Bulletin N°26

Louis-Michel Le Peletier de Saint-Fargeau (1760-1793)

ou le rêve pédagogique d’un régicide

par Roger-Claude Lemoine

Louis-Michel Le Peletier de Saint-Fargeau est un personnage atypique et paradoxal : issu de la haute aristocratie, il aurait pu rester dans la voie qui lui était tracée, mais il a préféré s’engager dans celle des idées nouvelles.

Celui qui a fait le choix de la Révolution aurait en effet pu s’installer comme Seigneur de province, dans le vaste domaine familial de Saint-Fargeau, en Bourgogne.

Le Château de Saint-Fargeau, édifié au Xe siècle à la demande d’Héribert, frère d’Hugues Capet, reconstruit à partir de 1467, puis remanié au XVIIe sous la direction de Le Vau, a eu nombre d’illustres propriétaires parmi lesquels Jacques Coeur et la Grande Mademoiselle, cousine de Louis XIV. Il appartiendra à la famille Le Peletier entre le XVIIIe siècle et 1966.

Le village de Saint-Fargeau prendra à la Révolution le nom de « Le Peletier’’, pour honorer l’illustre personnage qui s’était fait connaître dans la capitale.

Bien plus tard, ce sera Paris qui rendra hommage au révolutionnaire et par la même occasion au village de Bourgogne en donnant son nom à un quartier du XXe arrondissement puis à une rue, en 1864. La place Saint-Fargeau a reçu quant à elle son nom en 1911.

Si le château de Ménilmontant n’existe plus, celui de Saint-Fargeau est toujours là, dans l’actuel département de l’Yonne, pour témoigner d’un temps passé et jeter une passerelle pour mieux comprendre la complexité de l’Histoire.