Il y a 50 ans nous quittait Pierre Dac
Il y a 50 ans nous quittait Pierre Dac
Comment être sérieux quand on parle de l’inventeur du Schmilblick, un objet « rigoureusement intégral, qui ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout » ?
Pierre Dac, ce célèbre humoriste, un résistant, un créateur de journal et d’émissions radiophoniques, toujours dans le domaine de son talent. Il est décédé il y a tout juste cinquante ans, le 9 février 1975.
Il est né à Châlons-sur-Marne en 1893, et a très sérieusement demandé que, compte tenu de ses origines juives, elle soit rebaptisée Chalom-sur Marne. Son père Salomon, boucher de profession, était un homme plein d’humour connaissant la langue des bouchers, le louchebem. Il a été pour lui sa première source d’inspiration.
Pierre Dac est un bon élève, mais en 1908 son goût pour les farces lui vaut à l’âge de 15 ans d’être renvoyé de son lycée : il avait accroché un hareng saur à la queue de l’habit d’un professeur, ce qui a marqué la fin de ses études.
Humoriste à partir des années 1920
Au début de la guerre de 14-18, au lendemain de ses vingt ans, Il est mobilisé puis plusieurs fois blessé. Après la Première Guerre mondiale, Pierre Dac vit de petits métiers à Paris. Sa carrière d’humoriste commence dans les années 1920, et il obtient très vite du succès. Un humour tout personnel avec ce genre d’intervention :
À l’éternelle triple question toujours demeurée sans réponse : « Qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où allons-nous ? » je réponds : « en ce qui me concerne personnellement, je suis moi, je viens de chez moi et j’y retourne ».
En 1935, il crée une émission humoristique de radio, La Course au Trésor, et en anime une autre, La Société des Loufoques, puis il fonde L’os à moelle, organe officiel des loufoques.
Pierre Dac rejoint Londres en 1943 après beaucoup de péripéties, et travaille dans l’équipe de Radio Londres « Les Français parlent aux Français ».
Il forme après la guerre, avec son ami Francis Blanche, un duo devenu célèbre et qui remportera un immense succès.
En 1965, il se déclare candidat à la présidentielle avec comme dénomination le MOU (Mouvement Ondulatoire Unifié) et comme slogan « Les temps sont durs, votez MOU ! ».
Mais sous son apparence d’amuseur se cache un homme dépressif et désespéré : entre 1958 et 1960, il fait quatre tentatives de suicide.
La dernière ligne droite de l’artiste
Pour lui, la fin se rapproche. Le souci de sa santé devient important et il va mourir d’un cancer du poumon après avoir beaucoup fumé durant sa vie. Il aborde le sujet, comme toujours, à travers son humour par l’absurde. Ainsi, à propos de la prison parisienne :
Il vaut mieux, à mon avis, être en bon état de santé qu’en mauvais état d’arrestation. Encore que l’un n’empêche pas l’autre.
Il meurt en 1975, car :
Si active et si diligente qu’elle soit, la police ne parviendra jamais à arrêter le temps qui s’enfuit.

Pierre Dac au colombarium – wikimedia
À toutes choses égales, il vaut mieux s’enfoncer dans la nuit qu’un clou dans la fesse droite, ou gauche selon le cas et les circonstances.
Il a été crématisé (incinéré dans le langage courant) et ses cendres sont déposées au columbarium du cimetière du Père-Lachaise.
Et en guise de conclusion :
Quand on est passé de vie à trépas, on n’a plus rien à craindre de la mort, car celle-ci ne s’intéresse qu’aux vivants.
Il y a 50 ans nous quittait Pierre Dac


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