Retour sur le Mardi-Gras à Belleville 

Mardi dernier 16 février, c’était Mardi-Gras et peut-être avez-vous mangé des crêpes pour fêter l’événement ? Il faut savoir qu’au XIX^e siècle, c’était un événement d’une toute autre envergure, particulièrement à Belleville !

C’était le mardi de toutes les réjouissances avant le jeûne imposé par le Carême : débauche de nourriture, défilé carnavalesque, élection de Reines de différentes corporations, surtout celle des blanchisseuses et des bouchers auxquels se mêlaient les étudiants.

Les clous de la journée étaient la Promenade du Bœuf gras et la cavalcade costumée et masquée qui descendait la Courtille de Belleville jusqu’aux Grands Boulevards, menée par un certain Milord l’Arsouille, personnage excentrique et haut en couleurs. Il incarnait à lui seul l’aristocratie profitant des jours gras pour s’encanailler.

« Tout Paris y était »

La rue était envahie de « duchesses en domino », d’« impures court-vêtues », de « courtisanes en poissardes et de bourgeoises en paysanne, masquées (déjà !) pour ne pas être reconnues ! » (1836) C’était la bacchanale annuelle, on buvait jusqu’à plus soif, on jetait deci-delà de la viande surtout… et on faisait sauter les crêpes pour finir les œufs, le lait et le gras avant le jeûne du carême.

Aujourd’hui il nous reste les crêpes, tradition du jour ! et le carnaval mondial interrompu hélas par la pandémie actuelle…

En 1842, Charles Nanteuil peint cette scène parisienne de défilé où les personnages sont déguisés. Il s’agit de la « descente de la Courtille » qui, aux premières heures du mercredi des cendres, marquait la fin du carnaval.

Tous les parisiens venus fêter le mardi gras dans les nombreuses guinguettes de la Courtille, à Belleville, rentraient à Paris dans le plus grand désordre en parcourant la rue de Belleville, puis le faubourg du Temple pour rejoindre les boulevards et gagner le Cours-la-Reine où s’achevait le défilé !

A cette époque, Belleville ne fait pas encore partie de Paris… Sur le tableau on peut voir, au premier plan, les pavillons d’octroi de la barrière de Belleville qui marquaient la limite entre Paris et sa banlieue !

Remerciements à Mme Jeannine Christophe, présidente d’honneur d’Histoire et Vies du X^e arrondissement.

Pour en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Descente_de_la_Courtille

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« La descente de la Courtille menée par Milord l’Arsouille », plafond du salon nord de la Salle des fêtes de la mairie du 10^e arrondissement, par Auguste-François Gorguet (1862-1927).