Porte des Lilas, Haxo, stations fantômes
À Paris comme ailleurs ce 31 janvier 2023, une grève générale est annoncée et concerne le projet de réforme des retraites. La RATP -au régime spécial pour les non sédentaires- sera-t-elle à nouveau en première ligne ? En tout cas, l’occasion nous est donnée de republier cet article daté du 4 janvier 2022 et qui nous rappelle nos anciennes stations de métro à la retraite, celles qui ont été définitivement fermées au public.
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Nous connaissons l’ancienne station Martin Nadeau (1815-1898). Ce député, maçon (et franc-maçon) est l’auteur de la fameuse expression « Quand le bâtiment va… tout va ! ». Son nom sur le quai du métro a disparu en 1971 avec le rattachement 235m plus loin à sa voisine Gambetta.
Mais il existe aussi dans nos quartiers deux stations fantômes, celles-ci bien fermées au public. Leur nom ? Porte des Lilas et Haxo.
Porte des Lilas, arrêt sur image
À l’origine, tout était prévu pour que le métro Porte des Lilas devienne une correspondance entre trois lignes : la première Porte des Lilas sur la ligne 3 est mise en service en tant que terminus le 27 novembre 1921. Elle termine la ligne 3bis depuis 1971.
L’autre terminus vient de Chatelet (ligne 11) ; il est inauguré le 28 avril 1935… avant que la ligne ne soit prolongée deux ans plus tard jusqu’à la Mairie des Lilas.
Quant-à la troisième station du même nom, elle reste bien moins connue et pour cause : elle correspond à un projet de ligne interrompu pour des raisons d’exploitation commerciale.
Elle a été également construite en 1921 pour servir de lien avec la branche Pré-Saint-Gervais de la ligne 7. Mais cet embranchement réalisé ne sera finalement jamais exploité comme prévu initialement : elle deviendra une simple navette « Pré-Saint-Gervais – Porte des Lilas » jusqu’en 1939 et n’utilisera que l’une des deux voies.
Mais si la ville finance les travaux, l’exploitant privé de l’époque ne croit pas en sa rentabilité commerciale. Cet échec se transforme en opportunité pour la RATP qui loue à la demande la station devenue ainsi fantôme aux professionnels de l’image et à d’autres événements.
Cette partie définitivement fermée au public est dédiée principalement aux tournages publicitaires et au cinéma : de fausses plaques de stations l’habillent suivant les nécessités des films produits. Une production en moyenne de cinq films chaque année, comme en son temps par exemple « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain ».
Métro Haxo, voie sans issue
Au départ, il s’agissait donc de relier la Porte des Lilas à la ligne 7 qui passe par le Pré Saint-Gervais. Entre les deux, une nouvelle station du nom du général Haxo, dont la rue toute proche nous rappelle un triste épisode à la fin de la Commune. À l’arrivée, la station Haxo construite sur la voie dite « voie des Fêtes » n’a jamais été ouverte au public.
Pour avoir une vision d’ensemble du projet, il faut dire que la Ville est propriétaire du réseau métropolitain : elle assure la construction de l’infrastructure et concède son exploitation à deux sociétés privées. Les travaux qui lui reviennent sont donc exécutés conformément au projet qu’elle a voté.
Conformément ou presque : il n’en a pas été de même pour l’exploitant, la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP) qui ne croit pas en une fréquentation suffisante pour devenir rentable. Conséquence pour le métro Haxo : les sorties menant des quais à la rue ne seront jamais creusées. Ainsi, dès sa naissance, la station est devenue fantôme, sans par ailleurs jamais avoir vu le jour.
Porte des Lilas, Haxo, stations fantômes
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