Bulletin N°21

Louis-Dominique Cartouche

Brigand de la Courtille

par Mireille Pédaugé

Les Français, nul ne l’ignore, ont toujours eu la rime facile ; de tous temps, tout leur a été prétexte à composer des couplets, chantés dans les rues ou circulant discrètement (plus ou moins) sous le manteau…

Le fameux Cartouche, dont les exploits ont ému la Régence, n’a pas échappé au phénomène et sa renommée a eu tant d’ampleur qu’un compositeur du siècle dernier, Claude Terrasse, a composé un charmant opéra-bouffe d’un humour fin et léger sur cet étonnant personnage, qu’un sautillant refrain définit parfaitement

Volant, volant tout ce qu’il touche
Cartouche a passé par là.
Ah ! Quel pendard que ce Cartouche !
Malin qui l’attrapera !

Aucun « malin », en effet, n’a jamais « attrapé » Cartouche. Si on a pu l’arrêter le 14 octobre 1721 dans un cabaret de la Courtille, c’est uniquement parce qu’un garde française de la Compagnie de M. de Chabannes n’a eu d’autre mérite que de suivre, avec ses quarante hommes, le traître qui le menait tout droit à la retraite du bandit. Aurait-on capturé Cartouche sans cette trahison ? …

Cartouche est sans doute, avec Mandrin, un des brigands ayant le plus inspiré les imaginations fertiles.

Pourquoi ?