Ménilmontant en goguettes
Bulletin N°38
Ménilmontant en goguettes
A l’aube du mouvement ouvrier (1815-1850)
par Maxime Braquet
Les individus ont toujours eu besoin de lieux physiques ou virtuels pour s’exprimer, depuis le forum de l’Antiquité jusqu’à Internet en passant par la place du village ou la presse. Lorsque ces lieux n’existent pas ou leur sont fermés, ils en inventent d’autres.
Ceci est particulièrement vrai à Paris et à Ménilmontant, où les habitants ont revendiqué de longue date une large liberté d’expression.
Les goguettes, ces « sociétés chantantes » avaient certes une vocation culturelle et artistique, mais elles étaient aussi l’occasion de tourner la censure officielle ou le « politiquement correct » imposés par une monarchie restaurée qui, même si elle se voulait plus libérale que sous l’Ancien Régime, n’en était pas moins pesante.
Cette invention contribuera, au même titre que le théâtre, au développement de nouvelles formes d’expression populaire qui influenceront profondément les quartiers de l’est parisien.
Plus tard, sous le Second Empire, les « banquets républicains » que les défenseurs de la démocratie sauront organiser et animer, joueront un rôle comparable.
Aujourd’hui encore, même si ces formes d’expression ont évidemment évolué, elles restent présentes dans la mémoire collective et la culture commune du 20e arrondissement.
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