Les « Fortifs » – Gracchus Babeuf
Bulletin N°13
Les « Fortifs » – Gracchus Babeuf
SOMMAIRE
Les « Fortifs », par François-Gilles Moch
Gracchus Babeuf, par Roger-Claude Lemoine
Paris n’est pas la seule ville à avoir connu plusieurs ceintures de fortifications. Mais c’est sans doute l’une de celles dont l’inconscient collectif a été le plus marqué par ses enceintes, qu’elles soient militaires ou fiscale. Il suffit pour s’en convaincre de se référer à la littérature, à la chanson populaire ou aux personnages célèbres qui se sont mobilisés à leur propos.
L’explication tient certainement dans l’attachement séculaire des parisiens à leur liberté, qui ne souffre pas d’être enfermée, même si la fortification peut être aisément franchie.
On peut ainsi dire que la crainte d’une restriction à la liberté d’aller et venir l’a presque toujours emporté, sauf périodes extrêmement troublées, sur celle d’un ennemi extérieur ou des fraudeurs fiscaux.
Les habitants de Belleville et de Charonne ont toujours été sensibilisés à ce problème : d’abord, à l’extérieur des enceintes militaires, ils n’en bénéficient pas de la protection, sauf à se réfugier à Paris intra-muros. Toujours à l’extérieur de l’enceinte fiscale, celle des Fermiers Généraux, ils vont mettre à profit cette situation pour favoriser la création des guinguettes et du commerce du vin. Inclus enfin dans les fortifications de Thiers, ils connaitront la « zone » qui vient souligner la misère des quartiers de l’est parisien au XIXe siècle.
Quant à Gracchus Babeuf, qui comptait parmi ses relations Félix Le Peletier de Saint-Fargeau, frère du châtelain de Ménilmontant, il aurait sans doute, s’il avait connu l’enceinte de Thiers, considéré à l’instar de Lamartine que cet ouvrage constituait un instrument de la contre-révolution, ou comme Carnot, qu’il ne s’agissait que d’un moyen d’opprimer les citoyens…
En version téléchargeable
En version imprimée