Le 10 août 1903 : la catastrophe du métro Couronnes
Le 10 août 1903 : la catastrophe du métro Couronnes
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Cet article anniversaire a été cliqué de nombreuses fois ces derniers jours, nous vous le proposons donc à nouveau. Il avait été mis en ligne le 11 août 2020.
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Il y a très exactement 117 ans que, dans la soirée du 10 août 1903, se produisait, sur la ligne 2, le plus important accident de métro parisien ; il causa la mort de 84 personnes dans les stations Couronnes et Ménilmontant.
Le métro parisien en 1903
En août 1903, il y a trois ans à peine que la ligne 1, première ligne du métro parisien, a été inaugurée entre Porte Maillot et Porte de Vincennes. Le réseau est en pleine extension avec l’achèvement de la ligne 2 Nord (Porte Dauphine-Nation) et l’ouverture prochaine de la ligne 3. Les Parisiens ont déjà massivement adopté ce nouveau mode de transport.
Les faits
Le 10 août 1903, vers 19 heures, le train 43, composé de huit voitures en bois, dont deux motrices se dirige vers Nation.
Il s’arrête à Barbès et son conducteur voit de la fumée se dégager du plancher de la motrice avant. Les employés du train et de la station font alors descendre les voyageurs. Après avoir passé sans arrêt les stations La Chapelle et Aubervilliers (auj. Stalingrad), le train, sur lequel le feu continue à se développer malgré de nouvelles tentatives d’extinction, s’arrête à la station Allemagne (auj. Jaurès), pour y demander un extincteur avant de laisser redescendre sa rame dans le tunnel jusqu’à Combat (auj. Colonel Fabien).
Son conducteur, craignant de rester en détresse, demande qu’il soit poussé par le train suivant qui se trouvait alors à Allemagne. Quelques instants plus tard, arrive le train 52 dont on a fait descendre les voyageurs à Allemagne. Le convoi franchit ainsi les stations Belleville et Couronnes tandis que l’incendie gagne progressivement du terrain sur les voitures de tête.
La catastrophe
Arrive l’embrasement général de la motrice, juste avant son entrée dans la station Ménilmontant, où sur les deux quais attendent de nombreux voyageurs.
Les flammes se propagent progressivement au reste de la rame qui se trouve pratiquement à l’entrée de la station Ménilmontant, envahit rapidement l’unique vestibule de la station.
Arrivé à Couronnes, les deux rames brûlent. Presque simultanément, une colonne d’épaisse fumée noire commence à envahir le souterrain.
À ces brefs instants de confusion succède la panique lorsque, vers 19h30, l’éclairage électrique est brutalement interrompu. Les lanternes, bougies et allumettes utilisables comme substitut ne parviennent pas à percer l’épaisse obscurité créée par la fumée et s’éteignent très vite faute d’oxygène.
Les personnes encore présentes sur les lieux s’efforcent alors à tâtons et dans une bousculade indescriptible d’échapper au nuage délétère. Les unes se dirigent vers les escaliers de l’unique sortie située côté Ménilmontant et, bien que parfois sévèrement intoxiquées, seront généralement sauves. Les autres, par méconnaissance des lieux ou désorientées dans les ténèbres, gagnent l’extrémité nord de la station, où il n’y a pas d’autre issue que le tunnel vers Belleville.
La plupart s’agglutineront au bout du quai contre les parois de céramique avec l’espoir d’y trouver une hypothétique sortie et mourront asphyxiées. Quelques-unes réussiront à descendre sur les voies et à s’enfuir jusqu’à Belleville, mais deux d’entre elles seront rattrapées et tuées par les vapeurs nocives.
Le préfet de police de Paris, Louis Lépine, se rend sur les lieux du drame et tente même de descendre dans le brasier. Fulgence Bienvenüe, l’ingénieur en chef chargé de la construction du réseau, est également présent.
Aux premières heures du jour, le feu semble éteint et l’atmosphère devient plus respirable. Le préfet Lépine, les pompiers et les secouristes se risquent enfin à descendre dans le tunnel, munis de torches, car aucun éclairage n’a résisté aux températures extrêmes.
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