La communauté juive dans le XXe arrondissement de 1860 à nos jours
Bulletin N°19
La communauté juive dans le XXe arrondissement de 1860 à nos jours
Exposé prononcé le 16 novembre 2000 par Jean-Michel Rosenfeld
Le XXe arrondissement est traditionnellement évoqué comme une « terre d’asile », un quartier populaire et agréable, qui a su accueillir et intégrer les populations immigrées, souvent défavorisées, qui s’y sont installées depuis les dernières décennies.
Cependant, en observant de plus près sur l’histoire du XXe arrondissement, l’on remarque que cette « tradition » d’accueil est un phénomène plus complexe qu’il n’y paraît. Les racines en sont bien plus anciennes, puisqu’elles remontent au début du siècle. Pour autant, cette vocation d’accueil des populations étrangères n’a pas toujours été inhérente au XXe : lors de la création de l’arrondissement et pendant plusieurs années ensuite, les habitants étaient encore en majorité d’origine française.
Ancienneté et renouveau semblent bien être les traits marquants de l’« hospitalité » qu’offrit le XXe à ses nouveaux habitants sur plus d’un siècle.
Le paradoxe n’est qu’apparent : c’est en effet en constatant la diversité des immigrations qui se sont succédées sur le long terme, que l’on peut réellement qualifier l’arrondissement de « terre d’accueil ».
L’exemple de la communauté juive est à cet égard particulièrement représentatif. Ce fut l’immigration des Juifs, dès la fin du XIXe siècle mais surtout au début du siècle suivant, qui fut à l’origine de cette image du XXe « terre d’immigration ». Deux vagues d’immigration se succédèrent : celle des Juifs ashkénazes d’Europe centrale et orientale dans l’entre-deux-guerres, et celle des Juifs séfarades d’Afrique du Nord dans les années 1950-1960.
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