Bulletin N°59

LES BIBLIOTHÈQUES POPULAIRES

par Michel Blanc, Christiane Demeulenaere-Douyère et Étienne Naddeo

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AU SOMMAIRE

– Les bibliothèques populaires : un aperçu à Paris et en France à partir du rôle pionnier de la  bibliothèque des Amis de l’Instruction, par Michel Blanc

– La « lecture populaire » dans le XXe arrondissement, par Christiane Demeulenaere-Douyère

– Un exemple de bibliothèque populaire en banlieue : la bibliothèque populaire libre d’Asnières (1871-1976), par Étienne Naddeo

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Commençons par nous souvenir de l’éblouissant Condorcet (1743-1794), par réécouter cet homme qui sera à la fois une victime de la violence révolutionnaire et l’un des plus puissants phares du Siècle des Lumières, de la Grande Révolution elle-même. Dans les cinq Mémoires sur l’instruction publique rédigés en 1791, il écrivait d’emblée : « L’instruction publique est un devoir de la société à l’égard de tous les citoyens. Vainement aurait-on déclaré que les hommes ont tous les mêmes droits ; vainement les lois auraient-elles respecté ce premier principe de l’éternelle justice, si l’inégalité dans les facultés morales empêchait le plus grand nombre de jouir de ces droits dans toute leur étendue. »

Jean Macé se mettra ostensiblement dans les pas de Condorcet lorsqu’il créera en 1866 la Ligue de l’Enseignement, lorsqu’il fera de l’instruction du citoyen la condition d’un authentique « suffrage universel »…

On trouvera ici, en guise de prémisses, deux « coups de projecteur » modestes, l’un sur la bibliothèque populaire libre du XXe arrondissement, dont l’existence est attestée de 1877 à 1897 au moins, l’autre sur la bibliothèque de La Semaille, étroitement liée à la coopération ouvrière et à La Bellevilloise de 1909.