Marcel Cachin (ici au Père Lachaise) a dirigé le journal l’Humanité depuis 1918 jusqu’à sa mort en 1932. Au congrès de Tours, sa motion obtient 70% des suffrages : il devient ainsi l’un des fondateurs du PC.
Il y a 100 ans au congrès de Tours, la scission
Une grande page de l’histoire de la Gauche française s’est ouverte ce 25 décembre 1920, il y a tout juste cent ans. À travers un même mot, le socialisme -représenté alors par le Parti Socialiste/ SFIO depuis 1905- plusieurs visions politiques sont devenues inconciliables.
Elles aboutiront à la scission votée au congrès de Tours. Trois ans après la Révolution d’Octobre, la naissance du Parti Communiste Français est actée cette semaine-là.
Au musée de l’Histoire vivante à Montreuil (cliquez sur l’image), une exposition nous est proposée pour en comprendre les ressorts dans le contexte particulièrement tourmenté de cette période
Exposition « Aux alentours du congrès de Tours. 1914-1924. Scission du socialisme et fondation du Parti communiste »
Pourquoi ces deux dates ? En 1914, Jean Jaurès l’unificateur des socialistes dans la SFIO est assassiné juste avant le début de la première guerre mondiale ; en 1924, il entre au Panthéon.
L’exposition actuellement ouverte au musée de l’Histoire vivante se terminera le 31 janvier 2021.
Sous forme d’une visite commentée de 16mn, le site de l’Humanité nous en résume précisément son contenu historique. Dans ce reportage sur place, la parole est également donnée à plusieurs intervenants qui nous en rappellent les enjeux et leurs conséquences :
Sur le site de la Fondation Jean-Jaurès, nous pouvons y lire un article de synthèse avec plusieurs liens d’archives de l’époque.
https://jean-jaures.org/nos-productions/decembre-1920-la-scission-du-congres-de-tours
Les acteurs principaux liés à cet évènement politique sont nombreux à être enterrés au Père Lachaise. En plus de Marcel Cachin, citons notamment Pierre Sémard, n° 1 du PC en 1924, et Jean Longuet, petit-fils de Karl Marx devenu minoritaire au congrès de Tours.
Au columbarium repose aussi Jules Guesde, grande figure du socialisme depuis la Commune de Paris. Malade lors du congrès de Tours, Guesde enverra ses lieutenants défendre… le camp de Léon Blum, socialiste devenu minoritaire. Il décèdera deux ans plus tard et sera inhumé au columbarium.
À l’âge de 26 ans, Jules Guesde avait soutenu la Commune dans ses écrits, au point d’avoir été condamné le 22 juin 1871 dans l’Hérault à 5 ans de prison, peine qui l’a obligé à quitter la France.
Jules Guesde, timbre poste de 1957
Il aura ensuite fondé en 1882 le Parti ouvrier -futur Parti ouvrier français en 1893- avec Paul Lafargue gendre de Karl Marx, également au PL. Jules Guesde deviendra ministre sans portefeuille en 1914. Tous les deux auront été députés.
Non loin de lui au columbarium, signalons Nestor Makhno, un célèbre combattant communiste libertaire ukrainien. Allié un temps à l’Armée Rouge, celle-ci se retournera ensuite contre l’armée de Makhno en novembre 1920. Il finira par se réfugier en France puis mourra le 27 juillet 1934 à l’hôpital Tenon.
Enfin au sujet du lieu qui donnera son nom à ce célèbre congrès, la ville de Tours prévoit d’organiser une exposition sur le centenaire. Celle-ci conçue avec son université repose sur un travail de recherche, mené dans les services publics d’archives, les rapports de police, la presse locale et nationale. Elle a été reportée en novembre/décembre 2021.
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