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Plaque en hommage à Agricol Perdiguier

Perdiguier en bande dessinée

Une plaque en hommage à Agricol Perdiguier

Les Compagnons de l’Union Compagnonnique des Devoirs Unis et la Société des Compagnons et Affiliés, Menuisiers et Serruriers du Devoir de Liberté annoncent l’inauguration d’une plaque en hommage à

Agricol PERDIGUIER

le samedi 4 juin 2022, à 14h30,
au 16, passage de la Bonne Graine, Paris 11e

Plaque Perdiguier 4 juin 2022

Invitation à la pose de la plaque à la mémoire d’Agricol Perdiguier

 

Agricol Perdiguier, dit Avignonnais la Vertu (1805-1875)

Compagnon menuisier du Tour de France, écrivain et député, il repose au cimetière du Père-Lachaise (85e division), sous un curieux monument, en forme de ruche symbolisant le travail collectif. Selon sa volonté, il a eu droit à des funérailles civiles. Perdiguier est sans doute le compagnon du devoir (de liberté) le plus connu des historiens et sa tombe fait toujours l’objet de fréquentes commémorations de Compagnons de tous rites.

Perdiguier, une ruche comme symbole

Tombe d’Agricol Perdiguier au cimetière du Père-Lachaise (85e division)-PG

Compagnon du Tour de France

En 1823, à 17 ans, il entre chez les Compagnons d’Avignon pour apprendre le dessin technique (l’art du trait) et devient affilié chez les Compagnons du Devoir de la Liberté. Bientôt, il commence son Tour de France qui va le mener de Marseille à Nîmes, puis à Montpellier, où il est fait compagnon reçu sous le nom d’Avignonnais la Vertu, de Béziers à Bordeaux, enfin de Nantes à Chartres où il devient compagnon fini.

Puis, il gagne Lyon où il est placé à la tête de sa « Société » comme premier compagnon, puis dignitaire.

Dans toutes ces villes, il découvre le combat fratricide des différentes sociétés de compagnonnage, reflet des conflits sociaux de cette époque. Convaincu de l’inutilité des conflits entre compagnons de différents devoirs, pour faire mieux passer ses idées sur « l’indispensable réunification », il compose des chansons qu’il réunit en cahiers et fait distribuer gratuitement à travers la France.

Perdiguier et l'indispensable réunification

La réconciliation des compagnons. Lithographie éditée par A. Perdiguier. Cliché MUCEM

Perdiguier complète son éducation, lit beaucoup, notamment les poètes et Voltaire. En 1839, il publie son célèbre Livre du Compagnonnage, le premier écrit sur les compagnons et par un compagnon, qui attire l’attention d’intellectuels comme Eugène Sue et George Sand, dont il devient un ami très proche. Paru à compte d’auteur, cet ouvrage, tout en décrivant les différents Devoirs compagnonniques,dénonce leur manque de fraternité et propose de moderniser les structures, de développer le rôle de société de secours mutuel et de formation professionnelle.

Livre d'Agricol Perdiguier

Le Livre du Compagnonnage, éd. 1857

À travers ses ouvrages publiés ensuite, Perdiguier se montre l’ardent ouvrier de la réconciliation entre les différentes sociétés de compagnonnage. Pour lui, tout passe par l’éducation et la lecture.

Malade des yeux, blessé à la main, il doit abandonner l’établi pour se consacrer à l’enseignement du trait. Passionné par le livre et l’écriture, il ouvre à Paris, dans le faubourg Saint-Antoine, une librairie où il donne ses cours, fréquentée par Gambetta, Jules Ferry et d’autres acteurs sociaux de l’époque.

Ce travailleur autodidacte qui connaissait et citait Socrate, Platon, Aristote et… Machiavel, admirait chez les Modernes aussi bien Chateaubriand que Victor Hugo, Eugène Sue et George Sand.

Républicain engagé et franc-maçon

Très actif durant la révolution de 1830, il se rapproche de son compatriote François-Vincent Raspail au cours de l’insurrection provoquée par les incidents du 5 juin 1832, lors des funérailles du général Lamarque.

Républicain de conviction, il prend position pour la laïcité de l’enseignement. La fraternité, l’entraide mutuelle et l’accès à l’instruction sont les moteurs de son action qui se déplace sur un terrain plus politique. En 1846, il est initié à la franc-maçonnerie, dans la loge parisienne « Les hospitaliers de la Palestine » du Suprême Conseil de France.

Perdiguier en bande dessinée

Agricol Perdiguier en BD par François Icher et Mor, Cairn, 2021

Défenseur des ouvriers charpentiers lors de la grève de 1845, combattant inlassablement la présence du « troisième ordre » (caste aristocratique et patronale) dans le compagnonnage, Perdiguier est conscient que la défense des travailleurs nécessite une action politique. Il répond à l’appel de Raspail, le 24 février 1848, lorsqu’il proclame la République à l’Hôtel de Ville de Paris.

Perdiguier se présente à la députation et, avec l’appui de Béranger, de Lamartine et de George Sand, il est élu dans la Seine et dans le Vaucluse. Il choisit la Seine et siège sur les bancs de la Montagne. Son opposition au coup d’État du 2 décembre 1851 lui vaut l’exil politique en Belgique. Il rejoint Genève, où il reprend son métier de menuisier et ses cours de dessin, et entretient une correspondance avec d’autres proscrits comme Victor Hugo et il écrit Mémoires d’un Compagnon en 1854.

Après la proclamation de la République, en septembre 1870, il est nommé maire-adjoint du 12e arrondissement de Paris, fonction qu’il occupe pendant le siège de la capitale. En tant qu’adjoint, il préside à l’élection des chefs de sections d’un grand nombre de compagnies de Gardes Nationaux et tente d’organiser la défense de Paris dans son secteur.

La maladie le contraint à démissionner et il continue ses combats par la plume pour le suffrage universel, l’abolition de la peine de mort, la liberté de la presse et la suppression du budget des cultes.

Agricol Perdiguier meurt à Paris, le 25 mars 1875, dans une grande pauvreté, laissant le souvenir d’un homme qui ne travailla qu’à un seul but : le bonheur et le bien-être des travailleurs.

Livre d'Agricol Perdiguier

Perdiguier, Mémoires d’un Compagnon, 1854

___________

Pour en savoir plus :

https://fr.wikipedia.org/w iki/Agricol_Perdiguier

Les Mémoires d’un compagnon ont été rééditées par Alain Faure, Maspero, 1977, La Découverte, 2002.

Les 2 tomes du « Livre du compagnonnage » (édition 1857) d’Agricol Perdiguier sont accessibles et téléchargeables ici :

Tome 1  : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5684793z?rk=42918;4  (322 pages)
Tome 2 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5684841k?rk=21459;2# (310 pages)

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1 réponse
  1. Sylvie Lebrat
    Sylvie Lebrat dit :

    Bonjour, très intéressant et hommage à Agricol Perdiguier,
    Je suis très intéressée par le XIX eme siècle. J ai conçu 3 formes théâtrales autour de Martin Nadaud, Flora Tristan, Pauline Roland et Louise Michel. Puis je rentrer en contact avec vous pour en discuter ?
    PS : je suis une amie de Guy Sabatier,
    Merci pour votre réponse,
    Sylvie lebrat

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