en 1894, puis une chapelle plus grande quatre ans plus tard. Enfin en 1938 sur ce même emplacement, l’église actuelle remplacera l’ancienne chapelle.

Q : Côté jardin, à l’arrière de l’édifice, le musée extérieur. En libre accès ?

: Oui, et en libre d’accès par le 81 rue Haxo, mais c’est un véritable petit  jeu de piste pour y accéder.

L’ Abbé Planchat, l’otage qui a sa rue dans le 20e

 

Rue Planchat, abbé fusillé sous la Commune

Rue Planchat donnant rue de Bagnolet-wikipédia

Q : Henri Planchat fait partie des 10 otages religieux fusillés. Le 22 avril 2023, il est béatifié à l’église Saint-Sulpice avec quatre autres prêtres. Au total cinq béatifiés sur dix religieux.

Pourquoi le père Henri Planchat a été mis en avant par rapport aux autres ? Et pourquoi 5 au lieu de lui-seul ou de tous les 10 ?

R : Beaucoup de congrégations religieuses sont concernées dans cette affaire. Le temps a passé et finalement ce sont les plus motivées d’entre elles, les Religieux de Saint-Vincent de Paul et ceux de Picpus, qui ont fini par obtenir ces béatifications dans ces conditions.

L’histoire aura donc poursuivi sa route pour en arriver jusqu’en 2023.

 

Les débuts du logement social dans le 20e



 Les débuts du logement social dans le 20e

Bulletin n°81

 

 

La révolution industrielle du début du 19ème siècle a entraîné un afflux de population dans les villes et en particulier à Paris, qui était alors la capitale industrielle de la France.

Des centaines de fabriques et d’ateliers se sont installées dans tout Paris et ont attiré une importante population de paysans pauvres venant de toutes les provinces cherchant un travail et une vie meilleure.

Les grands travaux du baron Haussmann ont entraîné la démolition de centaines d’immeubles, les propriétaires ont été indemnisés.

Mais les ouvriers, qui ne sont généralement pas propriétaires, ne pouvaient plus payer des loyers qui avaient considérablement augmenté.

Ils ont été obligés de partir et se sont concentrés dans l’Est parisien et en particulier dans notre arrondissement. Les ouvriers habitaient ainsi le plus près possible de leur lieu de travail et l’Est parisien est devenu très vite surpeuplé.

Paris, qui avait été une ville où toutes les classes sociales se mélangeaient (les bourgeois habitaient dans les étages bas et les autres dans les étages hauts), est devenue une ville avec ses quartiers bourgeois et ses quartiers pauvres.

Philippe Dubuc, vice-président de l’AHAV, nous avait présenté l’histoire des débuts du logement social à Paris, et principalement dans le 20e arrondissement, lors d’une conférence le 18 avril 2024 à la mairie du 20e.

Retrouvez cette histoire dans notre nouveau bulletin qui vient de paraître.

Les bulletins sont envoyés gratuitement sous format papier à nos adhérents au fur et à mesure de leur parution.
Vous pouvez commander en ligne ce bulletin et tous les bulletins déjà parus, sous format imprimé ou sous format pdf téléchargeable.

Logo du Printemps des cimetières




Aux poètes du Père Lachaise, visite créative

Un événement dans le cadre du Printemps des cimetières

 

 

Dans toute la France… et jusqu’en Belgique, la 9ème édition du Printemps des cimetières a lieu du 24 au 26 mai 2024.

Plus localement au Père Lachaise, ce printemps est l’occasion de vous proposer sur place une visite de nos poètes.

Nous nous baladerons en compagnie de Philippe Gluck pour l’AHAV -qui nous servira de guide- et de Julien Marcland, poète et comédien, directeur artistique du festival  Du haut des cimes de Ménilmontant  et qui interviendra avec la complicité de notre groupe.

 

 

Cette visite aura lieu :

📅 Dimanche 26 mai 2024

🕥 À 10h30

⏳ Durée 90 mn

🪧 Le lieu de rendez-vous sera précisé par retour du courrier d’inscription

 

Printemps des cimetières 2022 - groupe avec Julien Marcland

En 2022 au Père Lachaise Julien Marcland en lecture avec le groupe – JI

 

Au bout du chemin, nous aurons agréablement et spontanément produit un poème collectif, inspiré librement de la lecture de ces poètes.

Cette sortie gratuite, exceptionnellement ouverte à tout public, est limitée à 20 personnes et sur inscription.

Intervenants poètes printemps des cimetières

Screenshot

La caserne des Tourelles Porte des Lilas : un camp d’internement dans Paris (1940-1945)

par Louis Poulhès, auteur du livre « un camp internement en plein Paris : les Tourelles »

Comme chaque année, ce dimanche 28 avril à 11h a lieu -au Père-Lachaise- la  commémoration des victimes et héros de la déportation. Le rendez-vous se situe devant le monument de Flossenbürg, près de la tombe d’Édith Piaf.

À cette occasion, nous diffusons exceptionnellement  cet article en accès libre. Il a été mis en ligne le 14 mai 2020 et figure, parmi d’autres articles et documents, dans notre espace adhérents.

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