De la bibliothèque du soir rue Vitruve à la Médiathèque Louise Michel
les avatars d’une bibliothèque, du XIXè au XXIème siècle
Bulletin N°50
De la bibliothèque du soir rue Vitruve à la Médiathèque Louise Michel :
les avatars d’une bibliothèque, du XIXème au XXIème siècle
par Blandine Aurenche Directrice de la Bibliothèque Louise Michel
Nous sommes au printemps 1884. Les lois instituant l’école obligatoire n’ont que 3 ans. Dans la cour de l’école primaire sise au 3 de la rue Vitruve, on a planté les traditionnels marronniers. En ce 4 avril 1884, une nouveauté : au bout du préau, dans une salle vitrée, haute de plafond, on vient livrer du mobilier pour l’ouverture d’une toute petite bibliothèque. Un employé de la Mairie du 20ème -qui fête bientôt ses 25 ans d’existence- manche de lustrine, inscrit dans un grand registre, de sa belle écriture penchée : « armoire grillagée, tables, chaises … », bref, le mobilier caractéristique des bibliothèques. Puis ce sont des livres, reliés en toile foncée qui sont consignés dans un autre registre.
Les titres des ouvrages mentionnés témoignent d’une grande diversité de choix : La Chirurgie du foyer de Babault, ou La Médecine domestique du Dr Beaugrand, les Récits d’un soldat d’Achard, ou L’Alsace : 1871-1872. L’Histoire de la révolution de 1848 de Louise Blanc, et La liberté de conscience de Jules Simon, côtoient les Oraisons funèbres de Bossuet.
Figurent également dans les armoires, de nombreux manuels consacrés aux métiers exercés dans le quartier : Le manuel du ciseleur, Le manuel du charpentier, Le manuel du marbrier. Des oeuvres plus littéraires aussi: tout Rousseau et tout George Sand. L’essor des bibliothèques publiques date de 1831, année où le ministre de l’Instruction, Gustave Rouland, rédige une circulaire visant à encourager, soutenir, la création d’un réseau de bibliothèques.