« Auprès de mon arbre, je vivais heureux », chantait Brassens
En ces temps où l’on prend de plus en plus conscience du changement climatique et de ses effets délétères sur nos conditions de vie et nos santés, nos politiques qui les découvrent un peu tardivement, n’ont qu’un mot à la bouche : « VÉGÉTALISER ». Pas de projet d’aménagement nouveau qui n’agite ce sésame comme un remède à tous nos maux.
Pourtant, Paris n’est pas (encore) un désert aride de bitume et de béton. Ce n’est pas parce qu’ils se font discrets que les arbres parisiens ne méritent pas qu’on les présente…
Les statistiques municipales les recensent
Sans compter les 300 000 arbres des bois de Boulogne et de Vincennes (qui représentent 1 800 hectares de forêt à l’ouest et à l’est), on dénombre plus de 110 000 arbres d’alignement plantés le long des voies parisiennes, près de 400 essences différentes, mais essentiellement des platanes communs, des marronniers et des tilleuls. Dans les rues de la capitale, les tilleuls comptent 22 000 représentants, tandis que 27 000 arbres sont des marronniers. Mais, avec leurs 43 000 représentants, les platanes tiennent le haut du pavé : ils représentent plus de 40% des plantations.
Même si, au printemps, certains peuvent nous provoquer des allergies redoutables, ils sont en augmentation. Chaque année, 3 000 arbres sortent des pépinières de la Ville de Paris, prêts à être plantés et, en mars dernier, la maire de Paris a planté le 10 000ème arbre de son mandat.
Des « arbres remarquables »
Plus de 190 de ces arbres ont même été classés « arbres remarquables », grâce à leur forme, leur rareté ou leur longévité exceptionnelle.
Depuis l’an 2000, dans le cadre de l’opération « 200 arbres pour retrouver nos racines », l’association A.R.B.R.E.S. (https://www.arbres.org/) attribue le label « Arbre remarquable de France ». Il récompense les communes, collectivités territoriales, établissements publics et propriétaires privés qui, possédant un arbre exceptionnel, signent un accord de partenariat, impliquant notamment un engagement d’entretien, de sauvegarde et de mise en valeur de l’arbre en question, considéré comme patrimoine naturel et culturel, et la mise en place sur le site d’un panneau de présentation de l’arbre portant le logo de l’association.
A Paris, certains de ces arbres remarquables sont bien connus des touristes et des amoureux de la capitale. Ce sont le robinier-acacia du square Viviani, près de l’église Saint-Julien le Pauvre (5e arr.), vieux de plus de 400 ans ! ; l’immense glycine qui couvre la façade du restaurant Au Vieux Paris, rue des Chanoinesses (4e arr.), qui aurait plus de 100 ans d’âge ; le cèdre du Liban du Jardin des plantes, rapporté d’Angleterre et replanté par Jussieu en 1734 ; l’orme de l’église Saint-Gervais (4e arr,), sous lequel, de mémoire de Parisiens, on se donnait rendez-vous pour régler ses affaires ou rendre la justice (l’orme actuel date de 1935) ; le saule-pleureur de la pointe du square du Vert-Galant, un vaillant centenaire qui abrita bien des rendez-vous amoureux ; et le platane d’Orient du Parc Monceau, près de 8 mètres de circonférence, haut de 30 mètres, planté ici en 1814.
Et il y en a bien d’autres, heureusement !
Le 20e arrondissement, fier de son passé champêtre, n’est pas en reste
Sans compter les nombreux arbres qui ombragent les tombes du Père-Lachaise, on dénombre 9 700 arbres dans les parcs et le long des rues du 20e : 5 531 arbres le long des rues et 4 252 arbres dans les jardins.
Parmi ceux-ci, le 20e arrondissement compte 14 arbres remarquables. Ils se trouvent pour la plupart au cimetière du Père-Lachaise (rappelons-le, pas moins de 44 hectares !), dont certaines espèces exotiques comme un arbre à gomme, essence originaire de Chine introduite en France en 1896, qui est le seul arbre à latex des régions tempérées.
Le square Édouard-Vaillant, entre la Mairie et l’hôpital Tenon, recèle aussi quelques arbres rares comme le noisetier de Byzance. Planté l’année même de la mort d’Édouard Vaillant, il entretient la mémoire de cet homme politique qui fut une figure éminente de la Commune de Paris.
Il existe également deux arbres remarquables situés sur la voirie de l’arrondissement : un amandier classé pour son ampleur et son empreinte dans le paysage au Plateau des Amandiers, rue des Amandiers, et un platane commun planté en 1880 boulevard de Charonne (au débouché de la rue de Bagnolet)
Pour les découvrir : https://mairie20.paris.fr/pages/les-arbres-remarquables-du-20e-24061
Alors, pour ceux qui resteront Parisiens cet été, pourquoi ne pas entamer une visite-découverte de ces « arbres remarquables » dans le 20e arrondissement et ailleurs ? Mais, pas d’imprudence, surtout marchez à l’ombre !